Au travers de son Observatoire « Les Belges et la préparation à la pension » confié à la société d’étude IPSOS, la société CPC Banque & Assurance veut estimer le niveau de préparation des Belges à la retraite. Les premiers résultats viennent d’être diffusés.
Et ils confirment le comportement paradoxal de nos concitoyens qui ne parviennent pas vraiment à se préparer à un événement pourtant certain. En effet, les conclusions soulignent que « près de la moitié des Belges (48%) estime ne pas être suffisamment préparée à sa pension. A ce sentiment s’ajoutent plusieurs déficits d’information interpellants : outre une sous-estimation de l’espérance de vie une fois pensionné, une large majorité de Belges affiche un déficit d’information tant sur la définition des 3 piliers de notre système de pension que sur leur situation personnelle. Par contre, tous les répondants ont une idée précise du niveau de vie souhaité une fois pensionnés: 9 Belges sur 10 estiment avoir besoin d’au moins 60% de leur dernier salaire. »
Paradoxal, disions-nous? « Cependant, les Belges sont conscients de la problématique des pensions puisque 6 Belges sur 10 estiment que même la pension complémentaire ne suffira pas à garantir leur niveau de vie. Pour réduire le fossé entre le niveau de vie souhaité et l’érosion du montant des pensions, 1 Belge sur 2 a déjà pris les devants en souscrivant personnellement une épargne-pension. Ceux-ci continuent de plébisciter les produits d’épargne offrant la sécurité : plus de la moitié des Belges déclare ne pas vouloir prendre de risques financiers pour assurer sa pension. »
Le Belge sous-estime son espérance de vie
Prendre conscience de son espérance de vie est d’autant plus important que certaines dépenses ont tendance à augmenter en fin de vie (soins de santé, maison de repos, etc.). Pourtant, plus de 60% des Belges estiment ce temps de retraite à moins de 15 ans. Pour Valérie Flohimont, Professeur à l’Université de Namur spécialisée en matière de pension : « Devoir financer sa pension pendant 25 à 30 ans est plutôt à l’ordre du jour. Or, le Belge sous-estime nettement son espérance de vie. Une bonne partie de la discussion autour de la pension est d’ailleurs en rapport avec cette notion du temps. Certains agissent dans l’immédiateté et ont tendance à profiter de ce qu’ils ont aujourd’hui, sans mettre de côté ; d’autres préfèrent se limiter aujourd’hui et prévoir pour ‘plus tard’. Toutefois, si l’objectif est de maintenir son niveau de vie, il faut tenir compte de l’espérance de vie et anticiper sa pension aujourd’hui. »
Déficit d’information à tous niveaux
Outre la méconnaissance de leur espérance de vie une fois pensionnés, 7 Belges sur 10 (73%) n’ont pas d’idée du montant de leur pension légale (1er pilier). Pour ce qui est de la pension complémentaire, 43% des Belges n’en connaissent pas le montant.
L’Observatoire CBC révèle également que 8 Belges sur 10 ne connaissent pas le système des pensions et ses 3 piliers. Pour Xavier Falla, Directeur du Marché des Particuliers de CBC Banque & Assurance, « Le système actuel des pensions basé sur les 3 piliers et le jargon utilisé ne sont visiblement pas encore assimilés et donc peu familiers des Belges. Cela renforce la nébulosité du contexte actuel. Paradoxalement, et dans le même temps, il est demandé au citoyen de se mobiliser à titre individuel pour constituer sa pension. »
Mal informés mais prévoyants…
La grande majorité des Belges – 9 sur 10 – estime avoir besoin d’au moins 60% de son dernier salaire pour vivre une fois à la retraite. Les experts soulignent cependant : « Cette estimation des Belges semble malheureusement peu réaliste étant donné qu’il est admis qu’une fois pensionné, le Belge perd en moyenne 50% de ses revenus. Or, les coûts liés à l’âge et les envies ou besoins qu’ont les pensionnés génèrent un niveau de vie qui reste important. Si un couple n’est pas en bonne santé, il peut sous-estimer les coûts des soins. En bonne santé, ces personnes auront quant à elles d’autres dépenses à financer telles que les loisirs. Il est donc essentiel que le Belge anticipe et prépare sa retraite. »
Face à ce niveau de vie souhaité, près de 6 Belges sur 10 pensent que la pension complémentaire (2ème pilier) ne suffira pas pour le garantir. Et pour compenser, les Belges commencent à miser sur l’épargne : 1 Belge sur 2 a souscrit personnellement une épargne-pension individuelle (3ème pilier).
Ces chiffres montrent que les Belges sont de plus en plus nombreux à être conscients de la problématique des pensions et qu’il existe un besoin évident de constituer une pension complémentaire à titre individuel. Selon l’Observatoire CBC, le top 3 des leviers pour compléter la pension légale consiste en des moyens individuels : assurance-épargne pension (29%), compte épargne-pension (26%) et placements financiers (20%).
Les Belges plébiscitent les produits d’épargne offrant la sécurité. Plus de la moitié des Belges ne veulent pas prendre de risques financiers pour assurer leur pension. Ce sont les plus âgés (63% des 55-65 ans) qui sont évidemment moins enclins à prendre des risques. A l’inverse, les 18-24 ans y semblent davantage disposés (56%). « L’enquête révèle que près de la moitié des Belges (48%) estime ne pas être suffisamment préparée à sa pension. Or, à l’inverse de cette perception, les Belges se mobilisent face à la problématique des pensions dont ils sont bien conscients. Le défi posé par l’érosion des montants des pensions légales sera certainement plus grand encore pour les plus jeunes actifs. La bonne nouvelle : ils ont un horizon plus long et leur réaction rapide leur permettra de donner une réponse efficace à cette problématique », précise Xavier Falla.