La reprise du marché du travail s’essouffle et ce sont les jeunes qui en sont les principales victimes.

L’économie mondiale ralentit, ce qui rend plus difficile la reprise complète des marchés du travail, selon la mise à jour des « Perspectives sociales et de l’emploi dans le monde 2025 » qui vient d’être publiée.

En 2024, l’emploi mondial est resté stable, n’augmentant que grâce à la croissance de la population active, ce qui a permis de maintenir le taux de chômage à 5 pour cent, indique le rapport. Cependant, le chômage des jeunes ne s’est guère amélioré, restant élevé à 12,6 pour cent. Le travail informel et la pauvreté des travailleurs ont retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie, et ce sont les pays à faible revenu qui ont eu le plus de difficultés à créer des emplois décents.

Les défis de la reprise

Le rapport met en évidence des défis tels que les tensions géopolitiques, les coûts croissants du changement climatique et les problèmes de dette non résolus, qui mettent les marchés du travail sous pression.

Bien que l’inflation ait diminué, elle reste élevée, ce qui réduit la valeur des salaires. Les salaires réels n’ont augmenté que dans certaines économies avancées, et la plupart des pays se remettent encore des effets de la pandémie et de l’inflation.

Les pénuries de main-d’œuvre persistent dans une grande partie de l’Europe, empêchant un retour plus rapide aux tendances antérieures à la pandémie, selon le rapport. Des pénuries se font sentir dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, des TIC et des soins de santé. Les données pour 2023 montrent des pénuries de main-d’œuvre importantes dans plusieurs pays, dont le Danemark, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et la Belgique.

Les pénuries sont également évidentes dans plusieurs pays d’Europe de l’Est, dont la Roumanie et la Croatie, où elles sont exacerbées par l’émigration de jeunes travailleurs qualifiés.

La participation au marché du travail diminue, en particulier chez les jeunes

Selon le rapport, les taux d’activité ont baissé dans les pays à faible revenu tout en augmentant dans les pays à revenu élevé, principalement chez les travailleurs âgés et les femmes. Toutefois, les écarts entre les sexes restent importants, les femmes étant moins nombreuses sur le marché du travail, ce qui limite les progrès en matière de niveau de vie. Chez les jeunes hommes, le taux d’activité a fortement baissé, et nombreux sont ceux qui ne suivent pas d’études, d’emploi ou de formation (NEET).

Les taux de NEET dans les pays à faible revenu ont augmenté en 2024, alors qu’ils diminuent considérablement en Europe. Au niveau mondial, 85,8 millions de jeunes hommes (13,1 %) et 173,3 millions de jeunes femmes (28,2 %) étaient des NEET en 2024, soit une augmentation de 1 million et 1,8 million respectivement par rapport à l’année précédente.

Le déficit mondial d’emplois s’élève à 402 millions

Le déficit mondial d’emplois – le nombre estimé de personnes qui souhaitent travailler mais n’ont pas d’emploi – atteindra 402 millions en 2024. Ce chiffre comprend 186 millions de chômeurs, 137 millions de personnes qui ont cessé de chercher du travail, et 79 millions de personnes qui souhaiteraient travailler mais qui ont des obligations, telles que la garde d’enfants, qui les empêchent d’occuper un emploi. Si l’écart s’est progressivement réduit depuis la pandémie, il devrait se stabiliser au cours des deux prochaines années.

De nouvelles opportunités dans les secteurs verts et numériques

L’étude identifie un potentiel de croissance de l’emploi dans les énergies vertes et les technologies numériques. Les emplois dans le domaine des énergies renouvelables sont passés à 16,2 millions dans le monde, grâce aux investissements dans l’énergie solaire et l’hydrogène. Toutefois, ces emplois sont inégalement répartis, près de la moitié d’entre eux se trouvant en Asie de l’Est. L’UE-27 compte environ 1,81 million d’emplois dans le domaine des énergies renouvelables.

Les technologies numériques offrent également des opportunités, mais de nombreux pays manquent d’infrastructures et de compétences pour tirer pleinement parti de ces avancées, note le rapport.

Des solutions innovantes

Le Directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo, a souligné l’urgence d’agir. « Le travail décent et l’emploi productif sont essentiels pour atteindre la justice sociale et les Objectifs de développement durable. Pour éviter d’exacerber une cohésion sociale déjà mise à rude épreuve, l’escalade des impacts climatiques et l’augmentation de la dette, nous devons agir maintenant pour relever les défis du marché du travail et créer un avenir plus juste et plus durable. Tout retard risque d’aggraver la crise et de laisser des millions de personnes sur le carreau », a-t-il déclaré.

Le rapport formule un certain nombre de recommandations pour relever les défis actuels :

  • Stimuler la productivité : investir dans la formation professionnelle, l’éducation et les infrastructures pour soutenir la croissance économique et la création d’emplois; et
  • Développer la protection sociale : offrir un meilleur accès à la sécurité sociale et à des conditions de travail sûres afin de réduire les inégalités.

 

Source: OIT – Organisation Internationale du Travail

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