Peut-on dire que le Rapport global sur la compétitivité établi par le Forum économique mondial (WEF) est attendu pour mesurer la position relative de la Belgique dans le classement mondial 2015-2016? Pas vraiment… Peut-on affirmer à sa lecture que la Belgique représente en effet le 19ème pays le plus compétitif au monde? Pas davantage… Que nous dit donc ce classement?
Celui-ci s’avère intéressant afin de confirmer / infirmer certaines perceptions que nous aimons tenter d’objectiver. Selon le Rapport en question donc, notre score en matière de compétitivité affiche un léger mieux (5,20 contre 5,18 l’an passé). Nous sommes toutefois à la traîne par rapport à d’autres économies dynamiques bien que, si l’on observe quelques glissements au sein du top 20 mondial, aucune nouvelle nation n’y fait son entrée. (Le podium – Suisse, Singapour et États-Unis – reste d’ailleurs inchangé).
Points forts et faiblesses de la Belgique
Selon un communiqué de la Vlerick School (partenaire belge du WEF pour l’élaboration de son classement annuel et responsable de l’enquête réalisée auprès des chefs d’entreprise belges), les atouts belges demeurent « un système de soins de santé et un enseignement primaire d’excellente qualité (3e place au classement mondial), un enseignement supérieur remarquable (5e place), excellant dans l’enseignement des mathématiques et des sciences (3e place), et des écoles de gestion prestigieuses (2e place). Le pays peut aussi compter sur des établissements de recherche scientifique de haut vol (5e place). Les reculs enregistrés concernent le secteur de l’innovation (16e place) et le pilier infrastructure, qui était traditionnellement l’un de nos fers de lance (21e place). Les principaux facteurs expliquant le recul au 19ème rang de la Belgique restent son système fiscal, sa dette publique, sa charge réglementaire et le caractère très restrictif de sa réglementation du travail. Pour chacun de ces points, la Belgique arrive en queue de peloton. Cela étant, le rapport relève une progression pour ces deux derniers facteurs en comparaison avec les résultats de l’année dernière. »
Attention à nos voisins immédiats!
Lorsque nous comparons nos conditions d’accueil d’investissements étrangers et de développement économique, ce sont nos pays voisins qui nous servent d’étalons. Leur progression devrait donc susciter notre intérêt. « Les Pays-Bas sont indéniablement le pays à avoir enregistré la plus belle progression : nos voisins du nord grimpent de trois places pour se hisser au cinquième rang mondial. Leurs résultats sont particulièrement remarquables dans les secteurs de l’enseignement (3e place), de l’infrastructure (3e place) et des institutions (10e place). Forte d’un marché des biens ouvert et efficace, l’économie néerlandaise reste l’une des plus sophistiquées (5e place) et innovantes (8e place) au monde. L’Allemagne remonte au classement (de la 5e à la 4e place). Cette évolution est principalement due à ses scores élevés en matière d’efficacité du marché du travail et de développement de ses marchés financiers. »
Plus étonnant cependant, le rapport mentionne que « la France gagne elle aussi une place (22e position), ce qui s’explique surtout par un meilleur fonctionnement de son marché du travail. »
Un constat qui nous laisse dubitatifs… Le Luxembourg (20e place) et le Royaume-Uni (10e place) concèdent tous deux une place au classement, au même titre que la Belgique.
La Suisse au sommet, une source d’inspiration
Comme le souligne l’analyse synthétique du rapport, « la Suisse reste en tête du classement pour la septième année consécutive. Fort d’une culture d’entreprise très sophistiquée (1ère place), ce pays possède en prime un écosystème innovant, qui en fait le leader incontesté en matière d’innovation (1ère place). La Suisse sait en outre attirer et retenir les talents comme nul autre pays : les Suisses sont les meilleurs en matière d’efficacité du marché du travail (1ère place) et peuvent se targuer d’une excellente entente entre partenaires sociaux (1ère place) et d’un bon équilibre entre protection du travailleur et intérêts des entreprises. Enfin, l’administration suisse figure parmi les plus efficaces et les plus transparentes au monde. » A bon entendeur…