Pas 314.140 mais bien 481.363 chômeurs en décembre 2019 ! Voici le constat – répété – de la FGTB à la lecture des données avancées par l’ONEM en clôture de l’année 2019 pour les statistiques relevant le nombre de chômeurs complets indemnisés. Le syndicat socialiste insiste sur l’augmentation régulière du nombre de personnes sans emploi et sans allocation, un segment de population hyper fragilisé.
« Comme de coutume, tous les mois, l’ONEM annonce haut et fort que le nombre de chômeurs a diminué. Cette fois l’ONEM a également communiqué les chiffres pour l’année 2019. Laissant croire qu’il s’agirait du chiffre le plus bas depuis 1980. La FGTB souligne toutefois que l’ONEM se limite aux chômeurs bénéficiaires d’allocations. Parallèlement, il y a aussi un grand groupe de chômeurs demandeurs d’emploi qui n’ont pas droit aux allocations et qui ne sont donc pas pris en compte par l’ONEM. Or ce groupe de demandeurs d’emploi particulièrement vulnérable ne diminue pas ou très peu ! »
Dans les statistiques des services régionaux, on retrouve plusieurs catégories de demandeurs d’emploi inoccupés qui ne reçoivent pas d’allocations de l’ONEM :
- Les jeunes qui viennent de quitter l’école et qui n’ont pas encore travaillé. Ils doivent être disponibles pour le marché de l’emploi mais n’ont pas droit à des allocations la première année. En décembre, il s’agissait de 45.437 jeunes pour l’ensemble du pays.
- Les chômeurs qui sont obligés de s’inscrire comme demandeurs d’emploi bien qu’ils n’aient pas droit aux allocations de chômage. Il s’agit, par exemple, de personnes qui touchent le revenu d’intégration. Pour tout le pays, il s’agit de 83.784 soit une augmentation de 4.744 depuis décembre 2018.
- Les chômeurs qui s’inscrivent volontairement comme demandeurs d’emploi. En décembre 2019, il s’agissait de 38.828 demandeurs d’emploi.
« Si l’on analyse les tendances à long terme, nous constatons que le groupe de travailleurs sans emploi et sans allocations a considérablement augmenté. Ainsi, on constate au travers du rapport annuel 2018 de l’ONEM que ce groupe a augmenté de 56% entre 2007 et 2018. Si l’on ne tient compte que du groupe de demandeurs d’emploi qui doivent obligatoirement s’inscrire comme demandeurs d’emploi mais qui n’ont pas droit à des allocations de chômage, nous constatons une augmentation de 87,8% au cours de la même période.
Le rapport annuel de l’ONEM 2018 confirme également que les réformes successives des allocations de chômage ont poussé nombre de demandeurs d’emploi vers l’aide sociale. Le nombre de demandeurs d’emploi ayant droit au revenu d’intégration sociale a ainsi augmenté de 49% entre 2012 et 2018. Parallèlement, il y a un groupe de chômeurs qui n’est absolument pas répertorié. Les personnes qui ne reçoivent aucune allocation ne sont en effet pas tenues de s’inscrire comme demandeurs d’emploi. Dans ce groupe, on retrouve sans doute une partie des chômeurs qui ont été exclus du bénéfice des allocations d’insertion après 36 mois ou qui ne satisfont pas aux exigences d’âge ou de diplôme. »
Source: FGTB