Parmi les nombreuses réactions provoquées par les nouvelles mesures gouvernementales (dont nous ne mesurons certainement pas encore tous les impacts), la prise de position des FPS (Femmes Prévoyantes Socialistes) retient notre attention. Le mouvement s’offusque en effet de l’effet probable de ces mesures sur les travailleuses à temps partiel. Et s’indigne quant à la validation de celles-ci par les organisations syndicales.
Les FPS remarquent en effet via communiqué que « les travailleuses* à temps partiel, déjà gravement touchées par la pauvreté, se voient une fois de plus violemment attaquées par les décideurs sociaux et politiques, qui se sont mis d’accord à ce sujet ce mercredi 14 octobre. Celles qui touchent une allocation complémentaire de chômage (AGR), non seulement verront cette allocation divisée par deux après deux ans, mais en outre elles seront tenues de démontrer qu’elles recherchent activement à augmenter leur temps de travail. C’est un message clair qui leur est envoyé : si vous ne travaillez pas plus d’heures, c’est de votre faute. Et si vous ne changez pas cela, vous pouvez être exclue de votre droit aux allocations. Pourtant, l’immense majorité des femmes (89%) souhaitent augmenter leur temps de travail, mais en sont empêchées pour diverses raisons, dont la principale est que leur employeur n’offre plus de temps plein. Le temps partiel permet en effet une flexibilité à bon compte, puisque quand les travailleuses dépassent leur horaire normal, elles n’ont pas droit à un sursalaire pour ces heures. »
Et de relever encore: « D’autres, surtout dans le nettoyage de bureaux, doivent accomplir des horaires coupés (par exemple 2h le matin et 3h le soir) qui ne leur permettent pas de trouver un autre emploi qui puisse s’insérer dans ces horaires. Le souhait de la plupart de ces travailleuses d’augmenter leur temps de travail démontre clairement qu’il ne s’agit pas pour elles d’un choix, ni même d’une situation qui les « arrange ». Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, ces horaires et cette flexibilité compliquent la vie familiale, au lieu de la faciliter ! »
Les FPS protestent vivement contre ces mesures, approuvées cependant par les syndicats, qui appauvrissent les travailleurs qui sont déjà les plus pauvres et qui, comme tout le monde le sait, sont principalement des femmes. Elles manifestent leur incompréhension quant à l’absence de réaction des organisations syndicales.
* Les travailleurs à temps partiel sont des femmes à plus de 80% (Femmes et hommes en Belgique, Statistiques et indicateurs de genre, IEFH, 2011) ; c’est pourquoi nous mettrons ici tous les termes au féminin ; ce féminin englobe les hommes qui sont dans la même situation.