Baromètre sur la confiance et le bien-être de la mutualité Solidaris: la situation des moins des 40 ans ainsi que leur rapport au travail suscitent une grande inquiétude.

Comme chaque année depuis 2015, Solidaris publie son baromètre sur la confiance et le bien-être des Belges. La RTBF y fait écho et souligne que de manière globale, le Belge se sent mieux: par rapport à 2021, l’indice de bien-être et de confiance est en hausse de 1,8 point. Mais ce constat positif cache une réalité qui l’est beaucoup moins : selon cette étude menée par la mutualité socialiste, les moins de 40 ans ne vont pas bien. Et leur rapport en travail est en forte dégradation (à revoir, le débat organisé lors de l’émission Déclic ce lundi 12 décembre).

Interrogée par la RTB et participant à l’étude depuis 2015 ,Delphine Ancel, responsable Etudes chez Solidaris, explique: « Les chiffres sont interpellants. Dans la catégorie des moins de 40 ans, tous les indices sont à la baisse par rapport à l’année dernière. Seul l’indice sur la qualité relationnelle ne l’est pas!. Cet indice porte sur la vie de couple, la famille ou encore le réseau d’amis, le voisinage. Les plus de 40 ans et les plus de 60 ans ne sont pas dans le même cas. Les plus positifs sont les plus de 60 ans :  » c’est la tranche qui redémarre le mieux. Mais attention, il ne s’agit pas d’une tranche d’âge très homogène. La situation est très différente si on a 62 ou 75 ans, si on travaille encore ou pas. Mais on peut quand même dire que c’est la tranche d’âge qui a été la plus touchée par la covid et qui est donc soulagée d’avoir passé la crise. C’est aussi certainement la tranche d’âge la moins impactée par la crise budgétaire. »

Etat d’alerte pour les moins de 40 ans

Globalement, l’indice de bien-être et de confiance, calculé en points, est en hausse par rapport à l’année dernière puisqu’il est passé de 51,3 à 52,2. Cela représente donc une augmentation de 1,8%. Mais les différences sont importantes entre les tranches d’âge. Cet indice est en baisse de 1,7% chez les moins de 40 ans tandis qu’il augmente de 0,6% chez les 40-59 ans et qu’il fait un bond de 5,4% chez les plus de 60 ans.

Et c’est l’indice sur la santé psychique, dans lequel on retrouve par exemple le ressenti aux angoisses ou l’état de dépression, qui est certainement le plus interpellant. Cet indice est donc en baisse de 5,3% chez les moins de 40 ans, alors que dans les deux autres tranches d’âge il augmente de plus de 5% !

Travail: le grand désengagement ?

L’enquête révèle que chez les moins de 40 ans, 3 sur 10 évaluent leur vie de façon négative. Près de 40% se disent en dépression, contre 32% en 2021. Un sur 5 seulement est optimiste face à l’évolution de la société, il y en avait 1 sur 4 l’année dernière.
A la baisse aussi, l’indice sur la santé physique, sur les conditions objectives de vie (logement, sécurité financière, sécurité d’emploi, etc.), sur le rapport à la société.
Par rapport au travail, ils sont de moins en moins nombreux à l’estimer comme source de bien-être et de plus en plus nombreux à se sentir dépassés par la masse de choses qu’on attend d’eux.

Dès ce lundi 12 décembre, l’émission Déclic s’est penchée sur les signaux relatifs au marché du travail et au phénomène de désengagement des moins de 40 ans vis-à-vis du travail (à partir de la min. 26).  Cliquez ici pour revoir les interventions de Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris et de Jean-Paul Erhard, managing partner de Peoplesphere, en écho à ces résultats.

Le tribut payé par les 18-25 ans à la pandémie

Mais dans les moins de 40 ans, il est une tranche d’âge qui a certainement souffert davantage encore : les 18-25 ans. C’est, en tout cas, ce que pense Olivier Luminet, professeur de psychologie de la santé à l’UCLouvain interrogé lui aussi par la RTBF. Il constate que les chiffres étaient alarmants en 2021 et que la situation ne s’est pas vraiment améliorée cette année.  » On continue à sous-estimer l’impact post-covid sur cette tranche d’âge qui a payé le tribut le plus cher au niveau relationnel « , explique-t-il. Car il s’agit de la tranche d’âge qui a besoin de se faire des amis, de les rencontrer. Ce besoin se fait moins ressentir après 40 ans, moment où les amitiés sont construites, où la vie de famille prend une grande importance. Il en prend pour preuve le nombre d’étudiant en complet décrochage scolaire : un nombre impressionnant de jeunes, estime-t-il, ne se présente pas aux examens, ne rend pas leurs travaux de fin d’étude :  » ils ont disparu des radars ».

Il plaide dès lors pour des états généraux de la jeunesse et pour un large investissement dans la prévention mentale. Du côté de Solidaris, Delphine Ancel demande aussi que soit mesurée l’étendue des dégâts. Elle espère que les politiques prendront en compte cette étude. Car « chaque année, on a l’impression de dire la même chose, cette tendance de fond à la baisse est là, année après année ».

Source : RTBF – Baromètre Solidaris

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