L’emploi structurel dans les PME existantes n’a toujours pas progressé cette année (-0,53 %), contrairement à la situation observée l’année dernière (+1,25 % en juin par rapport à décembre). Avant la pandémie (en 2019), il s’agissait même d’une croissance de 2,02 %. Par rapport à décembre 2018, la croissance de l’emploi dans les PME stagne autour de 3,0 % (ce qui se compare au niveau de la mi-2021, tandis que la croissance de l’emploi en 2022 a atteint 4,2 %).
SD Worx ne constate pas de croissance de l’emploi dans les PME au cours des premiers mois de l’année 2023, contrairement aux années précédentes. Le secrétariat social met en garde contre cette tendance à la baisse au deuxième trimestre (avril à juin). C’est surtout le secteur de l’industrie, l’un des plus grands secteurs de notre pays, qui connaît une évolution négative de l’emploi. Le secteur des TIC et de la communication est également concerné par exemple. Les PME embauchent moins que les autres années.
L’absence de croissance du volume de travail (en nombre de têtes) entre décembre 2022 et juin 2023 se produit dans les régions de Wallonie et de Flandre (respectivement -0,86 % et -0,57 %) ; mais pas à Bruxelles où il y a une stagnation (+0,07 %).
La proportion d’employeurs ayant mis fin à un contrat (12,8 %) en juin est la plus élevée des quatre dernières années et la proportion d’employeurs ayant embauché (13,3 %) est la plus faible pour la même période.
Le pourcentage d’emplois perdus dans les PME a dépassé le pourcentage d’emplois créés chaque mois cette année (à l’exception de février).
Vassilios Skarlidis, conseiller PME chez SD Worx : « Il est inquiétant de constater qu’il n’y a pas encore eu de croissance nette de l’emploi au cours des six premiers mois, comme c’était le cas la plupart des autres années. D’une part, les PME sont moins nombreuses à pouvoir recruter. D’autre part, nous restons à un niveau élevé en termes de résiliations de contrats pour les PME. Cela peut s’expliquer par la prudence due à l’augmentation des coûts, mais aussi par le fait qu’elles ont du mal à trouver le per sonnel adéquat. »
Moins de PME embauchent
Le pourcentage de PME qui embauchent (12,3 %) est inférieur à celui des autres années, au niveau de 2019. Il en résulte une croissance plus faible de l’emploi dans les PME, qui s’établit à 2,02 % en juin.
« Le nombre d’emplois, ou volume de travail, dans les PME est particulièrement négatif dans le secteur de l’industrie. Pas moins de la moitié des PME employant des travailleurs ont déjà indiqué en décembre que l’indexation automatique des salaires avait eu un impact négatif sur leur position concurrentielle. Le secteur de la logistique (transport et entreposage) a également évolué négativement le mois dernier. Seuls les emplois dans les PME des secteurs des ‘services financiers’, de l’’immobilier’ et des ‘soins de santé’ évoluent positivement. Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration est également stable après la baisse enregistrée en décembre et en janvier. Fait remarquable, le secteur de l’’information et de la communication’, l’un des secteurs les plus dynamiques en termes de croissance des PME, affiche actuellement une baisse du nombre d’emplois, tout comme le secteur des ‘professions libérales, activités scientifiques et techniques’, qui n’enregistre pas de croissance supplémentaire », analyse Vassilios Skarlidis de SD Worx.
Résiliations de contrats
Le pourcentage de PME ayant connu des ruptures de contrat est plus élevé en juin qu’au cours des quatre dernières années, soit 12,8 % (ce qui représente une PME sur huit). Par conséquent, le taux de perte d’emploi (2,03 %) est aussi élevé qu’en 2019 : il est supérieur à celui des trois dernières années.
Source : SD Worx – conclusions de l’analyse longitudinale de SD Worx sur base des données salariales de plus de 18.000 entrepreneurs de PME employant plus de 350.000 personnes au cours des quatre dernières années dans le secteur privé en Belgique.