Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté: en Belgique, 5,1% de la population se trouve en situation de privation matérielle grave.

A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, l’office belge de statistiques Statbel revient sur l’enquête sur les revenus et les conditions de vie (EU-SILC), menée en 2017 auprès de 6.000 ménages belges. Il constate que la privation matérielle grave a un impact sur la santé et l’accès aux soins de santé. Et rappelle que 15,9% de la population est considérée comme à risque de pauvreté monétaire.

La pauvreté a des conséquences lourdes pour la santé et l’accès aux soins de santé des personnes en situation de privation matérielle grave :

– 43% d’entre elles souffrent d’une maladie ou d’un problème de santé chronique
– 19% n’ont jamais consulté de médecin et 53 % jamais de dentiste au cours des 12 derniers mois
– 79% des ménages en situation de privation considèrent le coût des médicaments comme une charge financière moyenne ou importante

L’enquête, harmonisée au niveau européen, permet de suivre les principales évolutions dans le domaine de la pauvreté et de l’exclusion sociale.

Mais qu’implique le fait d’être en situation de privation matérielle grave pour la santé des 600.000 personnes concernées?
26% des individus de 16 ans et plus confrontés à une situation de privation matérielle sévère se disent en mauvaise ou très mauvaise santé, contre 8% des personnes non confrontées à cette situation. Ils sont aussi 43% à se déclarer souffrir de maladie chronique contre 24% pour le reste de la population.

25% d’entre eux ont également dû postposer des soins médicaux et 32 % des soins dentaires, alors que ces soins étaient nécessaires. Ces chiffres sont respectivement de 1% et 4% pour la population non concernée par cette précarité.

Les personnes en situation de privation sévère sont proportionnellement plus nombreuses à ne jamais aller chez le dentiste (53 % vs. 29%) ou le médecin généraliste (19% vs. 12%). Elles mangent moins souvent des fruits et des légumes. 37% d’entre elles consomment des fruits tous les jours, contre 65% des personnes qui ne sont pas en situation de privation. Pour les légumes, ces chiffres s’établissent respectivement à 52% et 85 %.

Quelques questions de l’enquête portaient sur le ménage dans son ensemble et pas sur un individu en particulier. Les résultats indiquent notamment que le coût des médicaments constitue une charge (moyenne ou lourde) pour 79% des ménages en situation de privation matérielle sévère, alors qu’au contraire, 66 % des ménages qui ne sont pas privés ne ressentent pas de charge du tout.

Enfin, le constat se prolonge pour les enfants : 44 % des ménages sévèrement privés matériellement comprenant des enfants de moins de 16 ans ont dû renoncer à demander des examens ou des soins médicaux pour l’un au moins des enfants dans les 12 derniers mois, alors que c’était nécessaire. Ceci n’est le cas que pour 4% des ménages avec enfant(s) qui ne sont pas sévèrement privés.

Une réalité pas si éloignée que cela du monde du travail…

L’enquête disponible en mai 2018 souligne encore que les chômeurs, les familles monoparentales et les personnes les moins éduquées sont les plus vulnérables à la pauvreté

  • En 2017, 15,9 % de la population en Belgique était considérée comme à risque de pauvreté monétaire. Il s’agit des personnes vivant dans un ménage dont le revenu total disponible est inférieur à 1.139 euros par mois pour une personne isolée.
  • 13.5% de la population vit dans un ménage à faible intensité de travail.
  • En 2017, 5,1% des Belges souffraient de privation matérielle grave.
  • Les personnes confrontées à au moins une des situations visées ci-dessus sont considérées comme à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale selon l’indicateur européen de la pauvreté dans le cadre de la stratégie Europe 2020. En 2017, cela concernait 20,3% de la population.

Les chômeurs (49,1%) sont beaucoup plus exposés à la pauvreté monétaire que la population active (5%). Il en va de même pour les membres des familles monoparentales (39,7%), qui courent un risque plus élevé que les membres d’une famille composée par exemple de deux adultes et deux enfants (8,5%), ainsi que pour les locataires (36,4%) par rapport aux personnes qui sont propriétaires de leur logement (8,8%).

Enfin, depuis le début des mesures, le fossé entre les personnes les moins éduquées, qui disposent tout au plus d’un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur, et celles qui ont un diplôme de l’enseignement supérieur se creuse de plus en plus. Les premières affichent un taux de pauvreté monétaire de 27,2% contre 6,4 % pour les plus éduquées.

Note méthodologique – L’enquête EU-SILC s’appuie sur les neuf composantes suivantes pour déterminer si une personne se trouve en situation de privation matérielle grave: 1) l’existence d’arriérés de paiements, 2) l’incapacité à s’offrir chaque année une semaine de vacances, 3) l’incapacité à manger de la viande, du poulet ou du poisson tous les deux jours, 4) l’incapacité à faire face à une dépense imprévue, 5) l’incapacité à posséder un téléphone, 6) l’incapacité à posséder une télévision couleur, 7) l’incapacité à posséder un lave-linge, 8) l’incapacité à posséder une voiture personnelle et 9) l’incapacité à chauffer convenablement son domicile. Une personne se trouve en situation de privation matérielle grave (Severe Material Deprivation, SMD) lorsqu’au moins quatre des neuf composantes s’appliquent.

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