Le Boston Consulting Group (BCG) a mené une enquête mondiale auprès de 366.000 personnes dans 197 pays concernant leur volonté de se former et les méthodes qu’elles préfèrent. La FEB relaye cette étude pour relever les lacunes de la Belgique quant à sa politique en la matière.
Globalement, 61 % des personnes croient que les mégatendances actuelles, dont les nouvelles technologies et la mondialisation, ont et auront un impact sur leurs emplois. De nombreux travailleurs affirment déjà œuvrer à l’amélioration/au perfectionnement de leurs compétences et sont disposés à poursuivre leurs efforts pour acquérir de nouvelles compétences pour leur emploi actuel (‘upskilling’). Nombreux sont aussi ceux qui sont prêts à acquérir de nouvelles compétences pour devenir un candidat attractif pour des emplois complètement différents (‘reskilling’).
Plus les gens sont convaincus que les mégatendances auront un impact sur leur emploi, plus ils sont disposés à parfaire leurs compétences. On note toutefois de grandes différences régionales. La volonté de formation dépend aussi du type d’emploi. Les indépendants (dont les free-lance) consacrent plus de temps à la formation que les salariés à temps plein. La profession et l’expertise ont également un impact sur le temps consacré à la formation.
Les nouvelles technologies et les nouvelles manières de travailler influencent aussi les méthodes choisies. Au niveau mondial, les méthodes préférées sont l’autoformation (63%), la formation sur le tas (61%) et la formation en ligne (54%) (via des plateformes en ligne et des applications mobiles). Les méthodes traditionnelles, telles que les conférences (36%), les établissements d’enseignement (34%) et les programmes subventionnés par les pouvoirs publics (7%), sont moins appréciées. Ici aussi on note de fortes différences régionales. En Asie de l’Est, 8 personnes sur 10 préfèrent la ‘digital based learning’. En Europe et en Asie du Sud, la participation à des séminaires fait toujours partie du top trois.
Partout dans le monde, les personnes interrogées pensent que les compétences futures à développer seront celles de bons teamplayers et de penseurs critiques. Elles pensent donc que la communication et les aptitudes analytiques, le leadership et la résolution de problèmes complexes sont des compétences essentielles.
En Belgique, 43% seulement des personnes interrogées investissent du temps dans l’acquisition de nouvelles compétences, ce qui nous relègue en queue du classement mondial avec la France et l’Allemagne.
Ce manque de culture d’apprentissage est aussi confirmé dans le rapport par pays pour la Belgique dans le cadre du Semestre européen 2019. En Belgique, la participation des adultes à la formation et à l’apprentissage (8,5%) est très inférieure à la moyenne européenne (10,9%). Les entreprises belges investissent pourtant beaucoup plus (12%) que la moyenne européenne dans la formation (9,5%). Il y a toutefois de bonnes raisons d’espérer : une enquête menée fin 2019, dans le cadre de Young Talent in Action (YTiA), révèle que 75% des jeunes travailleurs perçoivent la nécessité de la formation continue et prennent eux-mêmes des initiatives en ce sens.
Source: FEB – Centre de compétences Emploi & Sécurité sociale – BCG