La CSC relève que les déplacements domicile-lieu de travail aggravent aujourd’hui la précarité dans laquelle se trouvent de nombreux travailleurs.

L’accord énergie prévoit de geler l’augmentation tarifaire de 4,5 % prévue pour le rail en juin 2022. Le syndicat chrétien note que cette mesure est positive mais aussi qu’elle est insuffisante pour compenser l’augmentation des coûts que doivent supporter les travailleurs qui ne disposent pas d’une voiture de société et d’une carte carburant. « Plus de 65 % des déplacements entre le domicile et le lieu de travail sont encore effectués en voiture. Ces déplacements en voiture absorbent une partie de plus en plus importante du budget des travailleurs. »

« Ce sont essentiellement les travailleurs qui ont besoin de leur voiture pour effectuer de longs trajets entre leur domicile et leur lieu de travail et/ou qui doivent effectuer de nombreux déplacements de service pour lesquels ils sont insuffisamment défrayés qui sont les victimes de cette crise énergétique. Les travailleurs qui ne peuvent se passer de leur voiture et qui ont un faible revenu risquent de devoir renoncer à leur emploi parce qu’ils ne sont plus à même de supporter le coût entraîné par la flambée des prix des carburants. Les opportunités d’emploi pour les demandeurs d’emploi sont également hypothéquées. Des mesures s’imposent de toute urgence pour lutter contre la précarité croissante des travailleurs en matière de transport et contre la fracture croissante de la mobilité. »

L’inflation touche surtout les travailleurs qui doivent supporter eux-mêmes une partie de leurs frais de déplacement. Ce sont les travailleurs :

  • qui n’ont pas droit à une voiture de société avec une carte carburant ou à un budget mobilité qui leur permet d’effectuer quasi gratuitement leurs déplacements privés ainsi que leurs déplacements domicile-lieu de travail;
  • qui effectuent leurs déplacements domicile-lieu de travail avec leur voiture personnelle. En 2018, le Conseil central de l’Economie a calculé que ce groupe de 1,35 million de travailleurs doit payer de ses propres deniers 72% des frais que représentent les déplacements entre le domicile et le lieu de travail.
  • qui effectuent un grand nombre de déplacements de service avec leur propre véhicule. L’indemnité kilométrique forfaitaire de 0,37 €/km est loin d’être suffisante. Dans le secteur de titres-services, le secteur ne garantit qu’une indemnité de 0,13 à 0,15 € pour un déplacement entre deux clients effectué avec son véhicule personnel.
  • qui ne reçoivent pas d’indemnité vélo ou une indemnité vélo trop faible.
  • qui ne peuvent pas bénéficier de la gratuité des transports en commun (grâce à l’intervention 80/20 de l’employeur dans les déplacements domicile-lieu de travail effectués en train et à Bruxelles) et qui ne peuvent par conséquent prétendre qu’à l’intervention minimum prévue par la CCT 19/9. En 2018, près de 35 % des navetteurs circulant en train ont supporté eux-mêmes en moyenne 22 % du coût d’un abonnement de train.

C’est la raison pour laquelle la CSC plaide pour une intervention majorée dans le prix de tous les moyens de transport afin de compenser les augmentations de prix. Cette mesure doit s’accompagner d’efforts supplémentaires pour les travailleurs qui se rendent au travail en utilisant (une combinaison de) des moyens de transport durables et d’une augmentation immédiate du plafond de 0,37 € pour les déplacements de service (au lieu d’attendre l’indexation du 1er juillet).

« Le gel de l’augmentation de 4,5 % des titres de transports de la SNCB doit être structurelle, sous peine de voir les tarifs des voyages en train augmenter de plus de 6 à 7 % en automne. Le choc tarifaire serait alors intégralement à charge des dizaines de milliers de travailleurs qui ne peuvent prétendre qu’à l’intervention minimum prévue par la CCT 19/9 et qui ne peuvent bénéficier du système 80/20 qui permet d’effectuer gratuitement les déplacements domicile-lieu de travail en train et à Bruxelles. Les alternatives à la voiture doivent être rendues aussi attrayantes que possible. Le vélo (électrique) est l’alternative durable pour les courtes distances. Les transports en commun et la combinaison des transports en commun avec le vélo et la mobilité partagée sont les alternatives pour les navetteurs effectuant de grandes distances. Le télétravail évite les déplacements dans le cadre du travail. »

Le budget mobilité est l’alternative durable à la voiture de société. Les régions et les autorités fédérales doivent d’urgence stimuler ces alternatives, selon la CSC. Comment ?

  • en généralisant la règle des 80/20 pour le rail et Bruxelles à toutes les formes de transports en commun.
  • en rendant la règle des 80/20 obligatoire, de sorte que les transports en commun deviennent gratuits pour tous les travailleurs.
  • en rendant la combinaison du vélo et du train gratuite pour tous les travailleurs.
  • en continuant à stimuler l’utilisation du vélo pour les déplacements domicile-lieu de travail
  • en donnant un ancrage légal au droit à une indemnité vélo pour tous les travailleurs.
  • en obligeant les employeurs à proposer le budget mobilité aux travailleurs qui ont droit à une voiture de société, lorsque des voitures de société sont accordées par l’entreprise.
  • en obligeant les entreprises implantées dans des zones difficilement accessibles à vélo ou en transports en commun à payer une intervention majorée pour les déplacements domicile-lieu de travail effectués avec un moyen de transport privé et à conclure des cct sur la mobilité durable
  • en ancrant dans la loi l’obligation de payer une indemnité de télétravail qui suit l’évolution des prix de l’énergie, de l’eau et des télécommunications.

Source: CSC

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