L’économie prend une pause en 2018 et 2019 sans que cela ne constitue une menace pour l’emploi.

L’enquête semestrielle menée par la FEB afin de mesurer les perspectives économiques vient d’être diffusée. Selon l’organisation patronale, les résultats de l’enquête ne laissent pas prévoir une régression importante dans l’immédiat, mais on assiste plutôt à une pause dans le cycle économique. Elle escompte dès lors une croissance économique de 1,75% en 2018 et de 1,8% en 2019 pour la Belgique. Dans l’immédiat, les entreprises sont confrontées à un réel besoin d’activation des ressources potentiellement disponibles sur le marché de l’emploi.

Il est en effet question en ce moment d’un affaiblissement de l’activité économique dans l’UE et en Belgique. Alors qu’au second semestre 2017, seuls 2 secteurs faisaient état d’une baisse de leur activité, ils sont 4 pour les premiers mois de 2018. Les secteurs du textile et de l’assemblage automobile ont principalement souffert de facteurs conjoncturels tels que l’appréciation de l’euro en 2017 et la hausse des prix des matières premières. Le commerce et l’industrie graphique ont, pour leur part, connu une transformation structurelle persistante liée aux habitudes changeantes des consommateurs, qui optent de plus en plus pour le numérique.

Par ailleurs, l’optimisme quant aux perspectives de l’activité économique au cours des 6 prochains mois est quelque peu retombé. Les secteurs sont plus nombreux à croire que leur production se stabilisera (57% en mai 2018 contre 47% en novembre 2017), ils sont moins nombreux à prévoir une nouvelle hausse (33% en mai 2018 contre 52% en novembre 2017) et on dénombre actuellement deux secteurs pessimistes, alors qu’il n’y en avait aucun fin 2017.

La baisse d’optimisme dans l’industrie s’explique en premier lieu par l’appréciation de l’euro au cours de 2017, qui a presqu’intégralement réduit à néant le gain de compétitivité résultant de la 2ème phase du tax shift. A cela s’ajoute l’incertitude au sujet de l’ampleur de la guerre commerciale lancée par le président Trump.

 

Optimisme persistant sur le plan de l’emploi.

L’enquête fait encore ressortir un optimisme relativement fort concernant les perspectives d’emploi. Le solde des optimistes et des pessimistes reste positif, même si cet optimisme est moins prononcé qu’en novembre. Lors du sondage précédent, cinq secteurs industriels avaient l’intention d’embaucher plus. À la suite de perspectives un peu moins favorables pour la demande intérieure, trois d’entre eux s’en tiennent à présent à des prévisions stables. Parmi les secteurs industriels, seul le secteur de la mécanique a encore l’intention d’embaucher. Par ailleurs, les perspectives d’emploi restent également favorables dans la construction, le secteur des TIC et celui de l’intérim. En revanche, le secteur bancaire poursuit sa transition structurelle et sa digitalisation, ce qui devrait entraîner une nouvelle régression de l’emploi.

La grande majorité des secteurs (70%) prévoit que l’emploi devrait à peu près se stabiliser au cours des prochains mois. Il ne semble donc pas y avoir de menace d’une grande vague de délocalisations ou de restructurations. L’évolution favorable des coûts salariaux enregistrée ces dernières années y contribue indubitablement.

Perspectives de croissance

Les résultats de notre enquête révèlent un léger tassement de la conjoncture belge et européenne au premier semestre de 2018. Les fondements économiques restent toutefois solides : taux d’intérêt bas, dynamique persistante des investissements des entreprises, inflation faible avec des taux de chômage très bas et un euro qui, après son appréciation dans le courant de 2017, est redevenu moins onéreux.

Edward Roosens, chief economist de la FEB : ‘Dans ce contexte, nous considérons qu’il s’agit plutôt d’une pause de la conjoncture européenne et belge. L’activité économique pourrait à nouveau s’accélérer au deuxième semestre de 2018. Pour 2019, les perspectives comportent par contre des risques importants (instabilité en Italie, Brexit, guerre commerciale avec les Etats-Unis…). Chez nous, le potentiel de croissance est quelque peu freiné par les pénuries du marché du travail. Elles restent aiguës pour certains profils et nos secteurs indiquent qu’ils ont des difficultés à recruter pour certaines fonctions ou à trouver du personnel approprié pour mettre sur pied certains projets. Si à Bruxelles et Anvers, par exemple, il est encore possible de puiser dans les réserves de main-d’œuvre disponibles, d’autres zones se trouvent déjà dans une phase de chômage purement frictionnel. »

La croissance économique est fondamentalement orientée à la hausse, mais elle traverse une pause. Les pénuries et la discordance entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi, ainsi que plusieurs sources d’incertitude internationales, en sont l’explication. Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB, attend donc beaucoup du deal pour l’emploi : ‘Nous avons livré au gouvernement notre input dans lequel nous tablons sur une sécurité sociale plus activatrice, la formation continue, le développement d’une véritable culture d’apprentissage et la suppression de seuils pour donner aux demandeurs d’emploi et aux inactifs plus de chances d’embauche et d’emploi et pour encourager la mobilité sur le marché de l’emploi. Les partenaires sociaux ont été associés à ce deal et discutent actuellement de mesures qu’ils pourraient proposer ensemble. Il est certain que le FOREM, le VDAB et Actiris doivent mener une politique plus activatrice et qu’il faut miser sur une collaboration plus efficace entre ces services régionaux de l’emploi. Sans cela, la compétitivité de nos entreprises sera gravement compromise’.

Source : FEB

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