Plus de la moitié (55%) de tous les problèmes qui interfèrent avec le travail sont liés à des troubles musculosquelettiques. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le service de prévention externe Liantis auprès de plus de 110.000 salariés en 2023. « Par ailleurs, lorsqu’on sait que 32% de tous les malades de longue durée sont absents en raison de ces mêmes troubles, on comprend qu’il est important d’investir dans l’ergonomie au travail », explique Stephan Tomlow de Liantis.

Pour avoir une meilleure idée de la problématique que constitue les maladies de longue durée qui surviennent quotidiennement sur le lieu de travail, le service de prévention externe Liantis a analysé les données de tous les examens médicaux préventifs qu’il a effectués en 2023. 175.105 travailleurs ont subi un examen médical l’année dernière. 63% d’entre eux, soit 110.374, avaient rempli au préalable un questionnaire médical standardisé.

Lorsque nous avons demandé aux collaborateurs interrogés dans le cadre de cette enquête quelles étaient les problèmes médicaux qui les gênaient effectivement dans l’exercice de leur travail, un groupe de problèmes s’est distingué. 55% de tous les problèmes qui interfèrent avec le travail sont des problèmes d’ordre physiques, qui se manifestent au niveau du dos et du cou, des genoux, des épaules et des bras…

« On constate que pas moins de 32% de toutes les maladies de longue durée sont liées à des troubles musculosquelettiques, comme le montrent les chiffres officiels de l’INAMI. Les troubles qui causent une gêne au travail ont donc aussi indubitablement des répercussions sur les personnes qui s’absentent effectivement de leur travail », explique Stephan Tomlow, responsable de l’ergonomie chez Liantis. « Les troubles musculosquelettiques constituent le groupe de troubles le plus important chez les ouvriers malades pendant de longues périodes. Selon les statistiques officielles de l’INAMI, près de 105.000 malades de longue durée en Belgique sont des ouvriers souffrant de troubles musculosquelettiques. Cela représente 23% de l’ensemble des malades de longue durée. Si nous voulons nous attaquer à ce problème, il est nécessaire de prendre des mesures dans de nombreux domaines, et certainement aussi dans celui de l’ergonomie. »

Coût élevé

Stephan Tomlow : « Ce n’est pas sans raison qu’une nouvelle législation sur l’ergonomie a été promulguée en mai 2024. Elle stipule clairement qu’en matière d’ergonomie, le travail doit être adapté au travailleur et que l’employeur est responsable des facteurs de risque au travail sur lesquels il a un impact. Par conséquent, pour maintenir les travailleurs au travail et éviter que le nombre de malades de longue durée n’augmente, il est important de prendre des mesures préventives au niveau de la conception et de l’aménagement des postes de travail. C’est précisément ce que cette nouvelle législation impose à nos entreprises. Nous constatons heureusement qu’un grand nombre d’employeurs se sont déjà engagés de manière positive dans cette voie. »

Intégrer l’ergonomie dans les priorités.

« Il n’y a malheureusement pas de miracle », déclare Stephan Tomlow. « Tout commence par l’analyse des risques ergonomiques, dans laquelle les facteurs de risque tels que la force exercée, la durée, les postures de travail … sont évalués. Dans un premier temps, cette analyse peut être réalisée de manière participative c’est-à-dire avec les travailleurs. Vous saurez ainsi où se situe les problèmes et vous pourrez introduire les améliorations nécessaires. Une fois que vous aurez commencé à le faire de manière systématique, vous récolterez les fruits de votre démarche et vous verrez que prendre en compte les principes d’ergonomie au moment de l’achat et de la conception apporte une réelle valeur ajoutée. Et ce, tant au niveau de la santé que de la productivité des collaborateurs. Réfléchir judicieusement lors de l’achat des équipements et de la conception des lieux de travail ne coûte pas nécessairement plus cher, mais peut avoir un impact de taille. »

Source: Liantis