D’après la récente étude European Workforce Study 2025 de Great Place To Work, le climat de travail en Belgique soulève des inquiétudes. Seuls 48 % des travailleurs belges considèrent leur entreprise comme une Great Place To Work. Ce pourcentage est inférieur à la moyenne européenne de 59 %, ce qui montre que les travailleurs belges se sentent souvent sous-estimés et insuffisamment impliqués. Les conclusions de l’étude European Workforce Study sont un appel aux dirigeants belges afin qu’ils privilégient la valorisation et un leadership solide, en mettant durablement l’accent sur l’inclusivité et la durabilité.
L’étude European Workforce Study a été menée auprès de 26.450 travailleurs répartis dans 20 pays européens. Elle contient 80 affirmations : 60 d’entre elles concernent la culture de travail et le leadership, et les 20 autres traitent de défis spécifiques au lieu de travail, tels que l’ESG, l’IA et le travail hybride. Le volet belge de l’étude a été réalisé en collaboration avec Koen Dewettinck, professeur en gestion des ressources humaines à la Vlerick Business School et CEO de Great Place To Work Belgique.
Manque de valorisation et de leadership solide
Cette étude révèle que les travailleurs belges ressentent souvent un manque de valorisation du management et de traitement équitable au travail. Seuls 44% estiment que les responsables montrent un véritable intérêt envers leurs suggestions et idées, et seuls 42% des travailleurs sont satisfaits de la possibilité d’être reconnus pour leurs performances.
Les entreprises belges affichent par ailleurs un score particulièrement bas en termes d’aspects clés qui contribuent au sentiment d’équité. Seuls 33% des travailleurs belges ont le sentiment de recevoir une part équitable des bénéfices de l’entreprise. Par ailleurs, ils ne sont que 37% à penser que les promotions sont octroyées à ceux qui le méritent le plus. Ce constat provoque non seulement une hausse des frustrations du côté des travailleurs, mais il a également un impact direct sur la productivité, sur l’intention de rester au sein de l’entreprise, ainsi que sur la culture d’entreprise générale.
Le manque de confiance dans le leadership a également des conséquences. L’étude montre que les entreprises où les travailleurs affichent un haut niveau de confiance obtiennent un meilleur score en matière de productivité et de rétention. La sécurité psychologique et l’honnêteté sont clairement des éléments fondamentaux au sein des lieux de travail florissants. La Norvège, le Danemark et les Pays-Bas présentent les environnements de travail les plus psychologiquement sûrs d’Europe. En Belgique, moins d’un travailleur sur deux se sent sûr sur les plans psychologique et émotionnel. La Belgique affiche ainsi un score de 48 %, un résultat inférieur à la moyenne européenne de 53 %.
Le travail hybride comme catalyseur
Le travail hybride est l’occasion de relever ces défis. Les travailleurs bénéficiant d’un régime de travail hybride affichent en effet une plus grande satisfaction et sont aussi plus enclins à rester plus longtemps dans leur entreprise.
Les Pays-Bas et les pays scandinaves mènent la danse lorsqu’il s’agit de travail flexible. Aux Pays-Bas, 57% des travailleurs sont libres de choisir leur lieu de travail. Ils sont 49% en Finlande, 48% en Suède (48%) et 47% au Danemark. La Belgique, quant à elle, occupe la 8e place : 40% des travailleurs indiquent pouvoir bénéficier d’un travail hybride.
La différence entre les pays découle en partie des types d’industries présentes dans chaque pays, mais aussi et surtout de la culture de confiance qui règne au travail. Nous constatons un lien direct entre la flexibilité au travail et la confiance : les travailleurs qui évoluent dans des environnements de haute confiance bénéficient de plus de flexibilité au travail.
Au niveau européen, 57 % des travailleurs choisissent le travail hybride au travail à temps plein au bureau (31 %) quand ils ont le choix. Les travailleurs sont en moyenne 8 % plus satisfaits lorsqu’ils bénéficient d’un mode de travail hybride que lorsqu’ils doivent travailler au bureau à temps plein. En Belgique, où le travail hybride est accordé à seuls 40 % des travailleurs, la marge d’amélioration reste substantielle.
La Belgique et l’innovation en matière d’IA et d’ESG
La Belgique accuse également un retard dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la durabilité. Seuls 25 % des entreprises belges investissent activement dans des outils d’IA, et 48 % des travailleurs croient que leur organisation contribue effectivement à des objectifs sociaux ou écologiques.
La Belgique excelle sur le plan de l’inclusivité et de la résilience
Même si les entreprises belges doivent faire face à des défis dans certains domaines, notre pays affiche de meilleurs résultats que la moyenne européenne dans certains aspects cruciaux. Les dirigeants belges enregistrent de meilleurs résultats en matière de résilience et de capacités d’adaptation : 22% des travailleurs considèrent que leur management se montre flexible et résilient, par rapport à seulement 18% en Europe. L’inclusivité semble par ailleurs avoir plus d’importance en Belgique . Près de 17% des travailleurs belges indiquent que leur entreprise accorde une grande importance à l’inclusivité et à la diversité, ce qui est supérieur à la moyenne européenne de 14%. Cela montre que les entreprises belges prennent des mesures pour créer des lieux de travail où chacun se sent le bienvenu et valorisé, peu importe son origine ou sa perspective.
Source: Vlerick School