Augmentation du temps de travail total: un phénomène lié principalement aux femmes qui travaillent plus…

Les travailleurs de notre pays travaillent en moyenne près de 7 jours de plus par an qu’il y a 10 ans. Cette augmentation est principalement due aux travailleuses : les femmes travaillent aujourd’hui en moyenne 11 jours de plus par an qu’en 2014. Cela s’explique en partie par le fait que 30 % de femmes supplémentaires sont passées d’un travail à temps partiel à un travail à temps plein ces dernières années.

Sur notre marché du travail, les travailleurs sous contrat à durée indéterminée travaillent en moyenne 33,5 heures par semaine. Cela représente une heure et sept minutes de plus par semaine qu’il y a dix ans. Sur une base de 47 semaines de travail par an, cela signifie que les travailleurs travaillent environ 7 jours de plus par an aujourd’hui qu’en 2014. Il est intéressant de noter que ce sont surtout les femmes qui sont responsables de cette forte augmentation. Les femmes ont travaillé en moyenne une heure et 50 minutes de plus par semaine en 2023 qu’en 2014, ce qui représente 11 jours de travail supplémentaires sur l’ensemble de l’année, soit une augmentation de près de 6,3 % en l’espace de dix ans. Les hommes sous contrat fixe à durée indéterminée travaillent toujours en moyenne plus d’heures par semaine que leurs collègues femmes, mais l’écart se réduit. Les hommes ont travaillé 19 minutes de plus en 2023 qu’en 2014, soit deux jours de plus par an ou une légère augmentation de 0,9 % en l’espace de dix ans.

De nombreuses femmes sont passées d’un travail à temps partiel à un travail à temps plein

Enfin, l’analyse d’Acerta basée sur les chiffres d’Eurostat montre qu’un nombre remarquablement plus important de femmes sont passées d’un emploi à temps partiel à un emploi à temps plein ces dernières années. Entre 2022 et 2018, il s’agit d’une augmentation de 30 %.

La forte augmentation du nombre de femmes qui sont passées d’un travail à temps partiel à un travail à temps plein au cours des dernières années est frappante par rapport aux tendances dans nos pays voisins. Une étude comparative basée sur les données d’Eurostat montre que les femmes ont été beaucoup moins nombreuses à franchir le pas en France, aux Pays-Bas et en Allemagne ces dernières années que dans notre pays.

Augmentation des heures de travail, tant chez les ouvrières que chez les employées

Nous constatons l’augmentation frappante des heures de travail chez les femmes, tant chez les ouvrières que chez les employées. Les ouvrières travaillent en moyenne 1 h 53 de plus par semaine par rapport à 2014 (+7 %), les employées 1 h 34 (+5,1 %).

Amandine Boseret, experte juridique chez Acerta Consult, explique : « Tenu compte de l’accessibilité de notre sécurité sociale et de la grave pénurie de main-d’œuvre sur notre marché du travail, il faut se féliciter que les travailleurs effectuent en moyenne plus d’heures par semaine. Il est frappant de constater que les femmes, en particulier, prestent bien plus d’heures qu’il y a dix ans. Cela s’explique en grande partie par l’évolution des normes sociales qui influencent les décisions des familles en matière de participation au marché du travail. L’extension d’un certain nombre de systèmes qui permet aux hommes d’apporter un soutien de plus en plus important au ménage, Il suffit de penser à l’extension du congé de naissance et du congé parental qui ont un impact. Le télétravail a également facilité la combinaison des tâches professionnelles et privées et qu’il peut donc entraîner la volonté de prester davantage d’heures de travail. Le télétravail n’est toutefois pas le seul élément positif pour la semaine de travail. Même celles qui ont moins de possibilités de télétravailler, les ouvrières par exemple, prestent plus d’heures aujourd’hui qu’il y a dix ans. Quelle que soit la motivation – pour l’argent, pour la carrière, pour le développement personnel… – investir dans le travail et les carrières durables rend possible le fait de travailler plus d’heures, et est donc rentable tant pour les employeurs que pour les travailleurs. En outre, nous devrions également continuer à plaider pour, par exemple, des services de garde d’enfants accessibles, en nombre suffisant, de qualité et abordables pour tous, afin d’améliorer l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. »

 

Source : les données recueillies et anonymisées se basent sur les données réelles de plus de 340.000 travailleurs en service auprès de plus de 39.000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises. Seuls les contrats à durée indéterminée ont été pris en compte pour les moyennes. Au vu de la diversité des secteurs, des régions, des sexes, des âges et autres caractéristiques, nous pouvons considérer que l’ensemble des données étudiées est représentatif du marché belge du travail.

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