Absentéisme de longue durée: les absences dues à des problèmes de santé mentale ont augmenté de 18,5% au cours des trois dernières années.

Sur le marché du travail belge, la tendance actuelle de l’absentéisme de longue durée reste à la hausse. En 2022, malgré une légère baisse, 3,18% des travailleurs étaient malades à domicile chaque jour pendant plus d’un an, ce qui est toujours plus élevé que les 3,01% de 2019. Une analyse de Securex basée sur les données salariales de plus de 200.000 travailleurs en Belgique montre également que tant le taux de maladie de courte durée que la fréquence des maladies sont historiquement élevés.

Le taux de maladie a augmenté de 21% pour atteindre 2,70%, et la fréquence des maladies a augmenté de 16% pour atteindre 1,31 fois en 2022. Les problèmes de santé mentale sont plus particulièrement à l’origine d’un taux d’absentéisme élevé à moyen et long terme. La part des arrêts maladie dus au burn-out, entre autres, a augmenté de 18,5% par rapport à 2019, pour atteindre 32,7% en 2022.

Securex a examiné la situation de l’absentéisme de longue, de moyenne et de courte durée en 2022. L’absentéisme de longue durée concerne les travailleurs qui sont malades ou à la maison en raison d’un accident privé pendant plus d’un an, l’absentéisme de moyenne durée concerne les absences au travail entre un mois et un an en raison d’une maladie ou d’un accident privé, et l’absentéisme de courte durée comprend les travailleurs qui sont malades ou à la maison en raison d’un accident privé pendant moins d’un mois.

L’étude de Securex montre que la tendance à long terme des taux d’absentéisme reste à un niveau historiquement élevé.

Elisabeth Van Steendam, Manager Wellbeing chez Securex, explique : « Malgré la hausse de l’inflation en 2022, les employeurs ont vraisemblablement retrouvé une marge de manœuvre pour les initiatives de réintégration après la crise du coronavirus. Les changements législatifs et l’obligation de rendre des comptes pour les employeurs qui ont trop de travailleurs en invalidité (absents pendant plus d’un an pour cause de maladie) encouragent déjà certains à travailler dans ce sens. Mais ce n’est pas encore suffisant. L’accent doit être mis sur la prévention et la réinsertion, dans l’intérêt du travailleur et de l’employeur qui peut ainsi éviter des cotisations supplémentaires. »

Les problèmes psychologiques en hausse ​

Entre 2019 et 2022, le pourcentage de jours d’absence attribués par les médecins-contrôle à des problèmes de santé mentale a fortement augmenté, passant de 27,6% à 32,7% (+18,5%). Cela correspond aux résultats d’une étude antérieure de Securex et de la KU Leuven, qui a révélé une forte augmentation du risque de burn-out. Cette étude a également montré que les jeunes travailleurs sont davantage exposés, tandis que le risque de burn-out diminue avec l’âge. Les troubles psychiques entraînent souvent des absences prolongées au travail, comme dans le cas du burn-out. Les effets du covid-long à la suite des années du coronavirus de 2020 et 2021 jouent également un rôle à cet égard.

Heidi Verlinden, Research Project Manager chez Securex déclare : « Pendant les années du coronavirus, de nombreux travailleurs ont goûté à une plus grande autonomie grâce au télétravail. Lorsqu’ils retournent sur leur lieu de travail, leur motivation peut chuter de manière significative, surtout s’ils sont à nouveau confrontés à un supérieur ou à une culture d’entreprise toxique. Cela augmente le risque de burn-out. Cette augmentation des absences dues à des problèmes de santé mentale n’est pas de bon augure pour l’absentéisme à long terme. Les travailleurs présentant ce type de troubles ont tendance à rester plus longtemps à la maison, ce qui rend leur réintégration d’autant plus difficile. »

Groupes à risque pour l’absentéisme

Le pourcentage de travailleurs malades pendant plus d’un an augmente également avec l’âge. La proportion de jours non travaillés passe de 0,09% chez les travailleurs de 20 ans à 2,32% chez ceux de 40 ans et même à 12,63% chez ceux de 60 ans. Cela est principalement dû à un risque physique plus élevé, à l’usure naturelle du corps (os, muscles et articulations) et à des problèmes médicaux plus fréquents à un âge avancé (cancer, maladies cardiovasculaires). Les ouvriers ont également un taux de maladie plus de deux fois supérieur à celui des employés en raison de la nature physique de leur travail (4,71  contre 2,12%). Le risque d’épuisement professionnel plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres (qui font partie du groupe des employés) joue également un rôle à cet égard.

En outre, plus l’ancienneté est conséquente, plus le risque d’être en arrêt maladie pendant plus d’un an est élevé. Le fait de travailler plus longtemps pour le même employeur est un facteur de risque encore plus déterminant que l’âge. Par exemple, un grand nombre de personnes âgées de plus de 55 ans ayant travaillé jusqu’à maximum deux ans pour leur employeur (28%) ont un taux de maladie de longue durée à peine supérieur à celui d’un trentenaire (1,70% contre 1,64%). Cependant, une personne de 55 ans qui travaille pour le même employeur depuis 21 ans ou plus présente un taux de maladie de 12,64%. ​

Importance de la prévention

La probabilité d’une absence de longue durée pour cause de maladie au travail augmente avec une combinaison de facteurs de risque.

Cela souligne l’importance des mesures préventives, selon Elisabeth Van Steendam de Securex : « Il est dans l’intérêt de chacun de travailler de manière préventive. Cela peut se faire en s’attaquant aux principales causes du burn-out dans sa propre organisation, telles que la charge émotionnelle, les conflits de rôles et l’intensité du travail. Étant donné l’influence de l’ancienneté sur l’absentéisme, il est important de promouvoir l’adaptation de l’emploi, tant pour les travailleurs plus âgés que pour les plus jeunes, car il devrait être possible d’avoir de bonnes conditions de travail ​ à tout âge. Pour certains travailleurs, changer d’emploi peut même être la meilleure solution pour retrouver la forme ! »

 

Source: les chiffres de cette étude sont basés sur les données enregistrées par les employeurs. Ils s’appliquent à un travailleur moyen dans les entreprises comptant jusqu’à 1.000 travailleurs dans le secteur privé belge. En 2022, l’échantillon comptait 24.801 employeurs et 208.176 travailleurs. Les travailleurs de l’échantillon ont un contrat d’au moins 30 jours, dont au moins un jour au cours de la période étudiée. La comparaison avec les données de la population de l’ONSS montre que l’échantillon de Securex reflète le marché du travail belge pour le statut, le sexe, l’âge des travailleurs et pour la taille des entreprises jusqu’à 1 000 travailleurs. Pour les régions, il est moins représentatif. C’est pourquoi Securex corrige les chiffres de l’absentéisme par un facteur de pondération spécifique à chaque province.

This website is brought to you by Quasargaming.com's online Fruitautomaten games such as Speelautomaten and Gokautomaten.