Pour le 15e trimestre consécutif, le nombre de chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi (CCI DE) diminue : au 1er trimestre de l’année 2018, ils étaient ainsi en moyenne 369.026. La diminution par rapport au 1er trimestre de l’année 2017 est de 6,5% (25.708 unités). Et afin d’éviter les polémiques ‘classiques’, il importe que les constatations qui suivent soient interprétées à la lumière de plusieurs modifications réglementaires.
Pour interpréter les statistiques, il importe de garder à l’esprit un certain nombre de modifications réglementaires, à savoir :
– La limitation du droit aux allocations d’insertion :
En 2017, 6 404 chômeurs (dont 1 547 durant le T1 2017) qui percevaient des allocations d’insertion au cours des mois précédents sont arrivés en fin de droit. Selon des chiffres provisoires au T1 2018, 1 300 chômeurs étaient dans ce cas. Un certain nombre d’entre eux sont toutefois sortis du chômage pour d’autres raisons, comme une reprise du travail.
– Le relèvement de la condition d’âge pour une dispense de l’obligation d’IDE : Depuis le 1er janvier 2015, de nouvelles restrictions ont, été apportées à la possibilité de demander cette dispense pour les nouveaux entrants âgés de 60 ans ou plus. En 2017, l’âge minimum pour bénéficier de la dispense a été relevé et porté de 61 à 62 ans et, en 2018, de 62 ans à 63 ans. Par rapport au 1er trimestre 2017, le nombre de CCI-DE âgés de 60 ans et plus a ainsi augmenté de 9 878 unités (+45,1%).
Entre le 1er trimestre de 2017 et le 1er trimestre de 2018, on observe :
– une baisse du nombre de CCI-DE dans chacune des trois régions : -6,6% en Région flamande, -7,9% en Région wallonne et –3,0% dans la Région de Bruxelles-Capitale. Pour le T1 2018, les CCI-DE sont au nombre de 153.943 en Région flamande, 149.964 en Région wallonne et 65.119 dans la Région de Bruxelles-Capitale ;
– une baisse de 6,6% chez les CCI-DE hommes et de 6,4% chez les CCI-DE femmes;
– une baisse de 15,6% chez les CCI-DE de moins de 25 ans, de 7,5% dans la classe d’âge des 25-49 ans et de 11,8% dans la classe d’âge des 50-59 ans, et une augmentation de 45,1% dans la classe d’âge des 60 ans et plus à la suite du relèvement de la limite d’âge mentionné ci-dessus pour la demande d’une dispense d’IDE.
Selon Eurostat, le taux de chômage harmonisé le plus récent s’établit, en Belgique, à 6,3%, contre 7,1% en moyenne au niveau de l’Union européenne (UE 28) et 8,5% au niveau de la zone Euro.
Le nombre de chômeurs non-demandeurs d’emploi continue de diminuer (-19,8%).
Cette diminution est, elle aussi, en grande partie imputable aux modifications réglementaires précitées sur le plan de la limite d’âge pour solliciter une dispense de l’obligation d’IDE. Mais elle est aussi influencée par la sortie vers le régime de pension des chômeurs appartenant à la « génération du baby-boom ».
Chez les chômeurs âgés dispensés, cette diminution se monte à 34,0 %, contre 14,1 % pour les personnes bénéficiant du RCC et dispensées de l’obligation de s’inscrire comme demandeur d’emploi.
Sous l’effet des différents facteurs précités, le chômage indemnisé total (demandeurs d’emploi et non-demandeurs d’emploi, en ce compris le chômage avec complément d’entreprise) s’élève au T1 2018 à 467 771 unités, soit une diminution de 9,7 % sur une base annuelle. Par rapport à leur nombre en 2007 (T1), soit l’année antérieure à la crise, la diminution est de 34,1 %.

Baisse du chômage temporaire
Le chômage temporaire a concerné en moyenne 137 768 paiements, ce qui correspond à 32 207 unités budgétaires (+/- équivalents temps plein), entraînant une nouvelle baisse du chômage temporaire en unités budgétaires au T1 2018 de l’ordre de 3,1 % sur une base annuelle.
Le nombre de jours de chômage temporaire pour raisons économiques, qui donne une meilleure illustration de l’évolution de la conjoncture, a, quant à lui, diminué de 14,0 % sur une base annuelle. Le nombre de jours de chômage temporaire pour intempéries a, lui, enregistré une augmentation de 17,1 % sur une base annuelle. C’est surtout la conséquence du nombre de jours de gel au T1 2018 (31 jours contre 22 jours au T1 2017).
Quant au chômage temporaire pour force majeure, il enregistre, lui aussi, une augmentation de l’ordre de 2,8 % sur une base annuelle.
Diminution du nombre de paiements dans le cadre de l’AGR
Le nombre total de paiements dans le cadre des allocations de garantie de revenus (AGR) pour les travailleurs à temps partiel enregistre une baisse de l’ordre de 5,3 % sur une base annuelle. Cette tendance s’explique, d’une part, par l’effet combiné d’un certain nombre de modifications réglementaires portant sur le mode de calcul et les conditions d’octroi de l’AGR et, d’autre part, par la diminution du nombre de CCI (ce qui engendre une diminution de l’effectif des chômeurs susceptibles d’entrer dans le régime).
Baisse du nombre de paiements dans le cadre des mesures pour l’emploi
Au T1 2018, la diminution est de l’ordre de 7,7 % pour les mesures pour l’emploi et d’activation et de 0,2 % pour les dispenses.
Les évolutions dans le cadre des mesures pour l’emploi sont toutefois influencées par le transfert de compétences aux Régions.2 Au T1 2018, l’ONEM reste toutefois chargé d’effectuer les paiements dans le cadre de certaines mesures pour l’emploi transférées.
Diminution du nombre d’allocataires en interruption de carrière, en crédit-temps ou en congé thématique
Au 1er trimestre 2018, nous constatons une diminution, sur une base annuelle, de
7,6 % du nombre total d’allocataires en interruption de carrière, en crédit-temps ou en congé thématique (congé parental, congé pour assistance médicale et congé pour soins palliatifs).
La tendance à la hausse encore observée au cours de T1 et T2 2017 sur le plan des paiements pour les interruptions de carrière ordinaires (influencée notamment par l’arrivée plus importante dans ce régime de personnes qui ont anticipé les restrictions annoncées par le Gouvernement flamand qui a repris cette compétence depuis le 2 septembre 2016) semble s’inverser à partir de T3 2017. En T1 2018, l’on note une baisse de 22,1 % sur une base annuelle.
Le nombre de paiements pour les travailleurs qui interrompent leur carrière dans le cadre d’un crédit-temps baisse lui aussi, et ce à raison de 6,6 % sur une base annuelle.
Les paiements pour les congés thématiques enregistrent quant à eux une augmentation de 5,4 %.
Indicateurs orientés favorablement
Toujours par rapport au 1er trimestre de l’année 2017, le nombre total d’allocataires dans le cadre des missions de l’ONEM a diminué de 7,1 %.
Les principaux indicateurs de l’évolution du marché du travail continuent d’afficher une tendance favorable.
L’évolution de la croissance économique sur une base trimestrielle est favorable depuis 19 trimestres.
L’on note également une augmentation du nombre d’offres d’emploi et du nombre de créations d’entreprises. Le chômage temporaire pour raisons économiques diminue, tout comme le chômage des jeunes, le chômage de courte durée et le chômage complet d’une manière générale. Par contre, le nombre de faillites est en augmentation de 6,4 %
Source: ONEM