Il y a 10 ans, Randstad avait étudié ue monde du travail sous une autre facette. La conclusion globale était que, contrairement à ce que l’on prétend souvent, le lieu de travail en Belgique n’avait généralement rien d’un endroit froid où les individus sont uniquement censés produire et où les émotions et relations personnelles n’ont pas leur place. Et cette ‘dimension’ s’avère essentielle pour l’épanouissement de nos collaborateurs. Il était temps de réaliser une mise à jour de cette étude et d’en partager les conclusions.
« Avec un score moyen de 7,2, les travailleurs restent nettement positifs à propos de leurs collègues. Ils sont 62% à leur attribuer un rôle plus que fonctionnel. 82% déclarent être un soutien et un confident pour leurs collègues et 70% affirment que leurs collègues leur apportent tout autant de soutien. Les collègues restent très impliqués dans les moments forts de la vie. 78 % affirment qu’ils se rendraient, le cas échéant, aux funérailles du père de leur collègue le plus cher. 70% des entreprises organisent des festivités pour le personnel, parfois avec partenaire et enfants. Des collègues continuent à tomber amoureux l’un de l’autre. Voire à entamer une relation. Ils sont même 1 sur 9 à avoir trouvé leur partenaire actuel au travail. Les travailleurs restent positifs concernant la pause de midi, leur lieu de travail et la politique vestimentaire. Enfin, ils sont largement eux-mêmes au travail. Près d’1 sur 4 s’accomplit totalement (100 %). À peine 6 % se sentent eux-mêmes à moins de 50 %. Un bilan somme toute positif. »
Le tableau n’est pas idyllique pour autant. L’étude relève en effet une série de signaux d’alerte.
« Malgré des résultats généralement bons, voire excellents, plusieurs indicateurs font apparaître une tendance négative. Ainsi, tant l’importance accordée aux collègues que la satisfaction qu’ils suscitent ont baissé au cours des 10 dernières années. L’importance est passée de 7,9 à 7,7 et la satisfaction, de 7,7 à 7,2. La proportion de travailleurs qui ne considèrent leurs collègues que comme des personnes avec qui ils collaborent a augmenté de 29 à 38 %. Même les relations sur le lieu de travail semblent devenir plus fonctionnelles. La proportion de travailleurs qui se sentent soutenus par leurs collègues, même pour des matières d’ordre privé, baisse de 49 à 42%. Le groupe qui se rendrait de toute façon aux funérailles du père du collègue le plus cher, quitte à prendre congé, diminue de 57 % à 51 %. La satisfaction globale concernant la pause et le lieu de travail a également quelque peu diminué en 10 ans.
À ces conclusions s’ajoute le constat que les nombreuses relations positives n’empêchent pas l’existence d’une inimitié assez importante sur le lieu de travail. Près d’un travailleur sur 4 y est confronté et le phénomène s’accentue avec l’âge. »

Une grande continuité malgré tout.
À côté de ces évolutions légèrement défavorables, bon nombre de paramètres demeurent inchangés. Les travailleurs continuent à se voir presque toujours autant en dehors des heures et du lieu de travail et continuent de s’inviter aussi souvent les uns chez les autres (57%). Les entreprises fêtent toujours autant la naissance d’un enfant. Visiblement, la course croissante contre la montre n’a aucune incidence directe sur ce plan. La durée de la pause de midi est généralement restée identique. En ce qui concerne le lieu de travail également, une grande continuité domine. La baisse de satisfaction s’explique dès lors difficilement. Un élément a toutefois bien changé : en 2018, nous sommes massivement connectés à nos collègues via les réseaux sociaux (75%).
Relations intimes désirées au travail.
Le caractère plus fonctionnel des relations sur le lieu de travail n’empêche nullement les liens affectifs de se tisser. Des collègues continuent de tomber amoureux les uns des autres. Ils deviennent même plus nombreux. Les relations intimes se multiplient également. La proportion de travailleurs qui ont trouvé l’âme sœur au travail est même plus élevée qu’il y a 10 ans. L’augmentation reste toutefois relative. Le succès des réseaux liés au travail (au détriment de la famille et des voisins) ne semble pas vraiment s’être accentué. Des études menées à l’étranger démontrent l’impact croissant des plateformes numériques sur l’émergence de relations.
Notre tolérance par rapport à la liberté des travailleurs à s’habiller selon leurs préférences individuelles s’est également modifiée au cours de ces dernières années. Nous sommes devenus plus tolérants vis- à-vis des tatouages et des piercings. Les travailleurs indiquent que leurs employeurs ont également développé une plus grande tolérance à cet égard. Ce n’est toutefois pas le cas pour une couleur de cheveux extravagante. La tolérance a même baissé envers les jupes très courtes et les vêtements à connotation religieuse. Il est clair que la multiculturalité au travail ne se fait pas toujours sans tentions.
Source : Randstad Group