A l’occasion de la journée internationale du travail décent, la FGTB a présenté son traditionnel Baromètre socio-économique. Au travers d’une analyse fine recoupant des données statistiques de plusieurs organismes officiels, la FGTB démontre une paupérisation généralisée de la population, une situation économique en berne et une réalité budgétaire qui rattrape les opérations de maquillages du Gouvernement MR/N-VA (sic).
Comme chaque année, la FGTB a livré son analyse de la situation économique et sociale de la Belgique. La FGTB dit s’être livrée à un véritable reality-chek de la situation économique et sociale du pays.
Comme le rappelle le syndicat, « cette analyse économique et sociale du pays intervient cette année en l’absence d’un gouvernement fédéral et d’une déclaration de politique générale. La FGTB elle n’entend pas attendre que « la messe soit dite » et a décidé de proposer un véritable cahier des charges économiques et sociales pour le futur Gouvernement. »
Quatre indications lourdes se dégagent de l’analyse de la FGTB : une conjoncture internationale inquiétante, un appauvrissement généralisé de la population belge, une sécurité sociale étranglée et une situation budgétaire globale préoccupante.
Une situation économique préoccupante
« 4 années perdues en termes de croissance économique et de création d’emploi. Avant la prise en fonction du Gouvernement Michel, l’économie belge progressait mieux que la moyenne de la zone euro. Mais les recettes libérales du Gouvernement Michel : économies, diminution de l’investissement public, t réduction des salaires ou des avantages ont eu un impact désastreux sur la croissance. Le graphique ci-dessous montre la croissance économique belge comparée à la moyenne de la zone euro. Au quatrième trimestre 2012, la croissance belge était supérieure de 1% à la moyenne de la zone euro, à partir de 2015, elle était inférieure à la moyenne de la zone euro. »
Une paupérisation généralisée
Malgré l’indexation automatique des salaires, les salaires réels (c’est-à-dire les salaires moins l’inflation) ont régressé de 2,4% depuis 2014. En Allemagne, sur la même période, les salaires ont progressé de près de 7%. En France et aux Pays-Bas, de plus de 3%.
La ‘valeur’ du salaire minimum a diminué en Belgique et en Grèce (elle a augmenté en Europe). Le salaire minimum en termes réels (en tenant compte de l’inflation), a également perdu de sa valeur. Outre la Grèce, la Belgique est le seul pays de l’UE où le salaire minimum a perdu de la valeur entre 2010 et 2019.
Sécurité sociale étranglée
Comme l’a dénoncé la FGTB, à situation inchangée, « le trou de la sécurité sociale pourrait être de 6,4 milliards d’ici 2024. Ce trou s’explique principalement par le manque de recettes de la sécurité sociale et par la mauvaise gestion de l’équipe gouvernementale sortante. A cet égard, la FGTB rappelle que, sans l’intervention de la sécurité sociale, la pauvreté exploserait. »
Gouffre budgétaire
« Les recettes libérales et patronales portées par le Gouvernement MR/N-VA ont montré toute leur inefficacité. Réductions de cotisations sociales par-ci et cadeaux fiscaux par-là auront gravement grevé les budgets de l’État. À situation inchangée, le trou budgétaire de notre pays s’élèvera à 12 milliards en 2024 ! »
La FGTB a dressé un cahier de charge économique et social qu’elle adressera au futur gouvernement fédéral. La FGTB identifie trois domaines d’action prioritaires. En ce qui concerne le pouvoir d’achat, la FGTB insiste pour l’augmentation du salaire minimum à 14€/heure, une pension à 1.500€ minimum et correspondant à 75% du salaire moyen du travailleur ainsi que le relèvement des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté. En matière de sécurité sociale, elle exige un refinancement correct de la sécurité sociale qui permette d’assurer la protection des citoyens contre les accidents de la vie et l’explosion des nouvelles pathologies. Enfin, sur le plan budgétaire, la FGTB plaide pour la mise en place « d’une grande réforme fiscale qui mette à contribution ceux aux épaules les plus robustes. »