Le coût de la vie en Belgique, mais aussi dans le reste de l’Europe, continue d’augmenter fortement. Pour faire face à ces coûts plus élevés, de plus en plus de jeunes professionnels sont contraints de chercher un revenu complémentaire, selon une enquête récente du spécialiste du recrutement Walters People. En Belgique, cela concerne principalement les « flexi-jobbers » et les indépendants exerçant une activité secondaire. Özlem Simsek, directeur général de Walters People, résume les chiffres clés de cette étude.
Une récente enquête européenne menée auprès de quelque 6.000 professionnels de différents secteurs montre que pas moins de deux jeunes travailleurs sur trois ont un revenu secondaire. Les chiffres de l’ONSS montrent que quelque 103.946 personnes ont été enregistrées comme travailleurs flexibles au cours du deuxième trimestre de cette année. Au troisième trimestre de 2021, ce nombre s’élevait à 80.772. Cela représente une augmentation considérable de 29 % en moins d’un an. Les indépendants exerçant un emploi secondaire constituent un autre groupe important de « salariés supplémentaires ». Et nous constatons également que ce nombre augmente d’année en année : en 2021, selon l’ONSS (Institut national d’assurances sociales des indépendants), il y avait quelque 6% de plus d’indépendants à titre secondaire qu’en 2020.
Les jeunes sont inquiets…
Alors pourquoi tant de jeunes travailleurs veulent-ils soudainement gagner un revenu supplémentaire ? « Nos recherches montrent que la jeune génération de travailleurs est deux fois plus préoccupée que ses collègues plus expérimentés par des questions telles que la sécurité de l’emploi, le salaire, les relations au travail et leur santé mentale. La génération un peu plus âgée a généralement déjà constitué un coussin financier, de sorte qu’elle est un peu moins préoccupée par l’augmentation du coût de la vie. En outre, ils disposent d’une plus grande expérience sur laquelle ils peuvent s’appuyer en cas d’urgence », déclare Özlem.
Dans le passé, ce sont surtout les professionnels un peu plus expérimentés qui avaient un « side-earnings » ou « side job », utilisant leurs connaissances et leur expérience pour offrir des services de conseil, de formation ou autres. « Le fait qu’aujourd’hui, de nombreux jeunes employés souhaitent également gagner quelque chose à côté ne peut qu’être encouragé. Bien sûr, c’est intéressant d’un point de vue financier, mais un emploi parallèle fait également preuve d’esprit d’entreprise, d’initiative, de pensée innovante et de grandes compétences en matière de gestion de projet. Ce sont toutes des qualités que les employeurs devraient encourager ».
Des employés transparents
Trop souvent, les employés ont encore le sentiment qu’ils doivent garder leurs revenus secondaires secrets pour leur employeur. « Être ouvert et transparent avec l’employeur crée un lien de confiance. Bien sûr, les employés doivent être en mesure de prouver que leur productivité ne souffre pas des activités qu’ils pratiquent en dehors du travail, mais un employeur appréciera certainement que les employés soient honnêtes à ce sujet. »
Compréhension des employeurs
Enfin, il est important que les employeurs reconnaissent également la valeur qu’un emploi secondaire peut ajouter au travail quotidien d’un employé. « On pense souvent qu’un emploi secondaire va distraire le salarié pendant son emploi à temps plein. Ce n’est certainement pas toujours vrai. Pensez, par exemple, à un employé du service marketing qui fait des heures supplémentaires en tant que graphiste indépendant. Les compétences qu’il utilise pour cela et l’expérience qu’il acquiert peuvent également être utiles dans son travail quotidien, et peuvent même apporter une valeur ajoutée à l’organisation.
Et en tant qu’employeur, pourquoi ne pas donner un coup de pouce à ces revenus supplémentaires ? Les employeurs peuvent, par exemple, offrir à leurs employés une plateforme où les travailleurs indépendants peuvent promouvoir leurs activités annexes. Prenons l’exemple d’un employé qui prépare de magnifiques gâteaux pendant son temps libre, ou d’une personne qui donne des cours de yoga après les heures de travail. Faites découvrir à vos collègues les talents « cachés » des travailleurs indépendants. Cela ne peut que favoriser les liens entre les employés, et les personnes qui gagnent un revenu supplémentaire ne pourront que saluer cette initiative et fournir des efforts supplémentaires dans le cadre de leur emploi à temps plein », conclut Özlem Simsek.