L’épargne-carrière divise les partenaires sociaux: le CNT dresse un constat d’échec.

Le principe de l’épargne-carrière a été introduit via la loi sur le travail faisable à l’été 2017. Depuis lors, le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux réunis dans le cadre du Conseil National du Travail d’élaborer une proposition de mise en oeuvre interprofessionnelle afin d’éviter que le dispositif ne soit discuté au niveau des secteurs. Malheureusement, patronat et syndicats ne sont pas parvenus à s’entendre sur le sujet.

La FEB se dit favorable à l’élaboration d’un régime intelligent en matière d’épargne-carrière. Elle regrette qu’employeurs et syndicats ne se soient pas mis d’accord au sein du Conseil national du travail (CNT). « Le 1er août 2017, le ministre de l’Emploi avait accordé aux partenaires sociaux, qui n’étaient pas en faveur de l’approche sectorielle, un délai de 6 mois pour présenter une proposition interprofessionnelle propre au sein du CNT. Ils ont échoué. »

Que prévoyait la loi sur le sujet de l’épargne-carrière? « Lors de la conclusion d’une convention collective de travail (CCT) sectorielle et/ou d’entreprise, les travailleurs ont la possibilité d’épargner du ‘temps’ qu’ils pourront ultérieurement prendre sous la forme de congés. Ainsi, les travailleurs pourraient davantage prendre leur carrière en main et décider eux-mêmes quand ils jugent nécessaire de prendre une pause. »

Quel est donc le régime qui entre en vigueur ?

Partant de ce constat d’échec, la FEB explique « dès demain, tous les secteurs reconnus dans notre pays auront la possibilité d’organiser l’épargne-carrière. A défaut d’accord au niveau sectoriel dans un délai de 6 mois, le cadre peut en être élaboré dans une CCT d’entreprise. Ce système ne permettra pas d’épargner des jours de vacances légales, mais notamment des heures supplémentaires qui ne doivent être récupérées, des jours de congé conventionnels, le solde des horaires flottants. Le système repose sur le volontariat (secteur, employeur, travailleur). »

Retour sur l’échec des négociations

Il semble que le fossé entre les partenaires sociaux était trop important. « Les employeurs demandent surtout plus de travail sur mesure au niveau de chaque entreprise et souhaitent un cadre qui soit facile à appliquer. Les syndicats craignent, à tort, que ce système soit utilisé de manière abusive pour inciter les travailleurs à prester davantage d’heures supplémentaires. »

Selon Monica De Jonghe, conseillère à la FEB, « la mise en place d’un nouveau régime en plus de tous les régimes de congés déjà existants n’est pas idéale et devrait plutôt s’inscrire dans le cadre d’un exercice plus large relatif à la conciliation travail/vie privée, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. »

Ainsi, le régime qui entre en vigueur ne prend pas en compte un certain nombre d’éléments cruciaux : l’allongement des carrières, la mobilité des travailleurs et la problématique du genre: « les femmes seront tentées de prendre leurs congés pendant leur carrière afin de mieux concilier le travail et la vie de famille. Les hommes, en revanche, garderont les jours épargnés pour la fin de leur carrière. Cela ne contribuera nullement à une meilleure répartition des tâches. Le régime qui entrera en vigueur ne favorise aucunement l’égalité entre hommes et femmes. Il s’agit d’une occasion manquée, car le travail sur mesure n’est dès lors plus possible », conclut Monica De Jonghe.

Réaction attendue du côté syndical…

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