Le nombre d’employés qui perçoivent une indemnité de télétravail a triplé depuis le début de la crise du coronavirus. Cependant, les indemnités de télétravail constituent l’exception plutôt que la règle, car début 2021, seul 1,8 % des employés belges en bénéficiait. Acerta indique qu’il reste maintenant à voir si le plafond exonéré d’impôts et de cotisations sociales revu à la hausse entraîne encore une augmentation du nombre d’indemnités de télétravail. Toutefois, une chose est certaine : « Toutes les catégories du personnel des entreprises belges commencent tout doucement à vraiment être convaincues de l’importance du télétravail dans le cadre de la nouvelle méthode de travail post-coronavirus », affirment les experts du télétravail du secrétariat social.
Un an après l’entrée en vigueur du télétravail obligatoire en raison du coronavirus, trois fois plus d’employés reçoivent une indemnité de télétravail. Près de 1,8 % de l’ensemble des employés belges du secteur privé bénéficient d’une telle indemnisation pour le travail à domicile. En janvier et février 2020, ce nombre ne s’élevait encore qu’à 0,6 %. Le montant moyen d’une telle indemnité atteignait en moyenne 68,51 euros en février 2021.
Laura Couchard, conseillère juridique, déclare : « Les employeurs peuvent octroyer à leurs travailleurs une indemnité de télétravail mensuelle allant jusqu’à 129,48 euros et étant exonérée d’impôts et de cotisations sociales. Pour les mois d’avril à juin 2021, ce montant est porté à 144,31 euros. Actuellement, la valeur moyenne de cette indemnité représente, avec ses 68 euros, plus ou moins la moitié du maximum légal. L’indemnité de télétravail ne concerne évidemment “que” l’électricité, l’eau et le petit matériel de bureau. Ces postes sont pour l’instant à la charge du télétravailleur. Le télétravail en lui-même englobe d’ailleurs plus de choses que les éléments précités. Lorsqu’il est clairement apparu que le télétravail ne serait pas une question de quelques jours ou de quelques semaines, la demande d’une chaise de bureau décente et d’un second écran a également pointé le bout de son nez. Il est possible de s’arranger de différentes façons : un remboursement unique, une mise à disposition, un plan cafétéria, etc. L’enregistrement des indemnités de télétravail ne nous dit donc certainement pas tout. »
Le télétravail à peine enregistré
Selon les chiffres du télétravail enregistré pour février 2021, 6,6 % des employés auraient travaillé depuis leur domicile. C’est dix fois plus qu’en février 2020. Néanmoins, ces chiffres ne disent pas tout. Seule une fraction du nombre total d’heures passées en télétravail est enregistré de manière structurelle par les entreprises. C’est pourquoi Acerta appelle les entreprises à consigner le télétravail – surtout après la crise du coronavirus – dans une plus grande mesure et avec plus de précision, afin de pouvoir aboutir à une politique de télétravail efficace.
Laura Couchard explique : « L’enregistrement du télétravail est le moyen par excellence de continuer à gérer le télétravail et son impact. Rien qu’en matière de mobilité : comment faire correspondre par exemple les indemnités vélo au télétravail si ce dernier n’est pas enregistré ? Cette méthode de travail hybride – qui devrait être la solution d’avenir – rend la situation de chaque collaborateur différente. Plus individualisée. Prévoir les bonnes indemnités pour les bons jours représente un grand défi pour les entreprises. Un enregistrement adéquat et réalisable du télétravail constitue donc la base et un élément qui figure dans l’agenda des employeurs avant-gardistes. Toutefois, une politique de télétravail fructueuse va naturellement au-delà du simple enregistrement des jours de travail à domicile. Il est essentiel d’établir une politique de télétravail reprenant les accords nécessaires ainsi que de former les dirigeants et leur fournir les outils adéquats pour diriger avec succès leurs équipes à distance et les maintenir motivées. »
Source : Acerta – Les données recueillies se basent sur un échantillon avec les données réelles d’un ensemble de 260.000 travailleurs occupés auprès de plus de 40.000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.