45 % des PME belges déclarent que, malgré le télétravail obligatoire et d’autres mesures strictes de lutte contre le coronavirus, elles veulent continuer à embaucher abondamment. Les petites et moyennes entreprises sont donc aussi optimistes qu’il y a six mois, lorsque la campagne de vaccination semblait avoir mis à terme à l’épidémie. Cependant, la pénurie de main-d’œuvre devient de plus en plus aiguë pour les entreprises : 83 % craignent de ne pas trouver de personnes appropriées. Une sur cinq craint même de voir son personnel rejoindre la concurrence.
Selon le baromètre semestriel de l’emploi des PME réalisé par l’entreprise de services RH Acerta en collaboration avec les organisations patronales ETION et VKW Limburg, la moitié des PME ambitionne de recruter.La hausse des courbes du coronavirus met de nouveau sous pression une grande partie de l’économie belge. Cependant, malgré le récent retour du télétravail obligatoire et l’annonce de mesures plus strictes de lutte contre le coronavirus sur le lieu de travail, les PME belges restent optimistes : 45 % ont l’intention d’engager du personnel supplémentaire au cours des six prochains mois. 17 % restent indécises et 38 % peuvent déjà affirmer qu’elles n’accueilleront pas de recrues supplémentaires durant le prochain semestre. 80 % des recrutements prévus concernent des contrats à durée indéterminée.
Geert Janssens, économiste en chef chez ETION : « Les chiffres nous indiquent que les perspectives économiques sont aussi positives qu’il y a six mois, lorsque la campagne de vaccination battait son plein et que tout le monde pensait que nous serions débarrassés du virus assez rapidement. À la remarque près que, par rapport à il y a six mois, le nombre de PME souhaitant procéder à des engagements est resté au même niveau. Ce n’est toutefois pas une surprise compte tenu de la situation actuelle de la pandémie. »
La pénurie de main-d’œuvre comme épée de Damoclès
En dépit des intentions de recrutement positives, le spectre de la pénurie de main-d’œuvre continue de planer sur nos PME. 83 % d’entre elles s’attendent à ce qu’il soit difficile, voire très difficile, de trouver du personnel adéquat dans les mois à venir. Il y a six mois, seules 65 % d’entre elles partaient du principe que le processus de recrutement serait ardu. Les PME craignent en outre les sorties de service. 21 % constatent une mobilité plus intensive, contre 14 % il y a six mois.
Michael Zahlen, expert en RH chez Acerta Consult explique : « Il n’existe pas de panacée à la problématique de la pénurie de main-d’œuvre. Les PME disposent néanmoins d’atouts pour y faire face. Une rémunération sur mesure et une forme de travail hybride permettant le télétravail font figure d’évidences. Le télétravail reste encore un défi pour de nombreuses petites et moyennes entreprises. Elles considèrent généralement cette option comme une charge administrative et une perte de contrôle sur les prestations professionnelles. Enfin, les PME oublient aussi souvent de se pencher sur les talents déjà présents en interne pour pourvoir les (nouveaux) postes, par exemple par le biais de trajets de formation. En tant qu’employeur, il est plus important que jamais de se démarquer pour continuer à se développer sur un marché de l’emploi en pénurie. »
Crainte de voir son personnel rejoindre la concurrence
La nécessité pour les employeurs de se distinguer en tant qu’employeur attrayant ressort également des prévisions en matière de sorties de service des travailleurs. Avoir du personnel ne suffit pas, il faut aussi pouvoir le garder. Un employeur sur cinq (21 %) craint de ne pas y parvenir et de voir ses travailleurs passer à la concurrence dans les six mois. Cela représente une augmentation de 5 points de pourcentage par rapport au premier semestre de 2021. À l’époque, seuls 16 % considéraient que les entreprises concurrentes débaucheraient leurs collaborateurs.
Source: ces données sont le résultat du second baromètre de l’emploi des PME realisé par Acerta, en collaboration avec les organisations patronales ETION et VKW Limburg deux fois par an auprès des employeurs PME (moins de 100 travailleurs). 560 PME ont participé à cette seconde édition de l’automne 2021 (du 1er au 15 novembre 2021).