En 2018, le chômage économique pour les ouvriers en Belgique a atteint un taux historiquement bas : 0,60 % des heures ouvrables n’a pas été presté en raison du chômage économique. Cependant, la sonnette d’alarme a également retenti : les trois derniers mois de l’année, le pourcentage de chômage économique est traditionnellement plus élevé mais, pour 2018, nous arrivons pour ce quatrième trimestre à un pourcentage plus élevé qu’en 2017, à savoir 0,86 % contre 0,80 %. Un signe que la croissance économique s’enlise ?
0,60 % de tous les jours ouvrables des ouvriers belges n’a pas été presté pour cause de chômage économique. En 2017, le taux de 0,73 % de CE était déjà faible, mais ce pourcentage a poursuivi sa baisse jusque 0,60 % en 2018. Cela signifie qu’en moyenne, pendant toute l’année 2018, un ouvrier a passé moins d’un jour et demi à la maison en raison du chômage économique.
Vigilance de mise compte tenu des trois derniers mois.
Pendant le dernier trimestre de l’année, le taux de chômage économique est traditionnellement plus élevé que celui des autres trimestres. Cela vaut également pour 2018. Cependant, la hausse est marquante : durant le quatrième trimestre, le chômage économique s’élevait en moyenne à 0,86 % du nombre de jours de travail, avec un pic de 0,97 % en décembre. Si, pendant le quatrième trimestre 2017, le chômage économique a grimpé de 51 % par rapport au troisième trimestre 2017; cette hausse équivalait à 72 % pendant le quatrième trimestre 2018 !
Olivier Marcq, juriste chez ACERTA : « Un taux de chômage économique de 0,60 % en 2018 est et reste un taux historiquement bas. Cependant, les 0,86 % du T4 ne sont pas négligeables. Ce taux de chômage économique est toujours très réduit, mais il s’agit bien d’une augmentation qui signale que nous devons rester vigilants. Cette hausse pourrait souligner que la croissance économique s’enlise. Face aux chiffres relatifs au travail intérimaire (cet autre paramètre) qui indiquent la même direction, le feu de la croissance économique passe à l’orange. »
Le taux de plus élevé au 4ème trimestre est en Flandre.
Sur toute la Belgique, nous constatons que le chômage économique a augmenté en 2018 par rapport aux périodes précédentes. La hausse du quatrième trimestre vaut aussi pour l’ensemble du pays. Mais si l’on compare la Flandre et la Wallonie, l’on constate que le pourcentage de chômage économique pour tous les mois du quatrième trimestre 2018 est plus élevé en Flandre qu’en Wallonie. Pourtant, le chômage économique en Wallonie est traditionnellement environ 10 % plus élevé qu’en Flandre.
Les chiffres pour la Région de Bruxelles-Capitale restent impressionnants. En effet, le chômage temporaire pour motif économique y est une donnée extrêmement rare. La pénurie d’emploi pour le personnel ouvrier qualifié y est très réelle, et la croissance des entreprises bruxelloises représente un véritable défi. La politique (RH) demandera une grande créativité et une grande flexibilité, c’est certain.
Les petites entreprises davantage concernées.
Le phénomène du chômage économique dépend également de la taille de l’entreprise. Nous constatons une proportionnalité inverse : plus l’entreprise est petite, plus le chômage économique est élevé. Bien entendu, il n’y a rien d’étonnant à cela : proportionnellement, l’annulation d’une commande ou un recul de la demande client a un impact plus élevé pour les petites entreprises que pour les grandes, qui peuvent plus facilement les absorber. Mais dans nos plus grandes entreprises (plus de 500 travailleurs), un voyant s’est déclenché en décembre : pendant ce mois, le taux de chômage économique a grimpé jusqu’à 1,21 %. La hausse du quatrième trimestre, et surtout du mois de décembre, s’intensifie donc dans les petites entreprises comme dans les grandes.
Source : Acerta – Les données recueillies sont basées sur les données réelles d’ouvriers en service auprès de 32 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.