Quelles sont les alternatives proposées par les organisations syndicales en matière d’aménagement des carrières?

En écho à la journée de manifestation qui s’est tenue ce mardi 2 octobre, revenons sur les revendications syndicales face à la mise en oeuvre contestée de la réforme des pensions. Car il faut noter que le reproche fréquent adressé aux organisations syndicales en manque de propositions constructives ne tient pas dans le cas qui nous occupe. La CSC, syndicat chrétien, exprime en effet des alternatives claires aux mesures poussées par le gouvernement.

La CSC rappelle que « travailler jusqu’à 67 ans est tout simplement impossible pour la majorité des travailleurs. Il est donc grand temps d’entamer une réflexion sur l’aménagement de l’ensemble des carrières et pas seulement de leur fin. Comment faire pour que les travailleurs tiennent le coup au boulot ? Comment rendre le travail plus « faisable » ? Ces questions sont essentielles. Pourtant, le gouvernement les élude complètement. Pire, il augmente l’âge d’accès à la pension légale, à la pension anticipée et à la pension de survie. Les conditions pour bénéficier du RCC (prépension) et du crédit-temps ont été rendues plus strictes. »

Le syndicat exprime clairement quelles sont ses priorités en matière de gestion des fins de carrières, en énumérant 7 éléments essentiels :

  • Le droit au RCC dès 56 ans en cas de restructuration ou d’entreprise en difficulté ou dès 58 ans dans le cas de carrières longues et pénibles;
  • Le droit au crédit-temps en fin de carrière (mi-temps ou 1/5e) avec indemnités ONEM à partir de 55 ans;
  • Une responsabilisation de l’employeur le contraignant à mettre en place, via la concertation sociale, une politique de fin de carrière adéquate;
  • Le remplacement maximum des travailleurs âgés qui réduisent leur carrière ou qui entrent dans un système de fin de carrière;
  • Le droit de prendre une pension anticipée à 62 ans après 42 ans de carrière;
  • Le droit à une pension anticipée à 60 ans après 35 ans de travail pénible ou après une carrière de 40 ans comprenant 20 ans de travail pénible;
  • Le droit à une pension minimum décente après 30 ans de travail à mi-temps. Il n’est pas acceptable que les femmes qui travaillent à temps partiel n’aient pas accès à une pension décente.

Le fossé à combler vis-à-vis des dispositions mises en oeuvre par l’exécutif est important. La CSC maintient: « Travailler plus dur, plus longtemps, de façon plus flexible.La voie est toute tracée vers l’allongement du temps de travail, la flexibilisation selon les desiderata des employeurs, de nouvelles formes d’emplois précaires avec moins de possibilités pour le travailleur d’adapter sa carrière et son temps de travail à ses besoins personnels et à ceux de sa famille.
Un travail tenable qui permet un « atterrissage » en douceur avant de profiter de la vie avec une pension décente, voilà ce qui devrait être l’élément crucial d’une bonne politique d’aménagement des carrières. Mais le gouvernement préfère s’attaquer aux emplois de fin de carrière. Il y a seulement dix ans, il était encore possible de réduire son temps de travail dès l’âge de 50 ans.
Aujourd’hui, il faut attendre 60 ans. Plusieurs secteurs ont établi leurs propres règles. Les jours de congé supplémentaires pour les travailleurs âgés introduits dans le secteur des soins de santé en sont un bon exemple (de 45 à 49 ans : 12 jours de congé supplémentaires, de 50 à 54 ans : 24 jours supplémentaires et à partir de 55 ans : 36 jours supplémentaires). Mais ces accords sont eux aussi remis en question par les politiques par souci d’économie. »

Le régime des RCC (Régime de Chômage avec Complément d’entreprise) se trouve lui aussi au centre des revendications syndicales. « Dans plusieurs cas de figure définis par la loi ou par des conventions collectives de travail, le travailleur peut partir plus tôt en RCC (en cas de restructuration par exemple). Il quitte alors l’entreprise en bénéficiant d’une allocation de chômage et d’un complément versé par son entreprise. Le gouvernement Michel veut supprimer ces régimes. Non pas pour protéger les travailleurs âgés du licenciement, mais bien pour rendre ces licenciements moins onéreux. Parce que si l’on supprime le RCC, les entreprises ne devront plus payer de complément aux allocations de chômage aux travailleurs. »

Source : CSC

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