Editorial – Bien-être & Santé des travailleurs: quel retour sur investissement attendu pour les initiatives multiples développées par nos entreprises?

Bien-être et rentabilité… Est-ce vulgaire d’aborder les deux questions dans une seule et même réflexion? Garantir le bien-être des travailleurs, c’est avant tout une obligation légale ainsi qu’un devoir moral. Est-il donc opportun de parler d’investissement, de gestion, de finance lorsqu’il en va de l’intégrité physique et mentale des personnes qui bossent avec nous?

Nous pensons que c’est pertinent, légitime et nécessaire. Et nous allons même essayer de partager ici un modèle en trois temps, un modèle qui va crescendo dans les ambitions de nos organisations en ce qui concerne le retour sur investissement de nos projets en la matière.

Temps 1 – Protéger les ‘assets’

Nous pouvons reprocher parfois à nos entreprises de développer une approche ‘assurantielle’ du bien-être. En gros, ce ne sont pas tellement des convictions humanistes qui guideraient leurs actions. Celles-ci seraient dictées par une gestion prévisionnelle des risques de santé. Il s’agit aussi de répondre à des attentes connues (sécurité, confort, perspectives d’avenir, apprentissage et accomplissement de soi dans le meilleur des cas…). L’ambition est limitée mais elle reste noble néanmoins.
Garantir l’intégrité physique et psychologique des travailleurs, cela représente en effet un investissement essentiel dont la rentabilité se mesure directement via la capacité de l’organisation à remplir sa mission dans la durée.
Cela va plus loin aujourd’hui puisque nos entreprises sont de plus en plus nombreuses à participer à l’amélioration des conditions de vie de ses collaborateurs dans leur vie quotidienne et particulièrement dans la sphère privée. Cela ressort de la même ambition, consistant à protéger celles et ceux qui travaillent avec nous, en tout cas lorsqu’ils en ont besoin (ce qui sous-entend aussi que nous puissions répondre de façon personnalisée, nous y reviendrons). Quid de la pertinence de cet investissement? Tout simplement indispensable.

Temps 2 – Prendre sa part sociétale

Puisqu’il est question d’aller plus loin, nous voulons évoquer la dimension sociétale qui doit, idéalement, sous-tendre les investissements de nos entreprises en matière de bien-être. Que ce soit par le biais d’une politique RSE structurée ou par le développement de rémunérations alternatives qui touchent à la santé, au final peu importe. Au fond, ceci est très cohérent avec la place qu’occupe l’entreprise dans la vie quotidienne de chacun.e de ses collaborateurs. Mais voyons plus loin ici aussi.
L’intérêt d’une démarche sociétale est d’ajouter justement une couche ‘collective’ à ce qui précède. Le bien-être et la santé des travailleurs ne se définissent pas uniquement par leur bilan de santé individuel. Ils sont étroitement liés à la qualité de vie ressentie dans leur environnement immédiat.
Cela pose une question de principe bien sûr: est-il normal que l’employeur se substitue chaque jour davantage aux acteurs publics? Dans le domaine de l’éducation par exemple. Ou dans l’accès à des infrastructures de loisirs qui ne sont plus gratuites. Dans la sensibilisation à des initiatives globales, liées à la préservation de l’environnement encore… Libre à chacun.e de s’interroger. Nous savons entre-temps que ces investissements sociétaux sont nécessaires eux aussi compte tenu de l’état des finances publiques.

Temps 3 – Absorber la douleur du monde pour proposer un modèle inspirant

Enfin, en ces temps où l’anxiété à causes multiples atteint de nouveaux sommets, nous voyons des dirigeants, des actionnaires, des managers déterminés à proposer un modèle de vie commune qui permet de faire face lorsque tout s’effondre.
Il faut partir d’un constat lucide. Nous voulons toujours être dans la nuance et éviter de sur-réagir à l’actualité, mais là, tout de même… Les limites de la violence sont franchies tous les jours, dans la plupart de nos interactions avec nos semblables.

L’entreprise conçue comme une bulle de bien-être peut offrir une respiration. C’est une inversion de paradigme que nous voulons envisager. L’atmosphère compétitive à laquelle nos boîtes sont associées peut céder la place à un collectif solidaire qui peut faire face aux difficultés. Avec pour ambition volontariste et raisonnable: créer des moments de joie de temps en temps, offrir à celles et ceux qui le souhaitent (pas tout le monde, pas tout le temps…) des instants d’éblouissement.

Au moment où il est difficile de rester optimiste, le rôle de nos proches est essentiel. Or, nos collègues nos collaborateurs, nos managers – bref, celles et ceux qui composent notre environnement professionnel – font indéniablement partie de ce cercle. C’est une réalité ‘matérielle’, il suffit de compter les heures que nous passons ensemble.
La responsabilité de l’employeur ne consiste alors plus seulement à garantir que le bien-être et la santé de ses collaborateurs soit préservée. Elle prévoit désormais également d’offrir des parenthèses de vie, poussant le curseur jusqu’à donner lieu à des moments d’emphase où s’expriment l’empathie, la collégialité, la gratitude… Tout ce qui transforme profondément le cours d’une journée, d’une semaine, d’un mois, d’une année, d’une vie. Un remède certain contre l’anxiété qui plombe nos journées et celles de nos proches. Un réel soin de santé au sens premier du terme. On est d’accord… ça n’a pas de prix ?

Jean-Paul Erhard

 

Visuel ©Joy – Fox2000Pictures

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