11 % de tous les contrats de travail des jeunes de moins de 25 ans ont déjà été rompus cette année. C’est plus du double (+ 136%) par rapport à l’année dernière et pas moins de 181 % de plus par rapport à la période précédant la crise du coronavirus. Près de la moitié des départs (46%) surviennent à l’initiative du travailleur et 36% des contrats sont rompus d’un commun accord.
C’est ce qu’il ressort d’une analyse de l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données de plus de 30 000 employeurs. « De nombreux jeunes quittent aujourd’hui un emploi qui présente des avantages pratiques à court terme pour une carrière durable sur le long terme, offrant davantage d’opportunités de carrière et de flexibilité », remarquent les experts d’Acerta.
Au vu de la tension qui règne actuellement sur le marché de l’emploi, les entreprises recherchent désespérément du personnel. De plus en plus de jeunes de moins de 25 ans profitent de cette situation unique pour changer d’employeur. Les chiffres d’Acerta témoignent d’une tendance pour le moins saisissante : en 2022, plus d’un jeune sur 10 (11%) a déjà quitté son employeur. C’est plus du double par rapport aux années précédentes. Il s’agit d’une augmentation de pas moins de 136% (multiplication par 2,36) par rapport à 2021 et même de 181% (multiplication par 2,8) par rapport à 2019, avant la crise du coronavirus.
Le phénomène de « grande démission » chez les jeunes
Près de la moitié des ruptures de contrat (47 %) constituent des démissions, un pourcentage qui n’a jamais été aussi élevé au cours des quatre dernières années. Dans 36 % des cas, les jeunes se sont séparés de leur employeur d’un commun accord, et dans les 17 % restants, il s’agissait d’un licenciement.
Kathelijne Verboomen, experte du marché de l’emploi chez Acerta Consult, explique : « En 2020 et 2021, nous étions quelque peu inquiets de ce qui allait se produire sur le marché de l’emploi. À l’époque, il a montré une résistance inattendue, en grande partie grâce au système du chômage temporaire. Le phénomène de “grande démission” qui a frappé les États-Unis après la crise du coronavirus, en outre, nous a pour l’instant épargnés. En ce moment, nous assistons toutefois sur le marché de l’emploi à une vague de départs, quoiqu’encore limitée, parmi les jeunes travailleurs. Il est tout à fait logique que des collaborateurs de certains secteurs ou entreprises soient allés voir ailleurs lorsque l’impact de la pandémie s’est clairement fait sentir. L’enquête annuelle que nous avons menée auprès des travailleurs a révélé que 33 % d’entre eux envisageaient un changement de carrière. En particulier les jeunes, qui ont encore toute une carrière devant eux, réfléchissent à deux fois au travail qu’ils font maintenant, d’autant plus que les entreprises recherchent désespérément du personnel en cette période de tension sur le marché de l’emploi et que les jeunes peuvent donc rapidement trouver du travail ailleurs. »
Kathelijne Verboomen poursuit : « Par ailleurs, cette nouvelle génération critique que constituent les jeunes ose prendre en main sa propre carrière. Ils sont donc nombreux à abandonner aujourd’hui un emploi présentant des avantages pratiques à court terme pour une carrière durable à long terme, offrant davantage de possibilités de carrière et de flexibilité. Les entreprises qui souhaitent remporter la guerre des talents savent donc sur quoi miser : des carrières durables avec des perspectives à long terme, des possibilités de formation et de développement, un accent sur le bien-être (mental) et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. »
Source: Acerta – les chiffres sont issus de contrats de travail à durée indéterminée résiliés au cours des six premiers mois de 2019 à 2022. Ces contrats appartiennent aux travailleurs de moins de 25 ans de plus de 30 000 employeurs du secteur privé. Le nombre de ces contrats de travail résiliés s’élève à 4121.