Les principaux risques liés au personnel auxquelles les entreprises européennes s’attendent à devoir faire face dans les années à venir sont les écarts croissants de rémunération et de valeurs entre les dirigeants et les employés, l’augmentation des coûts de la santé et la pénurie de talents. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Mercer Marsh Benefits auprès de plus de 4.500 professionnels des ressources humaines et du risque.

Le People Risk Report 2024 de Mercer Marsh Benefits, conseiller mondial en matière de santé des travailleurs, de conditions de travail et de risques liés au personnel, classe les risques en fonction de leur probabilité et de leur gravité selon cinq piliers du risque: changements technologiques et perturbation; talent, leadership et pratiques de gestion du personnel; santé, bien-être et sécurité; gouvernance, conformité et finances; et environnement, durabilité et protection.

Détérioration de la santé mentale : risque sérieux, mais très peu probable

Selon les entreprises européennes, les trois risques sérieux très susceptibles d’affecter gravement leurs activités au cours des deux prochaines années sont la pénurie de talents, l’augmentation des coûts des soins de santé et des avantages sociaux, et l’accroissement des disparités de salaires et de valeurs entre les dirigeants et les salariés.

Les entreprises européennes sont confrontées à un mélange de pressions à court terme, telles que la pénurie de main-d’œuvre et l’épuisement professionnel des travailleurs, combinées à des tendances démographiques à plus long terme, comme le vieillissement de la population et la baisse des taux de natalité. Ensemble, ces facteurs exercent une pression sur la disponibilité des talents. Par conséquent, les entreprises doivent élaborer des stratégies pour attirer et retenir les bonnes personnes, tout en maximisant la productivité de leurs personnels actuels.

En outre, l’augmentation du coût de la vie et les défis liés à la transparence salariale obligent les employeurs à être attentifs à l’impact des écarts salariaux entre la direction et le personnel sur la dynamique de la main-d’œuvre.

Les employeurs s’inquiètent également des attentes des employés en matière d’augmentation salariale en période de forte inflation ou d’incertitude économique.

À noter que l’impact de la détérioration de la santé mentale ne figure pas en tête de liste. Si les répondants européens considèrent la détérioration de la santé mentale comme le deuxième risque le plus grave (« severity ») pour leur organisation, après un leadership inefficace, ils ne l’ont placée qu’au 20e rang des 25 risques les plus probables (« likelihood »), malgré un accès moins aisé aux soins de santé depuis la pandémie.

Parmi les autres risques notables qui obtiennent un score plutôt faible en termes de probabilité, on peut citer les conditions de travail dangereuses et le manque de connaissances en matière de cybersécurité ou d’IA.

Source : People Risk Report 2024 – Mercer Marsh Benefits