HealthOne, spécialiste belge des logiciels médicaux, dresse le bilan des consultations des médecins généralistes belges après avoir analysé les données des patients issues du réseau The Health Improvement Network (THIN), une base de données européenne de référence pour les dossiers médicaux informatisés, gérée par sa maison-mère, Cegedim Group. Fréquence et nature des visites, symptômes les plus fréquents, pathologies… En tête des grandes tendances de 2020 : une baisse des maladies respiratoires, une augmentation des carences en vitamine D et de plus en plus de patients souffrant d’anxiété et d’insomnies.
Il y a un an, le COVID-19 faisait son apparition et allait mettre le monde sens dessus dessous à coups de lockdowns, de quarantaines et de mesures sanitaires. Au cours de l’année dernière, c’est non seulement le système hospitalier qui a été mis à rude épreuve, mais également les cabinets des médecins généralistes qui ont vu leur quotidien impacté par des consultations retardées et des nouvelles tendances sanitaires.
C’est ce qui ressort d’une analyse de HealthOne, éditeur belge de logiciels pour la gestion de dossiers médicaux et paramédicaux, qui s’est penché sur l’évolution du nombre et du type de diagnostics posés par 300 médecins généralistes belges au cours de la période 2019-2020. Les informations ont été récoltées par THIN (The Health Improvement Network), une base de données européenne de référence mise au point par l’entreprise cotée en bourse Cegedim, société mère du développeur de logiciels et également experte en technologies de la santé.
Si les 5 affections les plus courantes – hypertension artérielle, hypercholestérolémie, insomnie, diabète de type 2 et reflux gastro-œsophagien – sont restées inchangées entre 2019 et 2020, le nombre total de consultations a, lui, globalement diminué entre les deux périodes : « Nos analyses ont démontré une baisse du nombre de consultations de 6,7% entre 2019 et 2020 ; une diminution comparable à celle de nos pays voisins, comme la France (-7,8%) », explique Johan Spincemaille, General Manager de HealthOne.
« Dans certains cas, les gens ont attendu plus longtemps pour consulter un médecin ou ne se sont pas rendus à une consultation du tout, par peur d’être infectés ou de transmettre le virus. En outre, de nombreux examens médicaux ont été reportés, ce qui a encore augmenté cette statistique », souligne le Docteur Vincent Parmentier, médecin généraliste et vice-président de de l’association de médecins généralistes SSMG. « Il est donc possible qu’une vague de maladies ‘non-COVID’ n’ayant pas été détectées durant la pandémie apparaisse prochainement. Un scénario auquel nous devons nous préparer. »
Par ailleurs, nous observons une diminution très importante du nombre de maladies respiratoires, entre 2019 et 2020, notamment la toux (-29%), la bronchite (-33%), la laryngite (-34%) et le rhume (-28%). Même tendance pour la bronchiolite (-40%), maladie survenant chez les enfants de moins de 2 ans. Notre pays voisin, la France, relève des statistiques similaires.
« En ce qui concerne la bronchiolite et les infections respiratoires, cette diminution peut principalement s’expliquer par trois facteurs : les lockdowns répétés et les mesures de distanciation sociale, qui ont eu pour résultat la diminution des contacts ; l’obligation de porter un masque buccal et l’utilisation de gels hydroalcooliques ; et bien sûr la diminution du nombre de consultations en général », explique le Docteur Vincent Parmentier.
Les données du réseau THIN indiquent également une augmentation du nombre de personnes souffrant d’une carence en vitamine D (+14%), produite par la lumière du soleil et contribuant à notre système immunitaire. Une carence prolongée peut entraîner des douleurs osseuses et musculaires dans la partie supérieure des jambes et des hanches, ce qui pourrait éventuellement expliquer l’augmentation des symptômes de douleur (+12%) évoqués lors des consultations.
Outre les changements relevés au niveau des pathologies, la pandémie a également de nombreuses conséquences psychologiques : « À titre d’exemple, les symptômes d’anxiété ont augmenté de 14%, tandis qu’une hausse de 7% des insomnies a été relevée », souligne Johan Spincemaille.
« Entre le deuil d’un membre de la famille décédé, les relations tendues, la solitude, le télétravail excessif et les soucis financiers, la crise fait des ravages. Mais il y a de la lumière au bout du tunnel », déclare le Docteur Vincent Parmentier, faisant référence à la campagne de vaccination actuelle du gouvernement et à l’expérience acquise par les médecins généralistes dans la gestion des conséquences de la pandémie grâce à des observations personnelles et des statistiques. « En attendant, restez prudents et gardez le moral, mais surtout : si vous ne vous sentez pas bien, consultez votre médecin. »