Après les réactions virulentes des partis politiques à l’intérieur comme à l’extérieur de la majorité gouvernementale, c’est au tour de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) d’exprimer son étonnement face aux projets du ministre fédéral du Travail, en particulier concernant la proposition d’accorder des allocations de chômage aux travailleurs qui donnent volontairement leur démission.
Selon la FEB, c’est une bonne chose que les gouvernements de notre pays prennent des mesures urgentes pour pallier les pénuries de main-d’œuvre, mais d’autres mesures seront nécessaires pour porter le taux d’emploi à 80%.
« Aujourd’hui, il est primordial que davantage de personnes travaillent. Un taux d’emploi plus élevé est important non seulement pour financer la sécurité sociale et pouvoir payer les pensions, mais aussi pour permettre la relance de notre économie en proie à de graves pénuries de main-d’œuvre. »
Selon l’organisation patronale, en ces temps de pénuries sévères sur le marché du travail, nous devrions tout mettre en œuvre pour orienter les demandeurs d’emploi vers le marché du travail et réintégrer les personnes en incapacité de travail, au lieu d’offrir aux travailleurs un accès facile au chômage pour une durée indéfinie.
« Pour les travailleurs qui ne sont plus satisfaits de leur travail actuel et souhaitent changer d’emploi sans risque, il est préférable de miser sur des transitions d’un emploi à l’autre plutôt que de les laisser d’abord sans emploi et sans accompagnement. En effet, une fois qu’on est au chômage, les chances de réintégrer le marché du travail s’amenuisent de jour en jour. »
« La proposition du ministre Dermagne revient à un assouplissement des règles du chômage et risque de favoriser la mise en place d’un nouveau régime de départ anticipé. La proposition aura donc l’effet inverse de celui recherché et entraînera une diminution, et non une augmentation, du nombre de personnes sur le marché du travail. C’est pourquoi nous demandons que l’on mette davantage l’accent sur la transition d’un emploi à l’autre, sur la formation des demandeurs d’emploi afin de les orienter vers les métiers en pénurie et la réintégration des personnes en incapacité de travail. Ou encore, de permettre de combiner travail et perception d’une allocation sous certaines condition », déclare Monica De Jonghe, administrateur-directeur général et Executive Manager du centre de compétence Emploi & Sécurité sociale de la FEB.