Les Belges accordent actuellement à leur salaire une note de satisfaction de 6,8/10. Ce chiffre est légèrement inférieur à celui relatif à la satisfaction des employeurs (7,1/10). De plus, à l’avenir, la majorité des entreprises souhaiteraient rémunérer davantage en fonction des prestations et des compétences. « À l’heure du numérique et de la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs, les employeurs s’intéressent principalement à la manière dont les travailleurs peuvent s’adapter aux changements sur le lieu de travail et dans leur emploi. Cette capacité d’adaptation est une compétence personnelle qui pourrait en partie déterminer la rémunération des travailleurs dans un avenir proche », indique Acerta Consult.
Le dernier rapport sur les salaires du Conseil central de l’économie indique que 2025 n’offrira pas de possibilités d’augmentations salariales en dehors de l’indexation. Cependant, à l’heure actuelle, les belges sont-ils satisfaits de leur package salarial ? Quant aux employeurs, pensent-ils que leurs travailleurs sont satisfaits de leur rémunération ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans l’enquête annuelle d’Acerta Consult sur les salaires. Ce qui ressort cette année : les Belges sont majoritairement satisfaits de leur package salarial, lui attribuant une note moyenne de 6,8/10. Bien que ce chiffre soit légèrement inférieur à celui de l’année dernière (7/10), il correspond aux estimations des employeurs. Les dirigeants d’entreprise avaient en effet estimé que les travailleurs donneraient à leur package salarial une note moyenne de 7,1/10. L’année dernière, ce score était également légèrement supérieur : 7,2/10.
Laura Couchard experte juridique chez Acerta Consult, explique : « Le fait que la majorité des employeurs (63%) et des travailleurs (53%) attribuent une note comprise entre 7 et 8 sur 10 témoigne de la stabilité des chiffres. Et ce, malgré des perspectives moins favorables, empêchant les salaires d’augmenter en plus de l’indice cette année. La légère différence de perception entre les travailleurs et les employeurs a de toute façon toujours été présente. »
Ancienneté ou compétences
Outre la satisfaction relative à l’égard du salaire, il convient de noter que les employeurs et les travailleurs sont d’accord quant à ce que devrait être la base de la rémunération. Les employeurs optent pour des rémunérations basées sur les compétences (51%) et les prestations (41%). Les travailleurs pensent également qu’il faudrait se pencher davantage sur la rémunération basée sur les compétences (47%) et les prestations (46%). En revanche, quatre travailleurs sur dix (37%) estiment que l’ancienneté devrait devenir un critère encore plus important pour déterminer le salaire. Les employeurs, eux, souhaitent que l’ancienneté soit moins prise en compte : seuls 15% d’entre eux souhaitent accorder plus d’importance à l’ancienneté à l’avenir.
Laura Couchard poursuit : « De nombreux travailleurs tiennent au principe d’ancienneté en raison de sa clarté et de son objectivité. De plus, rémunérer sur la base de l’ancienneté favorise la loyauté des travailleurs dans les environnements caractérisés par une forte pénurie de main-d’œuvre. Il est remarquable, mais pas surprenant, que les travailleurs plus âgés, en particulier ceux de plus de 55 ans (45%), soient en faveur d’une rémunération basée sur les années de service, tandis que les jeunes travailleurs âgés de 18 à 45 ans (32%) y attachent moins d’importance, préférant que l’on accorde ces prochaines années plus d’importance aux “prestations” et aux “compétences professionnelles ou personnelles” comme critères de rémunération. Ainsi, si l’ancienneté reste un critère important, elle sera moins souvent le seul. »
Capacité d’adaptation et résilience
L’enquête montre aussi que les politiques de rémunération des entreprises belges sont de plus en plus axées sur les compétences. Lorsqu’on leur demande quelles compétences deviendront plus importantes à l’avenir, les travailleurs (36,5 %) et les employeurs (38,1 %) placent souvent « la capacité d’adaptation et la résilience » au sommet de la liste. Les employeurs (36,6%) classent la « culture numérique » au deuxième rang, tandis que les travailleurs (23%) lui attribuent la sixième place. Ils s’attendent à ce que la « capacité à résoudre les problèmes de façon créative » (30,6%) et la « curiosité et l’apprentissage tout au long de la vie » (30,4%) deviennent des compétences encore plus importantes dans leur travail à l’avenir.
Laura Couchard conclut : « Les résultats de l’enquête indiquent que la résilience et la capacité d’apprentissage et d’adaptation resteront des compétences importantes à l’avenir. L’apprentissage tout au long de la vie y est étroitement lié. Compte tenu de l’évolution rapide du marché du travail et son lot de défis tels que la numérisation, l’allongement de la durée du travail et les nombreux malades de longue durée, il fallait bien s’y attendre. Les travailleurs et les employeurs partagent la même opinion à ce sujet. Les résultats montrent que les employeurs accordent plus d’importance à la culture numérique que les travailleurs. Il incombe aux employeurs de soutenir leurs travailleurs du mieux qu’ils peuvent. La législation sur l’IA stipule que les employeurs doivent aider leurs travailleurs à développer leurs connaissances en matière d’IA. Ce serait déjà un bon début. »
Source: les données sont issues de l’enquête miroir annuelle qu’Acerta Consult fait réaliser par le bureau d’études Indiville auprès d’un échantillon représentatif composé de plus de 500 employeurs et 2000 travailleurs. Les données des entreprises ont été pondérées pour être représentatives de la Belgique quant au nombre de travailleurs dans les entreprises actives d’au moins cinq travailleurs. Les données des travailleurs ont également été pondérées afin d’être représentatives de la Belgique en termes de statut, d’âge, de genre et de langue.