Le surpoids et le manque d’activité physique augmentent le risque de problèmes ergonomiques au travail. Près d’un quart d’entre eux (23 %) sont même obèses. Et 4 travailleurs sur 10 (42 %) pratiquent rarement – voire jamais – d’activité physique. C’est ce que révèlent les données de plus de 100.000 travailleurs que l’expert en RH et en Bien-être Attentia a analysé dans le cadre du mois de l’ergonomie qui a débuté dimanche.
36% des travailleurs examinés par Attentia ont un IMC sain situé entre 18,5 et 24,9. 40% ont un IMC compris entre 25 et 29,9 et sont donc en surpoids. 23% souffrent même d’obésité ou d’embonpoint avec un IMC supérieur à 30. L’insuffisance pondérale, avec un IMC inférieur à 18,5 est rare (1%).
Le surpoids ou l’obésité touche davantage les hommes (65%) que les femmes (52%). La surcharge pondérale augmente également avec l’âge : alors que 40% des travailleurs de moins de 24 ans sont en surpoids, ce chiffre atteint 71% chez les personnes âgées de plus de 55 ans.
En outre, les chiffres d’Attentia révèlent que 42% des travailleurs examinés ne pratiquent jamais ou moins d’une demi-heure d’activité physique en dehors du travail. En moyenne, les hommes font plus de sport et d’exercice que les femmes. 21% des hommes pratiquent une activité physique hebdomadaire pendant plus de quatre heures, 17 % pendant plus de deux heures. Chez les femmes, les chiffres sont respectivement de 13% et 16%. Les jeunes pratiquent plus souvent du sport ou de l’exercice physique, mais à partir de 35 ans et jusqu’à plus de 55 ans, on n’observe que peu de différence entre les générations.
Risque accru de problèmes ergonomiques
Le surpoids, associé à un manque d’activité physique, favorise les problèmes ergonomiques. À la maison, mais également au travail. 44% des problèmes de santé dont souffrent les travailleurs examinés par Attentia sont d’ordre musculo-squelettique, explique Jolien Maes, conseiller en prévention-ergonome chez Attentia : « Il s’agit de douleurs ou d’inconfort au niveau des muscles, des articulations, des tendons ou des os responsables de la bonne posture du corps et des mouvements. Principalement dans le dos, le cou et les épaules, mais aussi dans les genoux. Ils résultent très souvent d’une mauvaise posture ou de mouvements répétitifs. La surcharge pondérale augmente le risque de voir de tels symptômes apparaître, car elle crée une charge plus importante. Par ailleurs, les collaborateurs qui font plus d’exercice sont également mieux armés contre les maux de dos, par exemple. Car des muscles toniques protègent et soulagent le corps. »
Impact sur l’absentéisme pour cause de maladie
Un poids sain et un mode de vie actif ne sont pas seulement importants pour le travailleur en tant qu’individu, mais également bénéfiques pour l’employeur. Edelhart Kempeneers, Directeur médical chez Attentia : « La recherche nous a appris qu’une activité physique modérée à intensive durant le temps libre entraîne une baisse de l’absentéisme pour cause de maladie. D’autre part, le risque d’absentéisme pour cause de maladie augmente chez les personnes qui exercent un métier physiquement éprouvant, mais qui ne font pas suffisamment d’exercice durant leur temps libre. En favorisant un mode de vie sain en dehors du travail et en créant des environnements de travail qui réduisent le risque de surcharge, les entreprises peuvent donc contribuer à réduire l’absentéisme pour cause de maladie, à accroître la productivité et à améliorer la santé et le bien-être général de leurs collaborateurs. »
Source : l’analyse a été menée sur la base du rapport d’activité du service externe pour la prévention et la protection au travail d’Attentia, pour la période du 01/01/2022 au 31/12/2022 inclus. L’ensemble de données complet comporte 105 041 travailleurs, dont 43 % de femmes et 57 % d’hommes d’âges divers.