Éditorial – Guide de préservation de notre enthousiasme en vue du Blue Monday qui s’annonce…

Le troisième lundi du mois de janvier est le jour le plus déprimant de l’année. C’est lundi prochain, le 20 janvier. Rien à voir avec l’investiture de Mister Trump qui reprend le trône de fer à cette même date, mais la journée sera placée sous le signe de la mélancolie, de la tristesse ou du désespoir dans les cas les plus avancés. Ne comptez pas sur nous pour participer à cette ‘célébration’ du mal-être. Non seulement parce que nous restons les ardents promoteurs du pouvoir magique de la positivité, mais aussi parce que, hormis le boost sur la vente de médocs supposés atténuer les douleurs psychologiques, nous ne voyons aucun intérêt à se complaire dans la morosité.

Le bleu a le pouvoir de calmer. Il est synonyme de sérénité, d’apaisement, de relaxation, entre autres. Que s’est-il donc passé pour que nous consacrions une journée entière à la déprime en y associant une si jolie couleur? Au-delà de l’opération commerciale de départ qui donne naissance à une nouvelle journée emblématique dans le calendrier, nous ne pouvons nier qu’il y a un bruit de fond qui ne respire pas la joie de vivre et de travailler. On fait quoi avec ça ?

Juste une question d’état d’esprit ?

Ah, ce serait super simple si tout cela n’était au fond qu’une simple question quasi ‘génétique’. Il y aurait tout simplement des gens pour lesquels rien ne va. Et d’autres pour lesquels tout est bon. Et enfin celles et ceux qui passent de l’un ou l’autre, qui oscillent entre l’inquiétude et l’euphorie. Il suffirait dès lors de s’entourer de celles et ceux qui nous ressemblent pour avoir au quotidien une dynamique et une ambiance qui nous convient. Pour évoluer dans un état d’esprit qui nous correspond. Mais ce n’est pas cela.

Derrière la ‘culture’ – et donc, l’état d’esprit – que chaque dirigeant imagine pour sa propre organisation, il y a un travail managérial quotidien à mener sur le terrain. L’enthousiasme doit être entretenu. D’une certaine manière, cela s’apprend. Nous pensons même qu’il s’agit d’une forme d’élégance et de politesse que chacun.e d’entre nous est invité.e à développer, celles qui consistent à ne pas emmerder les autres avec nos ‘petits’ états d’âme, surtout si nous voulons qu’ils soient réceptifs lorsque nous sommes face à une réelle épreuve.

Epidémie de flemme en cours

Le deuxième défi à relever concerne ce qui est peut-être le mot le plus à la mode aujourd’hui : la flemme. L’éloge de la paresse, dont nous avions déjà parlé ensemble il y a quelques mois, a fait des petits. Bien sûr, il est socialement acceptable d’avoir envie de ne rien faire (à condition d’en prendre les conséquences). Mais nous n’en sommes plus là! Le phénomène s’est répandu. Aujourd’hui, on peut considérer qu’avoir la flemme est plutôt ‘cool’.

Pas facile à gérer pour un manager déterminé à atteindre ses objectifs avec son équipe. Si nous ajoutons cette tendance en faveur de la slow life à la confusion des termes qui existe pour décrire des phénomènes aussi différents que la baisse de régime, la perte de motivation et l’insécurité professionnelle, nous voyons à quel point il va être compliqué de faire bouger nos équipes au sein desquelles la distinction entre la flemme et la déprime est loin d’être évidente.

Quel est donc le remède à l’épidémie en cours ? Nous voulons parier sur l’énergie collective. C’est en créant un effet d’entraînement, un souffle qui emporte celles et ceux qui restent pendant des heures au bord de la piste de danse parce qu’ils n’ont pas envie de bouger et qui, en fin de soirée, hurlent au scandale lorsque les autres pensent qu’il est temps de rentrer. Vous les connaissez, vous aussi ?

La meilleure défense, c’est l’attaque.

Nous ne pouvons pas rester imperméable aux influences extérieures (et celles-ci sont plombées, pas de souci à le reconnaître). Ce qu’il manque souvent à nos proches et aux collègues qui flirtent avec la dépression, c’est une méthode de gestion des coups durs et des revers. Nous sommes encore nombreux à croire (ou espérer) que certains problèmes vont se résoudre avec le temps. Une croyance certes confortable, mais ce n’est qu’une croyance.

Lorsque la déprime s’installe autour de nous, nous avons toujours la possibilité d’agir. Passons à l’attaque lorsque l’énergie manque à celles et ceux qui nous entourent. Il est important de rayonner et de diffuser de bonnes ondes dans ces moments-là. En tout cas, ne rien faire n’est clairement pas une option. Car il y a un constat implacable qui nous permet de comprendre comment la spirale dépressive devient infernale: on ne se lasse pas de l’ennui ! Il y a mille façons de se prendre la tête. Et quelques-unes seulement pour prendre son pied. Un grand mystère sur le plan de l’anatomie…

Bon à rappeler enfin: il n’y a rien à reprocher aux travailleurs qui trouveront dans le Blue Monday une ‘reconnaissance’ de leur souffrance quotidienne. Les raisons invoquées par celles et ceux qui sombrent sont nombreuses : pression sur le pouvoir d’achat, sensation d’isolement renforcée après une période festive, météo menaçante… et bien d’autres sources de pénibilité encore. Pour rester forts, et pleinement conscients des privilèges qui sont les nôtres, il y a toujours 6 autres belles journées dans la semaine pour inspirer nos collègues. Bien plus qu’il n’en faut !

Jean-Paul Erhard

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