Accord interprofessionnel 2017 : dans quel contexte le groupe des 10 entame-t-il les négociations?

La norme salariale pour 2017 et au-delà est en cours de discussion. La modération salariale en vigueur depuis 2014 va-t-elle se poursuivre ou allons-nous au contraire assister à une forme de ‘relâchement’ en la matière. Le contexte dans lequel les discussions ont été entamées est surtout marqué par un désaccord quant à l’efficacité des mesures gouvernementales vis-à-vis de la création d’emploi.

La Fédération des Entreprises de Belgique presse pour un accord interprofessionnel avant la fin de l’année, ce qui peut sembler précipité. « Sur la table du Groupe des 10, une norme salariale qui déterminera la marge maximale d’augmentation des coûts salariaux pour les deux prochaines années. Une marge qui n’est pas anodine pour les employeurs belges. Car nous exportons beaucoup vers l’étranger : si nos coûts salariaux augmentent plus rapidement que ceux de nos voisins, la compétitivité de notre économie diminue, ce qui a un impact négatif sur l’emploi, qui commence à peine à reprendre des couleurs. »

Elle se réjouit de l’orientation des différentes mesures gouvernementales qui ont permis de résorber une partie du handicap salarial que nous observons vis-à-vis des pays voisins : « À la fin de cette année, notre handicap des coûts salariaux sera presque revenu à son niveau de 1996. Ce qui signifie qu’en termes de coûts effectifs, nous sommes encore environ 10% plus chers que nos pays voisins: une heure de travail coûte chez nous 43 euros, contre 39 euro en moyenne chez nos voisins. C’est pourquoi une réforme de la norme salariale est indispensable aujourd’hui pour les emplois de demain. »

En prélude aux négociations de l’AIP, la Banque Nationale prédit une création d’emploi de 120.000 unités pour les trois prochaines années. A quelle condition ? Il faut pour cela que les coûts salariaux restent sous contrôle. La FEB prévient d’ailleurs : « Il ne faudrait donc pas que la timide reprise entamée il y a peu soit sapée quelques mois plus tard par un nouveau dérapage “irresponsable » de nos coûts salariaux. La FEB ne le permettra pas. Dès que les chiffres du Conseil central de l’économie (CCE) seront connus, nous prendrons nos responsabilités dans l’intérêt des entreprises et nous n’accepterons pas de nouveau dérapage. »

Toutefois, il y a débat quant à l’impact réel des dispositifs de modération salariale sur la création d’emplois. L’Institut pour le Développement durable a réagi aux annonces du gouvernement et de la BNB sur ce sujet : « L’emploi a proportionnellement augmenté plus durant les 541 jours sans gouvernement en 2010-2011 (entre la démission du Gouvernement Leterme II et la mise en place du Gouvernement Di Rupo), soit + 13.900 créations nettes d’emplois en moyenne par trimestre contre + 13.100, pour un taux de croissance du PIB quasiment identique. Restons donc prudents avant d’en attribuer le mérite aux mesures prises par l’actuel gouvernement fédéral. »

L’Institut rappelle encore: « Enfin, les créations d’emplois nettes annoncées par la BNB ne tiennent pas compte de l’impact négatif sur l’activité et donc l’emploi qu’auront les mesures budgétaires à prendre si le gouvernement belge entend respecter son engagement d’un retour à l’équilibre en 2018. On peut supposer que, si tel devait être le cas, les créations nettes d’emplois tomberaient nettement en deçà de 10.000 emplois par trimestre d’ici la fin de la législature. »

Une approche systémique est absolument nécessaire. Il y a fort à parier que les débats ne pourront être clôturés avant la fin de cette année, compte tenu du scepticisme des partenaires sociaux quant au ‘Travail faisable’ (voir à ce sujet l’avis du CNT détaillé ici: http://www.peoplesphere.be/fr/pourquoi-le-conseil-national-du-travail-a-t-il-recale-le-projet-de-loi-travail-faisable/) et aux revendications répétées visant à laisser du temps à la concertation sociale.

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