La gestion des traumatismes psycho-sociaux et le bien-être mental prennent position dans les priorités des employeurs.

À l’occasion de la Toussaint, IDEWE, le service externe pour la prévention et la protection au travail, rapporte une forte augmentation du nombre d’appels pour un encadrement après des événements traumatisants au travail. On y note en effet 70 % d’appels en plus pour les demandes d’encadrement après des événements traumatisants dans les entreprises. Cette évolution n’indique pas que le nombre d’événements s’accroît, mais elle reflète plutôt une tendance positive : les employeurs accordent de plus en plus d’attention au bien-être mental de leurs collaborateurs. Faire son deuil avec ses collègues lorsqu’un autre travailleur décède illustre bien cette tendance.

En 2019, 215 employeurs ont fait appel à IDEWE pour les aider à la suite d’un événement traumatisant. Il s’agit d’une nette hausse par rapport aux années précédentes (125 en 2017, 175 en 2018). L’explication de cette augmentation notable réside dans le fait que de plus en plus d’employeurs (68 % en 2019) prêtent attention au bien-être mental de leurs travailleurs. Le deuil relève de la situation privée du travailleur. L’employeur n’est donc en principe pas concerné par cette question. Néanmoins, la loi sur le bien-être stipule qu’il incombe à l’employeur de réaliser des efforts raisonnables pour atténuer l’impact négatif des facteurs personnels au travail.

Annoncer le décès d’un travailleur est l’une des tâches les plus difficiles auxquelles un employeur peut être confronté. Il n’existe pas de recette miracle pour engager une discussion à ce sujet et pour suivre le processus de deuil. Le deuil et la tristesse nécessitent avant tout la proximité et l’attention du supérieur hiérarchique, qui montre ainsi qu’il est présent. Ces deux marques d’empathie sont devenues quasi impossibles à mettre en œuvre en raison des mesures actuelles liées au coronavirus, dans un souci de distanciation physique. Comment pouvez-vous, en qualité de supérieur hiérarchique, rester proche de vos collaborateurs tout en respectant les règles de distanciation ? Il s’agit du défi actuel que pose cette crise.

Un événement traumatisant, comme le décès d’un(e) collègue, a un impact majeur sur notre état émotionnel, puisqu’il réduit en quelque sorte notre niveau d’énergie de base et notre capacité de charge. « Dans ce cas de figure, le soutien social constitue la meilleure aide », précise Hilde De Man, responsable de la discipline bien-être psychosocial chez IDEWE. « N’en parler à personne ralentit le processus de rétablissement, mais il ne faut pas non plus forcer la conversation. Personne ne peut supporter d’être constamment plongé dans un événement traumatisant. Notre organisme s’efforcera de traiter la douleur de manière dosée, de sorte qu’elle soit suffisamment supportable. Le rétablissement et l’assimilation se caractérisent par l’alternance entre le besoin de revivre les faits, comme un extrait de vidéo qui se répète constamment, et, si nécessaire, de les nier et de les repousser ou de chercher une source de distraction. Nous avons besoin de cette alternance pour accepter progressivement le décès ».

Cinq trucs et astuces qui pourront aider les travailleurs lors du décès d’un(e) collègue :

  • Informez les collègues du décès. La crise du coronavirus nous oblige à réfléchir plus consciemment à la manière dont nous transmettons l’information. L’un des critères à prendre en compte pour motiver ce choix est l’importance de faire place aux émotions après l’annonce de la mauvaise nouvelle. Réunir les collaborateurs de manière physique est devenu plus compliqué que jamais. Si ce n’est pas possible, il peut être envisagé de prévoir un moment de discussion grâce à un outil en ligne.
  • Donnez aux collaborateurs la possibilité de communiquer eux-mêmes des informations et/ou des points d’attention d’ordre pratique. Participer activement aux différentes actions ou y donner du sens en pouvant apporter quelque chose de personnel aide les personnes concernées à mieux gérer la situation.
  • Indiquez qu’il est normal de se sentir mal, d’être dans un état inhabituel, confus ou à fleur de peau quand on perd un(e) collègue. Autorisez vos collègues à pleurer.
  • Pensez à la politique à suivre lors d’un enterrement et à la manière de pouvoir faire son deuil au sein de l’organisation. Vérifiez s’il est possible pour les collègues de suivre la cérémonie d’adieu au moyen d’une vidéo en direct. Placez un registre funéraire à un endroit précis pour permettre aux collaborateurs d’exprimer leurs condoléances ou créez-en une version électronique à laquelle les collègues peuvent ajouter quelque chose, organisez un moment commémoratif officiel et/ou discutez de qui peut aller aux funérailles, de ce qu’il va advenir du poste de travail du collègue décédé, etc.
  • Prenez contact avec les collègues qui avaient une relation étroite avec la victime et échangez des informations avec la famille et les proches. Exprimez-leur votre sympathie.

Prendre soin de soi également…

La crise du coronavirus est une période longue et incertaine qui apporte son lot de stress et d’anxiété. Elle exige beaucoup d’énergie de la part des supérieurs hiérarchiques pour soutenir leur équipe qui doit constamment s’adapter à de nouvelles situations, auxquelles personne n’avait encore été confronté. En outre, la perte d’un(e) collègue rend cette période encore plus accablante. « Pour soutenir votre équipe et vos collègues de manière optimale, il est également important de prendre le temps de faire attention à vous en plus de prendre soin des autres », explique Hilde De Man. « Faites le plein pendant le week-end, retrouvez vos proches, montrez votre propre vulnérabilité comme un signe de force et de connexion et demandez de l’aide et du soutien quand vous ne tenez plus le coup ».

Source: IDEWE

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