Le secteur de l’assurance fait face à un défi de taille: attirer une nouvelle génération de travailleurs, à savoir la Génération Z. Bien que cette génération soit présente sur le marché du travail depuis seulement quelques années, ses attentes et besoins ont déjà un impact clair. Quoique le secteur de l’assurance soit en pleine évolution, son image conservatrice constitue encore un obstacle.

Comment ce secteur peut-il se réinventer pour séduire une génération technophile et socialement engagée ? Clarissa Pryce, manager au sein du cabinet de recrutement Robert Walters, nous éclaire.

100 % digital

La Génération Z a grandi dans un monde où la technologie occupe une place centrale. Elle attend de la rapidité, de l’efficacité et de l’innovation – y compris sur le lieu de travail. Pour les compagnies d’assurance, cela signifie que la transformation digitale n’est plus une option, mais une nécessité. Les entreprises qui ont déjà intégré des outils basés sur l’intelligence artificielle ou des interfaces “mobile first” partent avec une longueur d’avance auprès de cette génération.

« L’image poussiéreuse du secteur doit définitivement faire place à une identité moderne, centrée sur la technologie et l’innovation », affirme Clarissa. « Pensez à des processus automatisés, à des approches clients personnalisées basées sur l’analyse de données, ou encore à des applications intuitives permettant aux clients de gérer facilement leurs contrats d’assurances. La Génération Z souhaite évoluer dans un environnement tourné vers l’avenir, où la technologie est non seulement un outil, mais un pilier fondamental de l’activité. »

Moins de hiérarchie, plus d’autonomie

Les structures hiérarchiques traditionnelles séduisent peu la Génération Z. Cette génération privilégie des organisations plates, fondées sur la collaboration et l’autonomie. Une étude récente de Robert Walters montre que 42 % des professionnels belges de la Gen Z ne souhaitent pas devenir managers intermédiaires. De plus, 74 % déclarent préférer un parcours professionnel axé sur le développement personnel et l’indépendance, plutôt que sur la gestion d’équipes.

Clarissa précise : « Le secteur de l’assurance doit s’éloigner du modèle hiérarchique classique et proposer des parcours de carrière plus flexibles. Il ne s’agit pas simplement de réduire l’importance des fonctions managériales, mais aussi de miser sur le développement individuel et le travail d’équipe. Les rôles qui offrent davantage de responsabilités personnelles et permettent d’avoir un réel impact sont bien plus en phase avec les aspirations de la Génération Z. »

Le sens au travail, une exigence incontournable

Pour la Génération Z, le travail ne se résume pas à un salaire ou un statut. La quête de sens y joue un rôle central. Cette génération veut s’engager pour des entreprises qui contribuent réellement à un monde meilleur. Il ne suffit pas que les entreprises aient une stratégie ESG (Environnement, Social & Gouvernance), RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ou DEI (Diversité, Équité et Inclusion) uniquement sur papier. La Gen Z attend des actions concrètes avec un impact positif sur la société.

« Les compagnies d’assurance qui rendent visible leur engagement sociétal – par exemple, en communiquant de manière transparente sur des investissements durables ou des initiatives en faveur des groupes vulnérables – auront un avantage », explique Clarissa. « Il s’agit de joindre le geste à la parole, et de le faire savoir clairement. »

Communiquer efficacement, un impératif

Même si le secteur de l’assurance évolue bel et bien, son image rigide persiste. Cela peut décourager les jeunes talents de s’y engager. La solution ? Communiquer de manière proactive sur l’innovation et les évolutions positives du secteur. La transparence est la clé : il faut montrer les progrès réalisés en matière de digitalisation, de durabilité et d’impact sociétal.

« Il est aussi essentiel de faire comprendre que le travail dans l’assurance ne se limite pas à vendre des polices », ajoute Clarissa. « Il existe de nombreuses spécialisations passionnantes : analyse de données, conformité, ESG, expérience client… Mettre en avant cette diversité de fonctions, que ce soit via des salons de l’emploi ou les réseaux sociaux, renforcera l’attractivité du secteur. »

Formation et développement : des éléments cruciaux pour la Gen Z

« Enfin, la Gen Z accorde beaucoup d’importance au développement personnel et aux opportunités de progression », souligne Clarissa. « Les compagnies d’assurance doivent donc investir dans des parcours de formation sur le terrain, mais aussi communiquer clairement sur les possibilités d’évolution au sein de l’entreprise – qu’il s’agisse de formations internes ou de perspectives vers des postes spécialisés. »

Source: Robert Walters