Le Bureau Fédéral du Plan propose un indicateur pour mesurer le bien-être actuel des Belges. Plus que le niveau de bien-être en tant que tel, il permet de mesurer son évolution dans le temps. Son analyse indique que le bien-être a diminué entre 2005 et 2016. Cette baisse est principalement due à une détérioration de l’état de santé des Belges.
La loi du 14 mars 2014 charge le Bureau fédéral du Plan (BFP) d’élaborer un ensemble d’indicateurs pour mesurer « la qualité de vie, le développement humain, le progrès social et la durabilité de notre économie ».
Elle précise que ces indicateurs doivent être regroupés « (…) en un nombre aussi restreint que possible (…) d’indicateurs principaux »
Afin de répondre à cette mission, ainsi qu’à une demande explicite du Parlement de disposer d’indicateurs synthétiques complémentaires au PIB, le BFP a orienté ses recherches afin de construire un indicateur pour mesurer le bien-être actuel des Belges.
Diffusés via un Working Paper datant de juin 2017 qui analysait les déterminants du bien-être individuel spécifiques à la Belgique, les résultats indiquaient que la santé est le déterminant principal du bien-être des Belges. Après la santé, les principaux déterminants sont : avoir un niveau de revenu suffisant pour accéder à un mode de vie considéré comme standard, pouvoir travailler, avoir un diplôme et être entouré de proches.
L’indicateur imaginé par le Bureau du Plan a été construit à partir de résultats objectifs sur les déterminants du bien-être et complète les indicateurs économiques, qui se limitent à mesurer le bien-être à travers les seules ressources financières des Belges. Il a l’avantage d’être transparent, décomposable et facilement communicable.
Six indicateurs composent l’indicateur de bien-être. Les pondérations ont été calculées à partir des coefficients de régression issus de l’analyse des déterminants du bien-être.
Il ressort de l’analyse de l’indicateur BEIM que le bien-être des Belges a diminué entre 2005 et 2016. En hausse en début de période, l’indicateur a ensuite baissé à partir de 2008, soit au moment du déclenchement de la crise économique et financière. Sa décomposition montre que la baisse du bien-être est principalement due à une détérioration de l’état de santé des Belges.
L’indicateur BEIM a été comparé à trois autres indicateurs de référence. Un indicateur subjectif de bien-être, la satisfaction dans la vie et deux indicateurs économiques, le PIB et le revenu disponible net des ménages. Il ressort de la comparaison que l’indicateur de satisfaction dans la vie a lui aussi baissé sur la période 2005-2016. Le PIB rapporté au nombre d’habitants et l’indicateur BEIM ont évolué de manière similaire jusqu’en 2009, avant de prendre ensuite des directions opposées. À l’inverse, l’évolution du revenu disponible net des ménages, rapporté au nombre d’unités de consommation, est très proche de celle de l’indicateur BEIM, et ce sur l’ensemble de la période analysée.
L’indicateur BEIM complète les indicateurs économiques qui se limitent eux à mesurer le bien-être à partir des seules ressources financières des Belges. Il permet de couvrir d’autres aspects du bien-être comme la santé, le travail, l’éducation, et les relations avec les proches. Le BFP poursuivra ses recherches afin d’améliorer les connaissances et la mesure du bien-être en Belgique. À terme, l’indicateur BEIM sera entre autres complété par un autre indicateur composite qui mesurera la soutenabilité du bien-être pour les générations futures en Belgique.
Source : Bureau Fédéral du Plan