Recrutement de profils ‘verts’: la transition écologique des entreprises prend du retard à cause des pénuries de talents.

Selon une enquête de ManpowerGroup, six employeurs belges sur 10 sont déjà occupés à recruter des profils ‘verts’ ou à développer les compétences nécessaires à la transition écologique, mais une entreprise sur deux éprouve des difficultés à les trouver sur le marché de l’emploi.

Les défis climatiques commencent à faire évoluer les compétences recherchées par les entreprises en Belgique. En effet, l’éclosion d’un monde plus durable transforme progressivement notre économie et l’offre de produits et de services des entreprises et cela a un impact direct sur l’emploi et les profils qu’elles recherchent.

Selon une enquête de ManpowerGroup menée auprès de 510 entreprises, six employeurs sur 10 ont placé cette préoccupation à l’agenda de leur gestion des ressources humaines : 22% des entreprises interrogées déclarent avoir déjà mis en place une stragégie RH pour répondre aux défis environnementaux, tant au niveau du recrutement que de la gestion des compétences, 21% recrutent déjà activement des profils spécifiques et 20% commencent à définir les compétences nécessaires pour les Green Jobs.

A l’inverse, 13% déclarent ne pas avoir de besoin en la matière, 8% n’ont pas encore défini les compétences recherchées et 9% ne savent pas exactement à quoi cela correspond.

« La transition est en marche et les états, les régions ou des organisations de toute taille ont fixé leurs objectifs pour lutter contre le réchauffement climatique » explique Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. « Notre enquête montre qu’un nombre croissant d’entreprises sont à la recherche de profils permettant de supporter cette transformation. Cependant, la pénuries de talents verts risque d’hypothéquer leurs progrès. En effet, près d’un employeur belge sur deux engagé dans cette voie ne trouve pas les profils verts spécifiques et 80% éprouvent des difficultés à remplir leurs postes vacants en général. C’est très préoccupant, quand on sait – comme l’a confirmé une étude menée par Climact, LENTIC-ULiège et HIVA- KU Leuven (qu’à l’horizon 2050, 45% des emplois en Belgique pourraient être modifiés par la transition écologique. Dans ce contexte, la formation (reskilling & upskilling) et la préparation des nouvelles générations à ces nouveaux enjeux sont des priorités à court et moyen terme. »

Green jobs et Green skills

Le spectre d’opportunités professionnelles offertes par la transition environnementale est déjà assez large et continuera à s’étendre au cours des prochaines années. Il faut distinguer les emplois verts des compétence vertes.

Les emplois verts regroupent des fonctions spécifiques visant à préserver ou restaurer l’environnement – il peut s’agir notamment d’emplois en rapport avec les énergies renouvelables ou les économies d’énergie, la construction et la rénovation des bâtiments, la biodiversité, l’agriculture durable, la mobilité, la gestion des déchets, l’économie circulaire etc. Les compétences vertes viennent se greffer sur les compétences de base afin d’intégrer la dimension durable dans l’exercice de la profession – par exemple pour adapter des produits ou services à de nouvelles normes environnementales.

Selon l’enquête de ManpowerGroup, les métiers qui demandent le plus de ‘green skills’ en Belgique sont, dans l’ordre :

  1. Fabrication, la Production et la Construction (29%)
  2. Logistique (27%)
  3. Engineering (26%)
  4. IT et la Data (26%)
  5. Sales & Marketing / Office Support (25%)

La pénurie de talents verts : difficulté numéro un pour les entreprises engagées dans la transition
Selon les entreprises belges qui envisagent d’intégrer des profils « verts » au sein de leurs effectifs, les défis les plus importants à relever dans ce processus sont :

  • trouver du personnel qualifié (47%);
  • créer des programmes de formations adaptés (37%);
  • comprendre quelles sont les compétences qui doivent être mises à jour (32%);
  • identifier les compétences nécessaires (26%);
  • calculer le retour sur investissement (25%).

30% des entreprises sondées n’ont pas encore placé les green jobs à leur agenda
Pour les entreprises sondées qui n’ont pas prévu de se positionner sur le sujet :

  • 37% ne savent pas définir ce que sont les Green Jobs;
  • 31% pensent que les Green Jobs ne sont pas applicables dans leur activité;
  • 16% pensent que les Green Jobs ne font pas partie de leurs priorités
  • 13% estiment qu’elles ont une activité trop petite ;
  • 11% considèrent que les Green Jobs coûtent trop cher ;
  • 10% pensent que c’est une mode.

Source: ManpowerGroup

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