Et une enquête de plus, chargée de nous dévoiler la vérité quant à la pratique RH dans nos entreprises aujourd’hui. Les conclusions ne nous surprennent pas et confirment le profond mouvement de repli observé au sein des départements en charge des RH depuis le déclenchement de la crise économique: « trop d’admin tue l’admin »… ou formulé autrement: la faible réactivité en matière d’administration RH nuit gravement à la crédibilité de la fonction dans son ensemble.
Comme le souligne une récente enquête d’Acerta menée auprès de 2000 salariés, les lourdeurs administratives contrarient tant les travailleurs que le département HR. Elles accaparent énormément de temps au département HR, qui finira par en manquer pour ses tâches essentielles.
Quelles frustrations?
L’enquête relève les principales sources de frustration des travailleurs: « La réputation de l’administration HR, dont les principaux domaines de compétences concernent la gestion des salaires (77 %), des congés (72 %), des présences et absences (71 %), des documents sociaux et de la pension (respectivement 69 et 68 %), n’est pas fameuse. L’enquête qu’Acerta a menée auprès de 2000 salariés belges montre en effet qu’un tiers d’entre eux déclarent n’avoir aucune confiance dans l’exactitude de leur administration HR. En outre, en cas de questionnements à propos de l’administration du personnel, environ quatre répondants sur cinq reconnaissent préférer se renseigner auprès d’amis et de collègues avant de pousser la porte du service du personnel de l’entreprise (77 %). C’est à propos de la communication avec le département HR que le salarié belge est le plus mécontent. Moins de la moitié des travailleurs (44 %) déclarent que le service HR communique dans de bons délais et seulement 41 % estiment qu’il les informe correctement. La communication se tient le plus souvent par e-mail, considéré comme un moyen de communication crucial par 87 % des travailleurs ; pourtant, l’entretien en vis-à-vis demeure la méthode de contact préférée (dans 90 % des cas). Cependant, un entretien avec chaque travailleur prend beaucoup de temps pour le manager HR… Du temps qui est souvent perdu dans les dédales de l’administration HR, à faible valeur ajoutée.
Les analystes de l’enquête confirment, sur base de leurs entretiens avec les managers en fonction, que « les services des ressources humaines manquent encore de marges pour se concentrer sur la facette essentielle de leurs tâches, en l’occurrence rechercher et attirer des talents et nouer le dialogue avec les travailleurs, sur la façon dont ils voient leur job et leur avenir dans l’entreprise. Les chiffres confirment cette conclusion et montrent clairement que nous devons exploiter différemment les connaissances et les compétences du département HR. Si celui-ci avait les moyens nécessaires pour rencontrer le personnel et écouter ses desiderata et ambitions, cela pourrait avoir un impact positif sur leur engagement dans le long terme. Ainsi, chacun parviendrait à obtenir davantage de son travail, qui serait fait avec plus de plaisir. »
Et de recommander ‘naturellement’ d’outsourcer certaines tâches en vue de se concentrer sur d’autres missions offrant à priori davantage de valeur ajoutée. Une piste réelle quoique souvent très coûteuse… à laquelle il nous semblerait judicieux d’ajouter la voie de la digitalisation et le développement de l’autonomie du collaborateur dans la gestion de ses propres données administratives. Il est en effet plus que probable que les principes de (sur-)contrôle soient à l’origine de bon nombre de dysfonctionnements et autres tâches inutiles qui ennuient profondément nos collaborateurs.