Rappel : à l’issue de la rentrée scolaire placée sous le signe de l’entrepreneuriat par les autorités politiques, nous nous posions la question de la pertinence du slogan « Tous entrepreneurs ». Dans la foulée, nous pouvions également nous interroger quant à la concurrence que représente l’entrepreneuriat pour les recruteurs de nos entreprises lorsqu’il s’agit d’identifier de nouveaux talents… Tentative de réponse et partage d’expérience en compagnie de Laurent Delime, HR Supervisor et Partner chez EASI (extraits).

EASI est une société informatique qui compte aujourd’hui 140 collaborateurs. Elue au rang de ‘Best Workplace 2015’ pour les entreprises de moins de 500 personnes, elle bénéfice récemment d’une belle notoriété qui lui permet d’appréhender sereinement les problématiques de recrutement sur un secteur hyper concurrentiel… Laurent Delime explique: « Le secteur informatique me semble être encore plus touché par cette poussée vers l’entrepreneuriat. En effet j’ai le sentiment que la formation de base donne accès directement à une autonomie. Avec la transformation de l’informatique vers le Mobile, beaucoup de jeunes se lancent dans le développement Mobile chez eux. Ils n’ont besoin de rien pour commencer à part ce qu’ils ont appris durant leurs études et leur créativité. »

Au-delà des éléments propres au secteur, il y a aussi des évolutions sociétales. Laurent Delime acquiesce : « Ce à quoi il est par contre plus compliqué de répondre, c’est l’esprit d’indépendance et de liberté que recherchent certaines personnes. De plus en plus de jeunes veulent travailler quand ça leur plaît, de midi à minuit s’ils le veulent. »

Passage à l’actionnariat

Bien entendu, ce sont les réponses que nos entreprises peuvent apporter à ces tendances bien réelles qui importent. Dans le cas de la société EASI, la double logique de flexibilité et d’intrapreneuriat est mise en œuvre voire poussée à l’extrême afin de mettre en cohérence les besoins de l’organisation et les attentes de profils très sensibles à la possibilité de prendre l’initiative.

Comme nous l’explique Laurent Delime, l’alchimie entre le collaborateur et l’entreprise ne va pas se créer naturellement : « EASI permet à ses collaborateurs sur base de conditions d’ancienneté, d’engagement et de valeurs, de devenir actionnaire. Le modèle plaît à certaines personnes qui aiment ce statut d’employé/entrepreneur avec les bénéfices de pouvoir être soulagés des aspects administratifs tout en ayant la possibilité d’être plus investi dans les décisions stratégiques d’une société mais également de bénéficier d’un autre modèle de rémunération.»

L’actionnariat au sein de EASI est ouvert aux managers et aux employés et s’est imposé comme un élément important dans le modèle de fonctionnement de l’entreprise. Actuellement, il y a vingt partenaires au sein de l’effectif et une dizaine d’actionnaires supplémentaires les rejoindront dans le courant de l’année 2016. « La prise de participation est conçue comme une concrétisation de l’engagement et de l’implication long terme.»

Touche-à-tout

Par ailleurs, le travail en mode projet, cultivé depuis la création de l’entreprise il y a une quinzaine d’années, permet de répondre aux aspirations des collaborateurs… et aux besoins des clients ! Et Laurent Delime de reprendre : « Il s’agit de trouver des profils complets, susceptibles de prester à la fois sur le plan technique et sur le plan relationnel. Nous voulons trouver des touche-à-tout, des personnes qui tiennent à éviter le cloisonnement. Nous avons recruté 30 nouveaux collaborateurs au cours de l’année écoulée et prévoyons d’accueillir entre 70 et 80 collègues dans les 12 prochains mois. »

Compte tenu du volume de postes à pourvoir et de la spécificité des profils recherchés, le statut freelance pourrait être considéré parmi les options de recrutement. Une solution rapide mais qui présente quelques inconvénients… «La collaboration freelance est trop court terme à nos yeux. Nous avons la volonté d’investir dans la formation et l’évolution de la personne. Pour les collaborateurs qui ont cet esprit d’indépendance, à nous d’offrir des challenges, de la croissance et une culture d’entreprise qui donne des facilités. Clairement, c’est EASI qui doit se flexibiliser… »

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