Grève du secteur public: entretenir malgré tout une certaine capacité d’indignation?

Ne comptez pas sur nous pour sous-estimer les inconvénients que bon nombre de travailleurs vont expérimenter aujourd’hui. La grève décrétée par le syndicat socialiste dans la fonction publique, la CGSP, impacte évidemment les réseaux de transports publics ainsi qu’une série de services aux citoyens qui ne peuvent être assurés. De là à attester d’une certaine efficacité du mouvement social de ce mardi, il y a un pas que nous ne pouvons sérieusement franchir.

À la mi-journée, 53 % des trains circulaient dans le pays. Alors qu’il était en début de journée plus marqué en Wallonie qu’en Flandre, le mouvement de grève touchait vers 12h00 autant le nord que le sud du pays, a fait savoir Infrabel, gestionnaire du réseau ferroviaire. Toutefois, l’éditorial de Philippe Walkowiak sur la RTBF résumé bien l’état d’esprit général: « La CGSP/ACOD tente de mobiliser dans les services publics mais la grogne, la colère semble avoir laissé place au désenchantement. Une grève, faute de mieux, pour se prouver à soi-même que l’on existe encore… » Et de constater que ces actions ne marquent plus les esprits dorénavant. « A ce stade, ni l’action syndicale ni celle des gouvernements, voire d’une partie de l’opposition ne semblent convaincre. »

La DH a pris la peine de sonder le secteur privé, annonçant que les entreprises se sont préparées à gérer les inconvénients inhérents au blocage d’une série de services publics. Le quotidien rappelle que « la plupart des travailleurs du secteur privé seront, eux, bien au travail mardi. Avec pour certains des difficultés, voire une impossibilité, de se rendre sur leur lieu de travail. » . Les temps ont changé… Il souligne encore que « la possibilité de télétravail existe dans de nombreuses entreprises. C’est le cas chez ING notamment. « Les gens vont peut-être juste changer le jour où ils ont l’habitude d’en faire. C’est à voir avec leur manager ». 

Autre témoignage : « Je suis un grand adepte du télétravail et des horaires flexibles. Et encore plus les jours de grève, note Michel Croisé, président Benelux de Sodexo. La réunion prévue avec les collègues hollandais qui devaient venir à Bruxelles mardi se fera virtuellement. Des collaborateurs vont peut-être prendre congé mais je trouve inadmissible que certains doivent prendre un jour parce que d’autres font la grève… » Thomas De Nayer, responsable de la communication aux cliniques universitaires Saint-Luc, ajoute : « Le plus difficile est de pouvoir disposer à l’avance d’informations sûres et validées. Ni la STIB, ni la SNCB ne sont en mesure de le faire. Nous invitons donc le personnel à suivre les médias et à prendre ses dispositions. L’activité n’est pas trop impactée cependant, car la majorité de nos collaborateurs viennent en voiture et des arrangements sont pris entre collègues pour se rendre à l’hôpital. »

Alors, une grève de plus mais pour quel résultat au final?

Il semble évident que l’organisation du travail aujourd’hui permet de limiter sérieusement les désagréments pour une partie significative de la population active. D’autres personnes dépendantes de la continuité des transports publics par exemple et dont la présence physique est requise sur leur lieu de travail rencontrent aujourd’hui de réels inconvénients… Elles semblent de moins en moins nombreuses dans nos organisations.  Maigre bilan donc pour l’action syndicale à qui il ne reste sans doute que la capacité de s’indigner contre des mesures d’économies qui seront réalisées.

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