Près d’un Belge actif sur 6 (17,2%) déclare avoir été confronté à un leadership toxique sur le lieu de travail l’année dernière. Si un quart d’entre eux n’a pris aucune mesure, 3 sur 10 ont quitté l’organisation après la situation toxique. En outre, près de 6 entreprises sur 10 (58,4%) ne disposent pas encore d’un point de contact spécifique pour signaler les cas de leadership toxique. « Les travailleurs recherchent avant tout un responsable qui communique bien et avec honnêteté et capable de les motiver », affirment les experts d’Acerta.
C’est une première constatation frappante de l’enquête d’Acerta : près d’un Belge actif sur 6 (17,2%) a connu une situation de leadership toxique sur le lieu de travail au cours de l’année écoulée. Si l’on considère l’ensemble de la carrière, plus de 4 travailleurs sur 10 (44,9%) déclarent avoir déjà vécu une situation de travail toxique.
Miriam Garando, experte en talents chez Acerta : « Le leadership toxique peut survenir sous différentes formes ; il n’a pas de définition fixe. Ce qui est perçu comme toxique par une personne peut ne pas l’être par une autre. Un comportement indésirable est toutefois un exemple clair de situation professionnelle toxique. Mais il est déjà plus difficile de définir les limites en cas de feed-back direct et brutal. Nous ne pouvons pas non plus supposer qu’un comportement perçu comme toxique est toujours intentionnel et que le responsable dépasse donc délibérément les bornes. Quoi qu’il en soit, comme dans toute relation et même dans celle entre responsable et travailleur, il est nécessaire d’interpeler le responsable lorsqu’un travailleur considère la situation comme toxique. »
L’enquête montre en outre qu’un quart (23,1%) des travailleurs ayant subi un leadership toxique n’a rien fait ou rien entrepris. En d’autres termes, ces collaborateurs partent du principe que cela ne sert à rien. Un tiers (31,7%) a tenté de discuter de la situation directement avec le responsable ; un autre tiers (33,7%) s’est (également) adressé à des collègues et un quart (25,2%) a (aussi) cherché du soutien auprès du service des ressources humaines de l’entreprise. En outre, un grand groupe a opéré un choix plus radical : 3 travailleurs sur 10 ont quitté leur employeur.
Qualités du responsable
Il est plus facile de déterminer les qualités caractérisant un bon responsable (et comment éviter un leadership toxique) que de définir ce qui relève ou non du leadership toxique. D’après les travailleurs interrogés, trois caractéristiques figurent parmi le top absolu : de solides compétences en communication, l’honnêteté et la sincérité, ainsi que la capacité à motiver et à inspirer. En outre, l’empathie et une approche orientée solutions sont citées comme des atouts essentiels d’un bon leadership.
Miriam Garando : « Les travailleurs sont largement d’accord sur les caractéristiques d’un bon responsable : communication claire, authenticité, honnêteté et capacité à être un coach motivant. Les organisations peuvent renforcer leurs responsables à cet égard en partant d’une vision claire de ce qu’elles attendent de leur part, et en prévoyant une formation et un coaching ciblés. De cette manière, les responsables peuvent continuer à développer leurs compétences en matière de communication, mais aussi acquérir l’intelligence émotionnelle et l’autorégulation nécessaires pour agir avec sincérité, authenticité et honnêteté. Cette approche n’offre aucune garantie en béton de faire disparaître le leadership toxique, mais elle permet de sensibiliser les collaborateurs quant à la façon dont ils peuvent gérer leurs équipes de manière correcte et efficace – ce qui est finalement le but du leadership. »
Des points de contact existent, mais ne sont pas toujours trouvés
Si un leadership toxique se manifeste sur le lieu de travail, il importe que les travailleurs puissent le signaler auprès d’un organisme (interne) officiel. Les entreprises occupant plus de 20 travailleurs sont tenues de désigner une personne de confiance pour les problèmes mentaux. Pourtant, cela ne semble pas encore être le cas dans certaines entreprises belges. En effet, un quart (25,3%) des entreprises ne dispose pas encore d’un point de contact pour les comportements indésirables à l’heure actuelle. Si l’on considère spécifiquement les points de contact en matière de leadership toxique, il s’avère même que 58,4% ne prévoient rien à cet égard aujourd’hui. Et même si des points de contact existent bel et bien dans la plupart des entreprises, les travailleurs ne les trouvent pas toujours.
Source: les données proviennent de la double enquête qu’Acerta a fait réaliser par le bureau d’études Indiville auprès d’un échantillon représentatif d’employeurs d’une part (avec 515 participants pour cette édition) et de travailleurs d’autre part (avec 2002 participants). Ceux-ci se composent d’employeurs issus de régions, de tailles et de secteurs différents, ainsi que de travailleurs d’âges, de genres, de fonctions et de statuts différents.

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