Le réseau belge de lutte contre la pauvreté (BAPN) a pris connaissance avec satisfaction de la décision du gouvernement fédéral de prolonger un train de mesures sociales nécessaires pour éviter que les ménages et la population subissent un appauvrissement trop rapide. Mais l’absence continuée de tout soutien financier aux personnes en maladie-invalidité, en chômage complet, en petites pensions, aux allocataires d’insertion ou de sauvegarde inquiète. « Si le gouvernement est capable de cibler les travailleurs à peu de revenus pour leur donner une aide financière directe, ce qu’il vient de faire avec la prime de 780 euros par mois, BAPN appelle à agir de même pour les allocataires de la sécurité sociale. »
Ce vendredi 12 février, un train de nouvelles mesures de soutien au tissu économique de notre pays a été décidé par le gouvernement fédéral. Le tissu économique du pays est constitué de ses entreprises, mais aussi des ménages. La Banque nationale de Belgique vient de publier un rapport qui montre justement que la chute de la demande intérieure a été le premier facteur de la récession liée au COVID. Si le soutien financier aux ménages est important pour l’économie – et plus encore, le soutien financier aux ménages les plus défavorisés qui est un réinvestissement direct dans la consommation de l’économie réelle et de proximité –, il est surtout, pour BAPN, « une question de justice sociale et de dignité humaine. A l’heure où l’on constate que les nécessités économiques peuvent faire largement délier les bourses publiques alors que dans le même temps, de nombreux secteurs économiques par ailleurs subsidiés continuent d’amasser des bénéfices plantureux, il ne serait pas acceptable que le gouvernement refuse de reconnaître la nécessité économique et humaine élémentaire d’accorder un soutien financier aux plus faibles. »
BAPN se félicite de la prolongation de différentes mesures jusqu’en fin juin et des mesures supplémentaires décidées : suspension de la dégressivité des allocations de chômage et neutralisation de la période d’allocations d’insertion, prolongation du chômage temporaire COVID, allocations d’incapacité de travail maintenues au niveau du chômage temporaire COVID, prolongation de la suspension des contrôles GRAPA, aide de 50 euros par mois pour les allocataires sociaux portée à 12 mois, nouvelle prime de 780 euros pour les travailleurs aux petits revenus… Cela semble pourtant insuffisant… : « Cependant, quand on sait que cette mesure était sur la table, il est extrêmement préoccupant de constater que la discrimination que vivent les chômeurs de longue durée, les malades en invalidité, les pensionnés aux faibles revenus et les allocataires d’insertion subsiste. Depuis le début de la mise en place d’une aide financière COVID19 vers les ménages à faibles revenus, BAPN témoigne qu’il est nécessaire d’aider financièrement TOUS les ménages vivant dans le trop peu de tout. Or ces allocataires de la sécurité sociale n’ont pour l’instant toujours bénéficié d’aucun soutien financier. Il est urgent de ne plus laisser abandonnées ces personnes face aux courses alimentaires en explosion, aux pertes de petits boulots informels qui faisaient l’appoint et aux augmentations de frais dus au confinement dans des conditions très variables. La nouvelle prime de protection exceptionnelle de 780 euros pour les travailleurs « bas salaires » montre pourtant que le gouvernement peut faire le choix de cibler les plus précaires pour les soutenir financièrement. BAPN appelle donc à faire de même pour les allocataires de la sécurité sociale et demande une extension rapide et rétroactive de la mesure d’aide financière COVID19 ’12×50′ aux chômeurs complets, aux personnes en maladie-invalidité, aux allocataires d’insertion ou de sauvegarde, et aux retraités aux petits revenus qui ne bénéficient pas de la GRAPA. »
Source : Réseau Belge de Lutte contre la pauvreté