L’entrepreneuriat féminin, c’est 12% de chiffre d’affaires en plus et un ROI supérieur de 35%.

L’entrepreneuriat est – ou devrait être – une question de vision, d’audace et de persévérance. Pourtant, le genre reste un facteur déterminant : les femmes demeurent largement sous-représentées, alors même que les chiffres prouvent qu’elles obtiennent de meilleurs résultats et un ROI nettement supérieur. Mais où se situe le problème? Caroline Vercauteren, fondatrice et CEO de BonMush, explique que des biais inconscients et un manque d’audace par rapport aux hommes jouent un rôle clé.

Commençons par des chiffres révélateurs. En Belgique, seulement un tiers des entrepreneurs indépendants sont des femmes. L’écart est encore plus flagrant dans l’univers des start-ups : au cours des dix dernières années, 72% des 1500 start-ups ayant participé au programme d’accélération Start it @KBC ont été fondées exclusivement par des hommes. Sur le papier, leurs chances semblent égales, mais dans la réalité, les entrepreneures font face à de nombreux obstacles invisibles, en Belgique et ailleurs.

Des questions fondamentalement différentes

La recherche de financement représente l’un des obstacles majeurs. Une étude de la Harvard Business Review, menée de 2010 à 2016 à New York lors du concours TechCrunch Disrupt destiné à financer des start-ups, révèle que les investisseurs ne posent pas les mêmes questions aux hommes et aux femmes. Tandis qu’ils interrogent les hommes sur la croissance et les opportunités, ils questionnent plutôt les femmes à propos des risques et des problèmes susceptibles de se présenter. Un exemple : en s’informant sur la clientèle, ils demandent aux hommes comment ils attireront de nouveaux clients et aux femmes comment elles conserveront leurs clients. Bien que cela puisse sembler une nuance, l’impact est considérable : lors de ce concours, les start-ups féminines lèvent en moyenne cinq fois moins de capital que les hommes. Ce biais est d’autant plus frappant qu’il vient aussi bien d’investisseurs masculins que féminins, ce qui nous amène à un autre obstacle.

Une perception et un regard différents

Les femmes abordent souvent les choses sous un angle différent de celui des hommes. Elles tiennent davantage compte des facteurs environnementaux et de l’impact à long terme, et sont dès lors plus prudentes. Malheureusement, cette prudence est encore trop souvent perçue comme une faiblesse. Cela explique probablement pourquoi les femmes posent elles aussi des questions différentes aux femmes : sachant combien il est difficile de réussir en tant qu’entrepreneure, elles se montrent plus critiques envers leurs homologues féminines qu’envers les hommes.

La perception joue également un rôle. Alors qu’une femme assertive est souvent jugée « dure » ou « antipathique », cette même assertivité est souvent perçue comme une vertu ou une qualité chez un homme. Trouver un équilibre n’est pas toujours simple pour les femmes, un défi dont les hommes n’ont souvent pas conscience.

Audace

Un autre élément simple mais tout aussi pertinent explique la sous-représentation des femmes : les hommes osent davantage. Ils ont plus confiance en eux, se remettent moins en question et se lancent plus facilement. Les femmes gagneraient à s’en inspirer en adoptant une attitude plus audacieuse, en se lançant plus rapidement et en s’appuyant sur leurs atouts distinctifs. L’empathie, la vision à long terme, la capacité à créer du lien… Autant de traits de caractère qui ne sont pas des faiblesses, mais des forces, souvent sous-estimées dans un contexte professionnel. Mon histoire avec BonMush en est la preuve : mon entreprise est le fruit de ces forces féminines, avec une approche axée sur la croissance durable et sur l’impact plus large des décisions.

Pour les entrepreneures, s’appuyer sur un réseau de soutien peut donc faire une énorme différence. J’en ai fait l’expérience l’année dernière en participant à Thrive, un programme de réseautage dédié aux entrepreneures de Startit@KBC. Partager des expériences avec des femmes ayant vécu les mêmes défis a été une véritable bouffée d’oxygène.

12% de chiffre d’affaires en plus et un ROI supérieur de 35%

Les chiffres donnent l’avantage aux femmes. Malgré les nombreux défis structurels – du manque de modèles inspirants à l’inégalité d’accès au capital – les entreprises technologiques dirigées par des femmes génèrent 12% de chiffre d’affaires en plus que celles dirigées par des hommes, selon une étude de la Kauffman Foundation. De plus, les start-ups féminines affichent un rendement moyen supérieur de 35%, selon Start it @KBC, le plus grand accélérateur d’Europe. L’égalité des genres est donc plus qu’un enjeu idéologique, c’est aussi un levier économique puissant.

Pour réduire ces écarts, le soutien reste crucial, des initiatives comme Thrive jouant un rôle clé. Mais il faut aller plus loin : des programmes de mentorat ciblés, des jurys de pitch plus diversifiés et plus de rôles modèles féminins dans l’entrepreneuriat doivent contribuer à un climat d’entrepreneuriat plus inclusif. Ce n’est qu’en supprimant ces barrières systématiques que nous pourrons combler le fossé des genres et créer une réelle égalité. Cela profiterait aux femmes, mais aussi à nos entreprises, à notre économie et à notre société tout entière.

Who run the world… GIRLS!

Caroline Vercauteren, founder & CEO BonMush

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