Au cours de la prochaine décennie, la menace la plus importante pour les entreprises ne sera pas la technologie disruptive ou l’instabilité géopolitique. Mais bien le leadership qui se montre réticent à la transformation… Sans leadership transformationnel, la stagnation menace le sommet de la pyramide.
Bien que la transformation numérique soit à l’ordre du jour depuis plusieurs années, le rapport « Towards the C-Suite 2035 » de Robert Half révèle que de nombreuses entreprises ne sont pas du tout prêtes à faire face à ce qui les attend au cours des dix prochaines années. Une entreprise sur trois met même en doute la pérennité de ses systèmes informatiques. De plus, bon nombre de dirigeants s’inquiètent de leur capacité à suivre le rythme de l’innovation.
Ces chiffres traduisent un manque d’agilité de la part de certains cadres dirigeants actuels. Or, la transformation (numérique ou autre) n’est plus une ambition abstraite, mais bien une condition nécessaire pour rester compétitif.
Les entreprises qui investissent dans le leadership transformationnel nomment d’ailleurs le plus souvent un responsable de la transformation ou Chief Transformation Officer (CTRO). Il s’agit de la solution idéale pour tous ceux qui ne craignent pas le changement, et qui cherchent à le mettre en œuvre rapidement et méthodiquement. En effet, en 2035, le leadership ne se limitera plus au contrôle et à la pérennité de l’entreprise.
Investir dans les talents et la technologie
Un autre moyen de relever ces défis est d’investir davantage dans la technologie. À titre d’exemple, près de la moitié des chefs d’entreprise interrogés déclarent vouloir investir plus largement dans le perfectionnement de leur dispositif de cybersécurité. Une évolution positive et pleinement justifiée, car il est stratégiquement essentiel de protéger les données et les systèmes dans une économie numérique.
L’état d’esprit de transformation est également perceptible du point de vue des talents. 39% des grandes entreprises et 36% des PME déclarent vouloir investir activement dans les compétences importantes pour le futur. Quatre entreprises sur dix souhaitent également renforcer la capacité de leur leadership au niveau structurel. Mais sans perspective ni détermination, cette volonté ne reste qu’une déclaration d’intention.
Une situation durable
La conclusion pour 2035 est évidente : les entreprises qui ne font pas aujourd’hui des choix structurels en matière de leadership, d’agilité et de préparation technologique risquent l’obsolescence demain.
La transformation n’est ni un projet ni un poste temporaire, mais occupe désormais une place permanente dans la direction des entreprises. Les chiffres ne sont pas des prédictions lointaines. Ils constituent une prise de conscience pour toute entreprise qui souhaite encore concourir parmi les meilleurs en 2035.
L’avenir exige des dirigeants qu’ils ne se contentent pas de manager, mais aussi qu’ils osent se réinventer. En effet, les leaders qui s’en tiendront aux anciens modèles se verront inévitablement distancés par l’innovation, les talents ou la concurrence.
Philip Hendrickx, Group Managing Director Executive Search chez Robert Half