Les collaborateurs qui n’ont pas la flexibilité de choisir leur propre lieu de travail sont plus susceptibles de démissionner discrètement, ce que les Anglo-saxons appellent le Quiet Quitting, que les travailleurs hybrides. Les trois principales raisons de ces Quiet Quittings sont les longs trajets entre le domicile et le bureau, le micromanagement et l’absence de choix de lieu de travail. A l’opposé, les entreprises qui proposent le travail hybride en récoltent les fruits: 78 % des travailleurs hybrides déclarent que cela a augmenté leur productivité.
Il ressort d’une nouvelle enquête que les employeurs adeptes de la microgestion en matière de modalités et de lieu de travail pour leur équipe risquent de perdre leurs meilleurs talents en raison d’une démission silencieuse. International Workplace Group a mené une enquête sur les principales raisons pour lesquelles les collaborateurs sont enclins au Quiet Quitting, un terme qui fait référence au fait qu’un salarié ne fournit que le strict minimum correspondant à sa description de poste.
Plus de la moitié (57%) des collaborateurs a déclaré qu’ils étaient plus susceptibles de « démissionner silencieusement » s’ils se sentaient sous-évalués ou microgérés par leur supérieur, ou si ce dernier ne leur donnait pas la possibilité de travailler à partir d’un lieu qui correspondait le mieux à leurs besoins.
Le travail hybride aide les collaborateurs à se sentir plus forts et plus satisfaits
Six collaborateurs hybrides sur dix (62%) déclarent qu’ils envisageraient de quitter leur emploi s’ils devaient retourner au bureau cinq jours par semaine. Qui plus est, 71% d’entre eux refuseraient un nouvel emploi ou une fonction impliquant un long trajet, et 72% déclarent qu’ils n’envisageraient un nouveau poste que s’il leur offrait la possibilité de travailler en tout lieu.
Le travail hybride va de pair avec une augmentation de la productivité (78%) et la liberté, pour les travailleurs, de décider de l’organisation, du lieu et du moment de leur travail (92 %), l’un des facteurs les plus importants pour éviter ces démissions silencieuses.
Gérer l’avenir : comment les managers peuvent-ils empêcher les démissions silencieuses ?
Dans les rangs des travailleurs qui ne disposent pas actuellement de la possibilité de choisir leur lieu de travail, 55 % pensent qu’ils seraient plus satisfaits de leur travail et plus productifs si leur supérieur leur permettait d’adopter le travail hybride.
L’enquête a également permis d’identifier les trois caractéristiques déterminantes d’un bon management :
- promouvoir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée ;
- faire confiance aux salariés en leur montrant qu’ils peuvent effectuer leur travail depuis n’importe quel endroit ;
- être ouvert aux discussions sur les nouvelles méthodes de travail.
Ces résultats sont corroborés par une recherche antérieure du professeur Bloom, économiste affilié à l’Université de Stanford et expert de renommée internationale en matière de travail hybride, qui affirme que les entreprises peuvent s’attendre à une baisse allant jusqu’à 35 % du nombre de travailleurs quittant leur emploi lorsqu’elles offrent ce type de flexibilité.
Voici ce qu’en pense Mark Dixon, CEO d’International Workplace Group : « Cette dernière enquête d’International Workplace Group montre comment les entreprises peuvent s’attaquer au problème des démissions silencieuses pour garantir la productivité de leur entreprise. En affranchissant les travailleurs des longs trajets improductifs et coûteux entre le domicile et le siège, où ils s’acquittent des tâches qu’ils pourraient tout aussi bien faire plus près de chez eux, on stimule le plus les performances, la productivité et la satisfaction des travailleurs. Les entreprises devraient donner à leurs collaborateurs la liberté de travailler au moment et à l’endroit où ils sont le plus productifs. En offrant cette flexibilité, elles réduisent les risques de créer une culture dans laquelle les collaborateurs ne se sentent pas impliqués et insatisfaits. »