Le rapport de SD Worx sur l’absentéisme pour cause de maladie de 2020 (basé sur les données salariales de quelque 750.000 travailleurs belges du secteur privé) relève la forte diminution du nombre d’absences de courte durée au travail. Ainsi, 41% des travailleurs du secteur privé n’affichaient aucune absence pour cause de maladie en 2020, c’est nettement mieux qu’en 2019 (37%) et le meilleur niveau depuis 2010. Nous sommes aussi un peu moins souvent absents : la moyenne pour nous tous passe de 1,4 à 1,2 fois par an en moyenne). C’est également un chiffre historiquement bas, à savoir le point le plus bas depuis 2010. Difficile de ne pas y voir un biais introduit par le travail à domicile qui induit des absences non déclarées et donc… non comptabilisées dans les statistiques de nos entreprises.
Ce rapport relève aussi des tendances négatives en 2020: 14,66% des travailleurs ont été absents plus d’un mois et moins d’un an), ce qui représente une augmentation de 17% par rapport au chiffre de 2019 (12,53%). Ceux qui ont été absents pour une courte période l’étaient en moyenne un peu plus longtemps qu’en 2019 : en 2020, l’absentéisme de courte durée (de ceux qui sont tombés malades) était en moyenne de 11 jours, répartis sur deux périodes. Les personnes qui se sont absentées plus d’un mois (mais moins d’un an) ont été absentes en moyenne 45 jours en 2020, bien que ce chiffre soit inférieur à la moyenne de l’année dernière (51 jours).
« En 2020, les fréquences d’absences de courte durée (de moins d’un mois) ont été moins nombreuses. Les personnes malades étaient un peu moins souvent absentes. En moyenne deux fois par an pendant une semaine ou un total de 11 jours. À première vue, cela semble difficile à concilier avec l’apparition de la pandémie, mais ce n’est certainement pas positif sur toute la ligne. Davantage de personnes ont été absentes pendant plus d’un mois, mais le nombre moyen de jours a diminué de 51 à 45 », analyse François Lombard, Senior Consultant chez SD Worx. « En mars, les premiers symptômes de la grippe ont suscité une grande inquiétude, ce qui a entraîné une forte hausse de l’absentéisme. Des mesures telles que le travail à domicile, la distanciation et les mesures d’hygiène ont certainement contribué à réduire les absences de courte durée par la suite. »
La diminution la plus importante des absences est observée chez les employés (-7%). En 2020, le nombre d’employés absents pour cause de maladie a diminué. En 2020, près de la moitié des employés (45%) n’ont pas été malades un seul jour. Cette amélioration est encore plus prononcée dans les organisations de moins de 20 travailleurs (52%). La taille de l’organisation joue un rôle : plus l’organisation est petite, moins il y a de personnes absentes.
Moins d’employés étaient malades, mais s’ils tombaient malades, c’était pour une durée un peu plus longue. Les employés ont une durée moyenne de 10,4 jours d’absence de courte durée répartis sur 2 périodes en 2020, contre 9,7 jours en 2019. Pour les ouvriers, il s’agit de 12,5 jours en 2020, soit à peine plus qu’en 2019 (12,4 jours).
« Nous constatons surtout une diminution des absences dans les petites organisations (de moins de 20 collaborateurs) et chez les employés. Le télétravail joue un rôle positif », déclare François Lombard de SD Worx. « Les entreprises en tirent la leçon que le travail à domicile partiel a également un effet positif sur l’absentéisme, en plus des avantages de la concentration, de la flexibilité et de la productivité. Les absences de plus d’un mois restent aussi un point d’attention pour toutes les organisations, quelle que soit leur taille. « Il est nécessaire de connaître les difficultés de vos travailleurs et de prendre régulièrement la mesure de la situation en interrogeant vos travailleurs. »
Le nombre moyen de jours d’absence de courte durée passe de 10,61 à 11,16.
« L’année dernière, l’absentéisme de courte durée (de ceux qui sont tombés malades) était de 11 jours en moyenne, répartis sur deux périodes. Grosso modo, cela signifie que les employés étaient en moyenne malades (pour une courte durée) deux fois par an pendant une semaine. Des périodes de maladie plus longues ou plus fréquentes seront également un signal pour les employeurs d’entamer des discussions avec la personne concernée afin de voir comment ils peuvent apporter un soutien supplémentaire au travail », déclare François Lombard de SD Worx.
La durée moyenne augmente également avec la taille de l’organisation. Dans les organisations de moins de 20 travailleurs, ce délai est en moyenne de 8,68 jours ; dans les organisations de plus de 1.000 collaborateurs, il passe à 12,55 jours.
« Cela vaut la peine de surveiller de près les absences de courte durée dans toute organisation. La fréquence des absences, en particulier, est un paramètre important. Les absences fréquentes mettent toujours une pression supplémentaire inattendue sur l’organisation et son personnel. Les services du personnel qui contrôlent la fréquence et la durée font très attention au fait de savoir qui est malade et qui reste au travail », explique le consultant de SD Worx.
Les collaborateurs de Flandre occidentale et du Brabant flamand sont les moins longtemps malades (s’ils tombent malades)
Ceux qui étaient absents plus d’un mois (mais moins d’un an) l’ont été en moyenne 45 jours en 2020 : c’est moins qu’en 2019 (51 jours). On observe toutefois des différences régionales. Il y a cependant une constante : tant pour l’absentéisme pour cause de maladie de moyenne durée que pour celui de courte durée, les provinces de Flandre occidentale et du Brabant flamand affichent les chiffres les plus bas en termes de durée moyenne.
En termes d’absentéisme de courte durée (moins d’un mois), le Brabant flamand, le Brabant wallon et la Flandre occidentale présentent les meilleurs chiffres au niveau de la durée. En ce qui concerne l’absentéisme de moyenne durée (entre 1 mois et 1 an), la durée est la plus faible en Flandre occidentale, dans le Brabant flamand et dans le Limbourg.
L’évolution la moins positive en matière de durée est observée dans les provinces du Hainaut et de Flandre orientale : la durée des absences de courte durée a augmenté respectivement de 8,63 % et de 7,98 %. La durée de l’absence de moyenne durée ne diminue que légèrement.
Source : SD Worx – les chiffres sont basés sur les dernières données salariales du groupe SD Worx. Ils examinent l’absentéisme, tant à court terme (moins de 30 jours) qu’à moyen terme (plus de 30 jours et moins d’un an), dans les organisations du secteur privé ; il s’agit en définitive de données anonymisées de près de 700.000 travailleurs dans 20.500 entreprises belges du secteur privé.