Le tribunal correctionnel d’Anvers vient de déclarer le président de la FGTB Anvers coupable d’ « entrave méchante à la circulation », suite à l’action syndicale nationale qui s’est déroulée le 24 juin 2016 près du port d’Anvers. Le second accusé, le militant Tom De Voght a été acquitté. Une décision de justice difficile à accepter pour les organisations syndicales.
Le premier jugement est tombé dans le cadre de l’action intentée vis-à-vis de la FGTB d’Anvers et d’un de ses représentants (relire ici notre article exposant les faits). Il est défavorable au syndicat socialiste.
La FGTB déclare donc: « Les motivations de la condamnation ont été très limitées, et en contradiction avec les traités européens et internationaux. Cette condamnation est un coup dur, car même une manifestation comme celle du 24 juin 2016, pacifique, sans aucun incident, impliquant des piquets de grève à certaines voies d’accès au port est considérée comme une violation de la loi pénale.
Elle signifie également que le droit de manifester et de faire grève est subordonné au droit des automobilistes à circuler sans entraves.
Pour nous, syndicats, cette condamnation est une vraie gifle, car à l’avenir, de telles actions deviendront quasi impossibles, étant entendu qu’elles seraient menacées de poursuites au pénal.
La défense des intérêts des travailleurs doit apparemment céder le pas à la liberté absolue des automobilistes à circuler sans entraves et dans toutes circonstances. »
Le syndicat socialiste annonce sa ferme intention d’aller en appel: « Ce jugement est dépourvu de tout sentiment de justice, il constitue une menace sérieuse contre le droit de grève et il est contraire à la jurisprudence européenne.
En effet, nous refusons d’accepter que la seule arme dont nous disposons (le droit de faire grève et d’organiser des piquets) nous soit retirée et que des militants courageux, comme nos deux représentants syndicaux, soient criminalisés. Ça va trop loin ! »