Les travailleurs qui échangent leur voiture de société contre le budget mobilité fédéral préfèrent le consacrer au paiement du loyer de leur logement ou au remboursement d’un prêt hypothécaire. C’est ce qui ressort d’une analyse réalisée par l’expert en RH et en bien-être Attentia et son partenaire Olympus Mobility, dans le cadre de la Semaine de la mobilité, qui débute ce samedi. Six utilisateurs du budget mobilité sur dix optent pour le remboursement des frais de logement ; 4 utilisateurs sur 10 optent pour des solutions de mobilité à proprement parler, telles que le vélo ou le train.
Depuis mars 2019, un employeur peut décider d’offrir le budget mobilité aux travailleurs qui ont droit à une voiture de société. Au lieu d’une voiture, ces travailleurs disposent d’un budget, en moyenne entre 8 000 et 10 000 euros par an, qui leur permet de faire leur choix parmi une série d’options de mobilité. Ces options ont été classées par le gouvernement en trois piliers :
- Une voiture de société plus petite, moins chère et surtout plus respectueuse de l’environnement.
- Les moyens de transport durables et/ou, depuis l’année dernière, les frais de logement pour les travailleurs habitant à moins de 10 kilomètres de leur lieu de travail.
- Si le budget mobilité n’a pas encore été entièrement dépensé dans les piliers 1 et/ou 2, le travailleur peut recevoir le montant restant en espèces.
Le paiement du loyer ou du prêt plébiscité
Les options du pilier 2 sont aujourd’hui les plus intéressantes, car elles sont exonérées d’impôt pour le travailleur et entièrement déductibles pour l’employeur. En outre, aucune cotisation sociale n’est due. Il est intéressant de noter que 63% des utilisateurs de ce pilier choisissent de consacrer la totalité de leur budget mobilité aux frais de logement. Dans une moindre mesure (37%), le pilier 2 est utilisé pour des solutions de mobilité à proprement parler. Au cours des six premiers mois de cette année, près de 90 % du budget mobilité total, tous utilisateurs confondus, ont été consacrés aux frais de logement.
Exprimés en nombre de transactions, les transports en commun constituent cependant l’option la plus populaire. Près de 60% de l’ensemble des transactions effectuées entre janvier et juin de cette année concernaient des achats pour les transports en commun. En effet, alors que le paiement des frais de logement fait l’objet d’une demande et d’un enregistrement une fois par an, chaque ticket, carte de voyages ou abonnement est acheté séparément.
Le montant résiduel dans le cadre du pilier 3 est d’abord minoré d’une cotisation personnelle de 38,07%, mais reste par ailleurs exempt d’impôt sur le revenu.
Une arme dans la guerre des talents
Mais au-delà de la fiscalité, il y a d’autres avantages pour l’employeur, explique Eefje Dulsster, Bonus Manager chez Attentia : « La façon de travailler a changé et on observe une nette évolution vers une plus grande flexibilité du travail. Dans ce contexte, il est encore plus pertinent d’intégrer un plan de mobilité. Qu’il s’agisse de la voiture, du bus, du tram, de la trottinette ou d’un autre moyen de transport, chacun a ses préférences pour effectuer ses trajets domicile-travail. Les employeurs qui tiennent compte de cet aspect constatent une plus grande satisfaction des collaborateurs, ce qui se traduit par une diminution de la rotation du personnel et une meilleure ambiance de travail. Cependant, un budget mobilité peut aussi contribuer à attirer de nouveaux talents. Les entreprises montrent ainsi qu’elles s’engagent concrètement en faveur du développement durable. »
Une popularité croissante, mais qui n’a pas encore atteint son apogée
Après un démarrage lent, la popularité du budget mobilité comme alternative à la voiture de société augmente progressivement aujourd’hui, constate Bert Van Molle, Sales & Marketing Manager chez Olympus Mobility : « L’année dernière, nous avons enregistré une croissance de 60 % des entreprises clientes et de 90 % des utilisateurs par rapport à 2021. Au cours des six premiers mois de cette année, le nombre de clients a augmenté de 18 % et celui des utilisateurs de 25 %. Le budget mobilité est particulièrement apprécié des jeunes collaborateurs qui habitent en ville près de leur lieu de travail et n’ont pas besoin de voiture. La nouvelle génération n’attend pas de voiture de société et recherche une vraie alternative. »
Cependant, le budget mobilité n’est pas encore profondément ancré dans l’ensemble des entreprises, observe Bert Van Molle : « Nous supposons que la véritable croissance ne viendra qu’avec l’électrification des parcs automobiles. En effet, toutes les voitures électriques remplissent la condition du pilier 1 relative à l’émission de 95 g de CO² au maximum. »
Source: l’analyse a été effectuée à partir de données clients réelles collectées par Attentia, expert en RH et en bien-être, et Olympus Mobility, leader sur le marché des implémentations de politiques de mobilité d’entreprise. L’ensemble des données s’appuie sur un échantillon de 150 employeurs et 2.000 travailleurs.