Objectif pour 2025 : un taux de chômage à 3%. L’annonce du ministre Kris Peeters, relayée par la presse écrite et la radio en cette période ‘creuse’ sur le plan de l’actualité, fait grand bruit.
Est-ce réaliste? Ou plutôt démagogique? La Belgique peut-elle vraiment emboîter le pas du modèle allemand et atteindre le plein emploi dansions de 10 ans?
Le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters (CD&V): « Notre pays doit oser avoir la même ambition » que celle de la chancelière Angela Merkel en Allemagne, affirme-t-il. Cette ambition implique que le taux de chômage baisse à 3%, un pourcentage qui équivaut au plein emploi étant donné qu’il est impossible d’atteindre 0% (il faut toujours un peu de temps aux travailleurs licenciés et aux jeunes diplômés pour trouver un emploi). Le taux de chômage était de 7,6% au premier trimestre mais, selon les estimations du Bureau du Plan, il devrait descendre à 6,6% en 2018. »
LaLibre reprend les estimations du Ministre, précisant donc « qu’il faudra 240.000 emplois supplémentaires, en plus des 216.000 emplois qui seront créés pendant la législature, pour atteindre cet objectif de 3% dans huit ans. »
Ce ne sera possible qu’avec la coopération des entités fédérées, a ajouté le vice-Premier ministre CD&V, sur les ondes de Radio 1 (VRT). Les 3% sont déjà presque une réalité en certains endroits de la région flamande. Kris Peeters insiste sur la nécessité d’initiatives nouvelles en faveur de l’e-commerce et de la lutte contre le dumping social dans la construction. Le quotidien rappelle encore que « l’objectif du plein emploi en 2025 avait aussi été évoqué en 2013 par Rudy Demotte (PS) lorsqu’il était ministre-président wallon, à l’occasion de son discours pour les Fêtes de Wallonie. Un an plus tard, son successeur Paul Magnette (PS) avait jugé cet objectif réalisable si la taille des PME en Wallonie passait de neuf emplois en moyenne à 11 emplois comme c’est le cas en Flandre. »
Les premières réactions ne se sont pas faites attendre. Ive Marx souligne le caractère ‘ridicule’ de ces déclarations. Sur Twitter, le professeur de l’Université d’Anvers. « Kris Peeters surestime notre tolérance vis-à-vis du cynisme. Cette promesse d’un emploi pour tous est tout simplement ridicule. L’Allemagne est dotée d’un modèle de concertation qui n’a rien à voir avec le nôtre. Elle a pu déréguler son marché du travail et obtenir la modération salariale grâce à un affaiblissement significatif des partenaires sociaux. Si le Ministre Peeters veut modifier le rapport de force avec les organisations syndicales, il va devoir l’affirmer haut et fort. Et cela, il n’osera jamais le proposer… » conclut le Professeur Marx.
L’avis est tranché… Nous aurons sans nul doute l’occasion d’y revenir très prochainement. Entre-temps, nul ne peut nier l’impact positif des mesures gouvernementales récentes sur l’emploi, dans les 3 régions du pays. Et ces résultats suscitent un enthousiasme et un climat de confiance de nature à inspirer nombre de dirigeants et d’entrepreneurs.
Sources : La Libre – RTBF – RTL – de Standaard