The Washington Post a annoncé que le géant de la distribution allait tester la semaine de 30 heures auprès de certains employés. Amazon sort à peine d’une sérieuse polémique quand aux abus fréquents dont seraient victimes ses salariés sur le plan des horaires de travail. Changement de cap ou réponse ponctuelle à une situation d’urgence ?
“Quand on a appris [le 26 août] qu’Amazon allait lancer un programme pilote autour de la semaine de 30 heures, même The Washington Post – propriété de Jeff Bezos, fondateur du géant de la distribution en ligne – a eu l’air sceptique”. Il faut dire, rappelle le site d’information MIC, que « l’annonce intervient pile un an après l’enquête controversée du New York Times sur les conditions de travail chez Amazon. On y apprenait notamment que la durée de travail hebdomadaire était souvent proche des 80 heures, et qu’il n’était pas rare de voir des salariés pleurer à leur bureau. »
Le pure player américain rappelle les conditions de ce test mené par l’entreprise. Quelques équipes de salariés au sein du service des ressources humaines travailleront du lundi au jeudi, de 10 heures à 14 heures. A ces horaires fixes s’ajouteront des heures variables, pour arriver à 30 par semaine. Les salariés concernés toucheront 75 % d’un salaire normal, seront considérés comme travaillant à temps partiel, mais bénéficieront des avantages d’un poste à temps plein. Actuellement, le temps de travail pour un temps plein aux Etats-Unis est fixé à 40 heures, mais une étude menée en 2014 indique que, dans les faits, il est généralement plus proche des 47 heures.
Besoin urgent de nouveaux talents
“Une des théories avancées indique que ce programme est avant tout motivé par un grand sens des affaires”, indique Mic, qui relève qu’Amazon voit dans ce programme un moyen d’attirer des salariés talentueux auxquels leurs employeurs n’offrent pas d’horaires souples. Pour Mic, ces horaires “pourraient soulager des pères et des mères qui travaillent, mais aussi les salariés qui prennent soin d’un proche malade”.
Le pure player cite également une étude d’un économiste de Stanford, d’après laquelle une hausse du temps de travail n’implique plus de hausse de productivité au-delà de 49 heures par semaine. Mic résume : « Quelqu’un qui travaille 70 heures par semaine serait à peine plus productif qu’une personne qui passe 63 heures à son poste. En d’autres termes, conclut le site, les salariés sont plus productifs quand ils ont des horaires humains. Ce n’est que l’une des raisons pour lesquelle tant les salariés que les dirigeants ont intérêt à une baisse du temps de travail.”
Source : Courrier International